Putain mais quel con... mais quel cooooon... C'est sûr que ça allait durer un moment, ce litige. Et ça avait l'air très mal parti. Elle ne savait pas pourquoi, mais rien qu'à entendre ce type, Adelheid s'énervait. Ah ben, la cuite ne l'a pas rendue d'humeur joyeuse, et surtout, le contexte de leur « rencontre » (ou plutôt de leur seconde rencontre) n'aidait absolument pas. En tout cas, si la situation dégénérait, elle savait quoi faire... et ce, sans aucun regret.
À la question qu'il venait de lui poser, Adelheid se contenta de lui répondre par un regard noir (dans les deux sens...). Elle savait, elle sentait que... tout n'était pas aussi « propre » qu'il le devait l'être. Enfin, ce silence gênant voulait absolument tout dire. Mais ce silence, accompagné de ce regard, pouvait aussi dire « Putain, mec, pourquoi t'as fait ça, franchement... t'aurais pu t'abstenir de m'sauter alors que j'étais pétée comme un coin. Si tu m'as droguée, ou si tu m'as fait boire quelque chose de pas net, je te fais bouffer tes doigts avant de répendre tes tripes dans ton salon. » (comme si on pouvait dire tout ça avec un regard). Ce qui est fait, est fait. Et ça n'était pas que de sa faute à lui, Frig aussi avait sa part là dedans.
La scandinave se leva, délaissant la couette sur le lit, les bras croisés sur sa poitrine pour tenter de cacher un minimum sa personne. Elle scruta son interlocuteur des pieds à la tête maintenant qu'elle était un peu plus réveillée. Non, vraiment, il ne lui disait vraiment rien, pas moyen de mettre un nom sur ce visage.
- Et... T'es qui, au juste ?
Demanda-t-elle froidement. Toujours les bras croisés, sa main droite vint jouer avec les piercings de sa lèvre comme pour se rassurer qu'ils étaient toujours bien là. Frig tentait de dissimuler toute son anxiété mais il était clair qu'elle flippait à mort. Elle recula, doucement, d'un pas. Ce qu'elle voulait, c'était se laver, et manger parce que, putain, ça stimule l'appétit toutes ces conneries.
- Enfin, je demande ça, c'est juste histoire de pas t'appeler « hey, toi » tout le temps. Et tu veux pas te poser par terre, comme tout le monde... ?
Pour une fois, elle essayait de paraître un peu plus « aimable ». Puis bon, c'était quand même le minimum à savoir, même si elle savait bien que cette histoire n'allait pas avoir de lendemain. Le fait qu'il soit en train de flotter ne l'avait guère dérangée mais c'est juste histoire de... euh... lancer la conversation ? Non. Elle était fatiguée, toujours un peu défoncée, sans doute encore alcoolisée, ce qui rendait son humeur un peu tatillonne. Particulièrement dans cette situation. Le voir voler comme ça ne l'avait pas choquée. Après tout, c'est pas comme si, niveau « surnaturel », quelque chose la choquait. Elle pouvait bien défoncer des murs de briques et péter la gueule à un type faisant le double de son poids sans problèmes donc bon...
À nouveau elle regarda autour d'elle pour vérifier si elle n'avait vraiment aucun autre vêtement dans la pièce. Au moins, peut-être qu'elle les retrouverait dans cet appartement et que cela pourrait donner une piste de ce qui c'est passé hier... Au moins, elle avait retrouvé son shorty d'hier, seul rempart de pudeur qu'elle possédait à cet instant.
- 'Fait chier, où sont passées mes fringues ! Et tu voudrais pas te fringuer, aussi, s'il te plaît ? Juste histoire d'avoir l'air un peu plus présentable ?
Aaaah elle a bien tenté, de dissimuler son agacement ! Elle a même dit « s'il te plaît » ! Non, franchement, elle ne voulait pas avoir l'air désagréable maaaaais cette situation l'emmerdait vraiment. Puis putain, il pouvait pas juste enfiler un calbute ? Juste ça !