Siegfried était dépassé par les événements. On se croirait au H&M de Tokyo pendant les soldes... Une horreur. Submergé, le nazi essayait de comprendre ce qu'il lui arrivait. Bien vite, l'hypothèse d'une hystérie collective lui vient à l'esprit. Il se lève promptement (non sans manger quelques bouchées de son repas) et attrape le bras de Dylan pour la traîner dans les toilettes, dépassant la foule qui commence à paniquer. Une fois dans les sanitaires, il prend son téléphone et commence à chercher dans son répertoire l'un de ses contacts. Un bruit lui fait lever la tête dans la cabine. Il tente un vague « Y a quelqu'un ? » L'inconnu dans ses chiottes tape frénétiquement, comme coincé. Siegfried s'avance et pousse alors la porte. La personne (si c'en est encore une), le visage décharné, la peau pourrie, blanchie et tombante, lui saute dessus, le téléphone tombant au sol dans un bruit de bris. Profitant de ses réflexes accrues, il le chope à la gorge et le plaque contre le mur pour la bloquer. Un homme, l'air vindicatif, qui tend ses bras pour le choper à la face. Lui lutte pour le tenir en respect, tentant de ne pas le blesser, mais celui-ci fait preuve d'une détermination qui use bien vite le bras du SS ; Il finit donc tout simplement par lui coller un pain. Mais malgré la puissance du coup, la chose se débat encore, des lambeaux de peau et du sang s'étant échappé de son visage, restés collés sur les phalanges du soldat. Il lui met alors un autre coup, puis, constatant que contrairement à une personne normale, celle-ci ne veut pas s'évanouir, il lui tape violemment la tête contre le mur. La chose est sonnée... et reprend l'offensive. Pu-rée. Devant ses râles et sa volonté flagrante de planter ses dents dans la chair de Siegfried, ce dernier n'a qu'une solution : sortir son canif à lame rétractable, et lui faire un bon gros trou dans l'épaule, espérant que la perforation ne soit pas mortelle. Malheureusement... La chose ne s'arrête pas. Alors il ne réfléchit plus : Il le larde de son acier, notamment dans le ventre, avant de lui enfoncer profond dans l'oeil.
L'homme est enfin immobile, et s'écroule. Sieg reste abasourdi en voyant son œuvre. Comment est-ce possible de tenir ainsi aussi longtemps ? Il se retourne vers Dylan, constatant qu'elle n'a rien, sinon un bon gros coup de flip.
Je sais pas pour vous, Dylan, mais moi, je sens mal cette soirée.
Il se penche pour ramasser son portable, constatant que l'écran est éclaté. La machine marche encore, mais impossible de faire marcher le tactile. Saloperie ! Il ne peut pas appeler. Il allait emprunter l'appareil de Dylan, mais se rappelle soudain que c'est le genre de numéro qui est censé rester secret. Hmf.
Je vous propose d'aller chez moi, boire un dernier verre, et éventuellement se terrer dans ma chambre en bunker improvisé.
Il ne demande pas son autorisation, récupère le canif laissé dans le cerveau de son agresseur, se lave les mains vite fait avant de partir, et fonce dehors. Le restaurant s'est vidé, mais dehors, des scènes de combat (voire de massacre) se déroulent tous les 5 mètres. Des types à la démarche approximative se lancent sur des pauvres victimes qui se voient vite submergées, les voitures se rentrent dedans, sont laissées à l'abandon, les alarmes des magasins retentissent, les gens crient, hurlent en courant comme des dératés, et quelques cadavres jonchent les rues. Siegfried constate la chose un instant, stupéfait. Même dans ses plans les plus fous, la fin du monde ne semblait pas aussi horrible.
Venez !
Et il l'entraîne dans la rue, slalomant entre les débris de poubelle, les corps morts ou agonisant, les véhicules sans propriétaire encastrées dans les murs, jusqu'à ce que Dylan se fasse attraper par un de ces monstres, dans un état encore plus pitoyable, la peau littéralement moisie, chopant de ses doigts froids en putréfaction le bras de la psy. Sieg' s'arrête avant que celui-ci n'arrive à la mordre, lui assénant un puissant coup de coude qui envoie la chose à terre après un pitoyable titubage. Il regarde la manche de son costard. Crade. C'est affreux. Il chope un stylo à l'intérieur de sa veste de costume, s'agenouille sur le zombie avant qu'il n'ait eu le temps de se relever, et lui enfonce la pointe de fer dans une orbite.
Mais l'immobilisme du couple en a attiré d'autres. Quatre morts approchent d'eux d'une démarche rapide quoiqu'approximative, et le teuton s'arme cette fois-ci de son canif, dégainant la lame pour trancher net la gorge de celui qui approche le plus près, et balance son corps inerte sur un autre, dégageant le chemin.
Courez ! Mon appartement est à 100 mètres, dépêchez-vous !
Pas le choix, donc. Ils attirent l'attention, étant les seuls à pouvoir sprinter. Mais c'était sans importance. Arrivé au pied de la résidence, ils entrent dans « l'appartement » du rez de chaussée (tout l'étage appartenant en fait au prof'), et il ferme la porte à clé, ainsi que les volets roulants électriques.
Bienvenue chez moi. Servez-vous dans la cuisine, ce que vous voulez. Je reviens.
Ca commence à taper à la porte. Il ne s'arrête pas, fonce dans sa chambre. Revenu 30 secondes plus tard avec deux armes, l'une étant pour Dylan. Marqué « Sig Sauer » sur le côté, de la bonne came, calibre moyen, mauvaise pénétration mais excellente portée. En l'occurrence, le crâne des zombies étant moins solide que celui d'un humain normal, il ne sera pas dur de percer leurs caboches pour les aligner. Avec cela, un sac en cuir contenant 4 chargeurs pleins.
Si vous ne savez pas vous en servir, c'est le moment d'apprendre. On arme, on enlève le cran de sécurité, on tend bien le bras, l'axe de vue longeant le dessus de l'arme, le haut de la tête de l'agresseur juste au-dessus de la visée. Et on tire. On prend garde à ne pas être trop raide, c'est un coup à se faire mal à l'épaule ou au poignet, ni trop souple, c'est un coup à rater ses tirs, voire à se prendre le flingue dans la mâchoire avec un recul trop fort. Et en cas de tir à bout portant, il est préférable de fermer les yeux et la bouche.
Démonstration faite en moins d'une demie-minute, et il lui remet son équipement. Les frappes sur sa porte et ses fenêtres se font plus fortes.
Vous avez un endroit plus sûr à me proposer ? C'est le moment.