J'aime à méditer, loin de l'agitation de Seikusu. Même si mon église est souvent déserte, et même si son calme me permet de laisser mon esprit aller, la nature m'apporte aussi ce bien-être. Si, lorsque je suis arrivé, voici plus d'un an, je ne connaissais rien, j'ai désormais appris à découvrir cette ville, et aussi ses habitants.
Ses habitantes, devrais-je dire, car, sous le regard de Dieu, j'ai quelque peu renié mon vœu de chasteté, notamment avec les élèves du lycée Mishima. Mais je ne porte pas seul la responsabilité, voire la faute de ce manquement ! Il ne faudrait pas négliger que leurs oeillades sont directes et que leurs tenues sont affriolantes ; je ne suis pas de marbre, quand même !
Et c'est après avoir eu l'immense plaisir de déflorer l'anus de la délicieuse Hirashi, juste après la messe du dimanche matin, que j'ai décidé d'aller prendre l'air. J'ai encore le troublant souvenir de cette délicieuse petite rondelle bien serrée, tandis que je parcours les allées du parc, le regard parfois attiré par quelque minijupe virevoltant au vent. Allez, Yves, il va quand même falloir que tu te calmes... Pas deux dans la même journée ! Déjà que ça t'est interdit, il ne faudrait pas abuser des bonnes choses.
Mais l'humeur est là, et je me sens si bien ici, désormais, au point de m'aventurer plus avant. Jamais, je n'avais remarqué que des sous-bois plus denses jouxtaient le parc. C'est un peu comme si la forêt touchait la ville, comme si on s'affranchissait de toute banlieue pour aussitôt plonger dans la vraie nature. Ca me rappelle mes années de missionnaire en Afrique, où, sitôt franchies les limites du village, la jungle reprenait aussitôt ses droits.
Et c'est vrai que ces sous-bois y ressemblent de plus en plus. Le chemin est de plus en plus étroit, la végétation de plus en plus luxuriante. Il n'y a plus de trace de pas, encore moins de quelque roue de moto. Serais-je le premier à pénétrer en ces lieux ? L'Afrique, ces sensations de découverte, voilà que ça me reprend ; j'en oublie presque cet adorable anus que j'ai défloré au matin. J'avance vers un puits de lumière, une lumière blanche incroyable, insensée au milieu de ce fouillis végétal. C'est comme si mille rais de lumière dessinaient l'arche d'une porte ; ce doit être mon imagination qui me joue des tours ! Pourtant, Yves, une porte, que nul n'a sans doute franchie ; Dieu a toujours été présent à tes côtés, lorsque tu partais sur les chemins africains, en quête de quelque nouvelle tribu à évangéliser. Alors, quoique cela t'inspire, crainte ou curiosité, avance !
J'ai confiance, même si le pas est moins sûr, et je passe avec circonspection sous cette voûte. Pas e piège, pas de monstre, pas de chute. Je suis toujours vivant, mais le soleil semble moins poindre, et la végétation semble plus drue voire un rien hostile. C'est vraiment comme si j'avais changé de monde, et je me souviens de ces discussions que j'avais entendues, quant à un monde parallèle qui serait le clone du nôtre. Balivernes que tout ça, enfin je le suppose, car les faits sont quelque peu troublants...