« Allo, Gaby ? C’est Tsubahana, j’aurai un service à te demander... je sais que tu as déjà pas mal de travail, mais j’aurai voulu que tu protèges une amie…. Je sais que tu as été mis à pied hier et si tu t’en charges bien j’ai une chance pour que tu sois vite réintégré. Rappelle-moi ! »
Il avait reçu cela il y avait deux heures et avait rappelé dans la foulée, lui disant qu’il ferait ce qu’elle lui demandait. On sentait qu’il le faisait de mauvaise grâce, mais Tsubahana lui demandait un coup de main et il lui devaittant que refuser n’était pas vraiment une option… il allait lui donner un coup de main et puis c’est tout.
Il se rendit directement vers le bureau de Tsubahana, sous le regard médusé de ses collègues. On ne pensait pas le revoir avant le début du mois suivant, date de reprise de ses fonctions. D’ici là, il avait ordre de ne pas foutre les pieds dans ces lieux car il avait le chic pour démotiver les troupes et pour s’attirer des ennuis qui retombaient sur tout le commissariat. Aussi, quand il arriva il laissa planer un silence assez lugubre avant de pousser la porte, sans frapper. Il ne frappait jamais. Il se savait attendu.
« B’jour Hana, b’jour m’dame ! »
Il fit la bise à son ancienne partenaire (dans tous les sens du terme) avant de tendre la main à l’autre persone qui, comme lui, avait du subir un sacré melting pot, mais ça ne la rendait que plus jolie. Et d’une certaine manière, il se sentait moins seul parmi ces têtes brunes. Il lui sourit avant de s’asseoir sur le coin du bureau. La commissaire se tourna vers l'invité.
« Voici un policier qui a toute ma confiance, Gabriel Valmy »
« Bon, alors, tu était pressée alors tu m’as pas dit ce que tu voulais que je fasse… je suppose que c’est en lien avec la présence de cette jolie jeune femme ! »
Oui, il était étonnamment polie, parce que Tsubahana avait juste dit qu’il devrait aider une amie à elle. Et surtout parce qu’il y avait Tsubahana. En soi, il n’avait pas de mauvaises intentions, mais la présence de Tsubahana le rendait doux comme un agneau. Sans elle il serait en taule, voire mort alors avec elle, il se montrait carrément plus agréable qu’à son habitude.
« Merci d’être venu, Gabriel… je te présente le docteur Wakana Queen, la psychanalyste qui suit beaucoup de nos détenus. »
« Okay, bah c’est la dernière chose que je prononce ce soir… j’ai assez d’emmerdes avec mon vieux, pour qu’on m’en détecte pas d’autre en prime ! »
Il eut un petite sourire en coin après ces propos… non, en fait il se foutait de ce qu’un psychanalyste pourrait détecter, tant qu’on ne le lui disait pas ! Il avait assez de choses à penser comme ça ! Son sourire mourrut quand l’autre flic le dévisagea avec un regard mi-figue mi-raison, un genre de « très drôle, mais t’as pas intérêt à faire la moindre connerie ». Décidément, elle le connaissait trop bien pour qu’il soit tranquille…
« Il s’agit aussi de l’égérie barbie actuelle. Tu sais, la poupée que tu n’as sans doute jamais touché de ta vie ! »
Vu comme ça, il devait reconnaitre qu’en effet, il ne la connaissait pas… il haussa les épaules, manifestant alors son ignorance en la matière. Il n’allait pas le cacher, non, il ne connaissait barbie la poupée que de vue, alors la mannequin qui se trouvait derrière, vous savez… il leur trouvait en général un air faux et peu engageant… et franchement, kles sacs d’os, c’était pas son truc. Mis apparemment, sac d’os n’était pas le terme qui définisse vraiment Wakana…
« Et en quoi ça me concerne ? Je te réviens, si c’est pour me faire faire un bilan, c’est niet, je ne veux pas en entendre parler !»
Pas vraiment d’hostilité dans cette voix, juste une question que tout le monde pouvait se poser légitimement ! Et franchement, quand il jouait au docteur, c’était pour jouer avec sa grosse seringue pas pour parler !
« Non, je souhaite que tu la protège pendant quelques temps, comme un garde du corps, en somme. ! ça ne durera pas longtemps, peut être une semaine…. Tu en penses quoi, exactement Wakana ? Une semaine ? Besoin de plus ? »