« Il est le bras droit du Malin. »
Thème Marcher.
Encore et toujours.
C'était ça, pour le moment. Sa seule préoccupation, sa seule raison de vivre. Sentir ses jambes s'engourdirent à force de marcher durant des heures, souffrir à cause d'un effort quasi-permanent depuis plusieurs jours, résistants à une fatigue de plus en plus forte. Grâce à ça, il sentait la liberté en lui, celle de ne pas être bloquée, il sentait la vie, celle de ne pas se sentir comme mort, assis dans un fauteuil. C'était peut-être bête, dit comme ça. Il n'en savait rien, il avait fait sa propre idée sur la question, et cette idée était que c'était une bonne chose, et que c'était d'autant mieux que de ne rien faire concernant son cas. Il n'a eu aucun problèmes jusque là, ses hallucinations et le Docteur l'ont laissé tranquilles durant quelques jours, ce qui est une excellente chose pour lui. Ces longues soirées à décapiter ce qu'il pense être des zombies... Disons que ça ne lui manquait que très peu, comprenez le.
Donc, comme à sa nouvelle habitude, il marchait. Il était arrivé à Nexus, sans aucune raison valable - il ne marchait que vers une direction, et se moquait bien de laquelle, ni des villes qu'il allait rencontré -, et vu à la base accueillis par un immense marché. Il n'aimait pas spécialement ça, à cause du trop grand nombres de personnes, c'était bien trop remplis. Et quand il y a trop de personnes, c'est beaucoup moins agréables, que ce soit à cause du bruit ou du monde tout simplement. Certains gens n'aiment pas quand il y a trop de mondes, même pour " aucune raison valable ", Heine en faisait partie. C'était un tout à chacun, et de toute façon, Heine s'était très vite échappé du dit Marché tant qu'il le pouvait. N'ayant pas un sens de l'orientation des plus poussée, lorsqu'il réussi enfin à s'échapper, il se retrouvait dans les bas fonds de Nexus.
Et il continuait de faire ce qu'il faisait de mieux. Marcher, marcher, et encore marcher. Des heures durant. Et finalement, ce fut le soir. Heine n'est pas masochiste, donc il décida de faire une petite pause pour reprendre de l'énergie, et se dirigea vers une ruelle pour s'adosser un mur, reprenant lentement sa respiration. Ses yeux d'un rouge sanglant balayèrent rapidement la zone, ses sourcils froncèrent légèrement, et sa respiration se faisait plus rapide.
Quelque chose, ou quelqu'un, l'observait.
C'était une certitude. Heine avait confiance en ses capacités de détection, bien qu'elles ne soient pas des plus développées avouons-le. Néanmoins, il avait ce frisson parcourant l'échine, celui qu'on connaît tous, quand on a l'impression qu'un oeil pas des plus agréables à notre égard est caché quelque part et nous observe. Fermant les yeux, il réfléchis rapidement à ne serai-ce qu'une petite solution pour ne pas se faire remarquer d'avantage, ou partir avant. Il n'aimait pas être observé comme ça, cela lui rappelait de mauvais souvenirs, à l'hôpital. Il n'avait pas envie qu'une chose semblable ce passe maintenant, non, aucune. Ré-ouvrant ses yeux, l'albinos draconique se dirigea vers une nouvelle ruelle, marchant lentement, se disant intérieurement de ne pas regarder derrière lui. Il marchait, marchait, marchait.
Et finalement, ce qu'il pensait arriva. Un cul de sac. Le bout d'une ruelle, où les fenêtres étaient toutes fermées. Un endroit néanmoins propre, mais pas assez éclairé au goût du Dragon Slayer. Qu'allait-il faire maintenant ? Affronter la personne qui l'observait, si jamais elle avait décidé de le suivre ? S'enfuir par les toits ? C'était une possibilité, il était agile, et ne manquait pas de force. Grimper la haut, et courir de toits en toits. Néanmoins, c'était aussi la meilleure façon de se faire encore plus repéré, à cause du bruit, et il ne faudrait pas que des gardes commencent à lui courir après à cause de ça. Vous pensez réellement que des gardes accepteraient qu'un homme bondisse de toits en toits comme ça ? Sérieusement ? Et bien, si pour vous la réponse est « Mais oui bien-sûr ! », je pense qu'un petit tour à l'hôpital se voit nécessaire.
Enfin, il prit la dernière solution qu'il avait. Il se tourna, dans le but de voir si une quelconque personne l'avait suivi. C'était la meilleure chose à faire pour le moment, la meilleure chose à penser. Il verrait bien ce qu'il allait envisager après. Si cette personne voulait le tuer - il a rendu tellement d'hommes et de femmes veufs, ça ne le changerait pas de d'habitude - il s'occuperait de son cas, même s'il n'aime pas ça. Sinon, il parlerait, au moins autant qu'il le peut, avant de partir.
