LE SYNDROME V
PlanTome I – A Story of Violence (p.1 - p.?)L’agréable ville de Seikusu fait face à de biens curieux évènements : une nouvelle drogue ravage les profondeurs de la ville, provoquant une hausse sensible de voies de faits et d’actes de violence, tandis que des supers-vilains débarquent dans la cité, commettant des ravages sur leur passage. Le point commun entre les délinquants et les super-délinquants : de violents maux de têtes. Pendant ce temps, l’une des plus solides familles yakuzas de la ville a mis une forte récompense sur la capture d’une ancienne flic partiellement amnésique. Quels liens unissent ainsi Melodie et Félicia Hardy ?Tome II – ? (p.? - p.?)TOME I
A Story Of Violence
*
Amen. Et cum spiritu tuam.*
Dans l’immense appartement de Félicia, cette dernière, yeux clos, se brossait lentement les dos, écoutant les échos de l’album qu’elle venait de recevoir. Depuis deux heures, elle écoutait l’album en boucle en déambulant dans son glorieux penthouse sur les hauteurs de Seikusu. Un album français sorti en 2008, par un groupe qu’elle appréciait bien, et qui mélangeait plusieurs genres : chants grégoriens, classique, rock... Un digne représentant de la musique
new age, transgenre. Il ne pouvait naturellement s’agir que d’Era, et, alors qu’elle se brossait les dents, la reprise de Bach filait dans ses oreilles :
Ritus Pacis, dont la musique était construite sur un dialogue entre un Pape et le chœur. Pour le coup, Félicia en avait sauté le téléfilm du soir, tant la musique l’avait absorbé.
Depuis ses récents déboires, la Chatte Noire avait plutôt bien remonté la pente. Même si elle devait toujours verser des pensions alimentaires à son ex’, Flash Thompson, elle avait réussi à récupérer suffisamment d’argent pour que la banque lui accorde un important prêt afin d’emménager dans un appartement dans les hauteurs. Un énorme appartement, avec un grand salon, plusieurs chambres, une luxueuse salle de bains, et tout un équipement high-tech et futuriste qui lui donnait presque l’impression d’être dans un roman de Dick. Une grande baie vitrée donnait sur une petite terrasse, et, depuis sa position, elle pouvait voir l’immensité de la ville. Le paysage changeait plutôt bien, puisqu’elle n’avait désormais plus vue sur les rails du métro aérien, mais sur des gratte-ciel lumineux.
Ses dents propres, Félicia continua sa marche à travers l’appartement. Elle observa une nouvelle fois la ville au loin, en profitant pour caresser l’un de ses nombreux chats, qui s’était lascivement allongé sur son canapé en cuir. La richesse avait toujours été quelque chose qui attirait Félicia. La femme n’avait aucune gêne à prétendre aimer le luxe. Qui donc préférait vivre dans un studio moisi et décrépi, quand on avait l’occasion de vivre dans un luxueux appartement ? Sûrement pas elle ! Elle continua à écouter la musique, se rendant lentement dans son bureau. Près de son ordinateur, allumé, elle vit que l’écran de son téléphone portable était allumé. Elle s’en empara, et consulta le SMS...
...Et manqua se décomposer en le lisant. Elle dut d’ailleurs le relire plusieurs fois, pour bien se persuader qu’elle ne rêvait pas. Fronçant les sourcils, elle se mordilla les lèvres, secouant sa tête, faisant voleter ses longs cheveux encore légèrement trompés par la longue douche qu’elle avait pris. Le message émanait de l’un de ses collègues de travail, un professeur de mathématiques, Cauvigny, qui n’en ratait généralement pas une pour essayer de flirter avec elle :
« Tu as vu les infos’ ? Le Rhino est en ville ! Ce truc de malade ! On se croirait à New York !
Dis-moi que tu es bien chez toi ! »
Le Rhino... Parlait-on bien du même Rhino ? Le géant gris ? Aleksei Sytsevich ? Ce mastodonte qui avait réussi à vaincre Hulk ? Un monstre de guerre qui pouvait soulever 150 tonnes, et dont les coups de poings équivalaient à 300 kilos de TNT. Aux dernières nouvelles, le Rhino était incarcéré à Ryker’s Island, une prison américaine de haute sécurité, après avoir été grièvement blessé par le Punisher. Qu’est-ce qu’il foutait à Félicia ?
Coupant la musique, Félicia se rendit dans le salon, et alluma sa télé à écran plasma, mettant les infos’ nationales. Elle vit un petit bandeau en contrebas, très encourageant :
«
LE RHINO FRAPPE SEIKUSU ! »
On voyait des images d’une journaliste japonaise hurler dans son micro :
«
Le Rhino continue à tout ravager sur son passage. C’est incroyable ! On se croirait dans un film à sensations américain ! Il a arrêté avec ses bras une voiture de police lancée à toute allure, et l’a balancé sur un hélicoptère de police !! L’armée a envoyé des chars d’assauts et des hélicoptères pour tenter de neutraliser le Rhino, qui commet des ravages au cœur de la ville !! »
Une image montrait le
Rhino. Massif, le super-vilain avait l’air particulièrement hargneux, complètement fou furieux. Mais qu’est-ce que ça voulait dire ? Aux dernières nouvelles, le Rhino n’avait plus cette agressivité qui l’avait pendant si longtemps caractérisé. Depuis qu’il avait tué un gardien par erreur dans une banque, et manqué être tué par le Punisher, il était devenu raisonnable. Félicia avait même réussi à le calmer en lui parlant à Central Park. Et qu’est-ce qu’il fichait à Seikusu ?!
La Chatte Noire éteignit la télé, et enfila sa tenue, sortant rapidement de son appartement, convergeant vers les souterrains de l’immeuble, y cherchant sa moto. Elle irait bien plus vite qu’avec sa Lamborgini ainsi. La police ne pourrait pas stopper le Rhino, et l’armée n’aurait d’autres choix que d’essayer de le tuer. Mieux valait que la Chatte Noire intervienne.
Sortant des souterrains, elle fila à tombeau ouvert vers le centre-ville. Fort heureusement, elle était déjà dans le centre-ville. En chemin, elle vit les façades pulvérisées, les bus renversés, les explosions du béton. Le centre de la ville ressemblait à un champ de bataille, et elle ne pouvait que se sermonner, en voyant une voiture renversée, de sa lenteur à réagir. Maudit soit Era !