[ PS HRP: Sympa l'introduction, je me suis bien marrée ]
Je sais que cela n'avait jamais été prudent et que ma mère m'avait toujours déconseillé de passer par ce quartier, mais aujourd'hui, je m'étais décidée à passer par là. Je dois avouer que ce n'était en aucun cas pour me rebeller de l'emprise que ma mère avait sur moi; non, j'avais bien trop de respect pour elle pour décider de ne plus me tenir à carreaux comme je l'avais toujours fait. De même qu'elle ne m'avais jamais autorisée à passer par ce quartier pour de bonnes raisons, le quartier de la Toussaint avait sa réputation. A vrai dire, celui-ci était une sacrée vedette, quand il s'agissait d'occuper le maximum de place dans l'espace "faits divers" du journal. Vols et viols, braquages, attaques armées, corps retrouvés, bordels réputés pour leurs pratiques qui feraient pâlir bien de jeune personnes chastes, bref, tout ce qu'il y a de plus charmant et d'attrayant. Ma mère m'avait raconté que quand elle était jeune, il n'avait pas cette réputation de mauvais coin, et elle empruntait souvent les ruelles le traversant pour pouvoir rejoindre ses quartiers d'habitation, qui n'étaient pas loin de celui où nous vivions aujourd'hui.
Lorsque j'appris avec regret que la seule ligne de métro que pouvais emprunter devait subir quelques travaux, je mis quelques temps à me décider ce que j'allais faire. Soit j'attendais et prenais le risque de prendre le métro un peu trop tard le soir, et risquer de me faire aborder d'un peu trop près de personnes pas très recommandables. Soit, j'attendais au Lycée jusqu'à l'heure où ma mère ou mon beau-père finissait le boulot, et je leur passais un coup de fil pour que l'un d'entre eux vienne me chercher. Mais d'ici la fin de leur journée de travail, ma ligne de métro serait à nouveau libre, je revenais au choix numéro 1. ET puis, fallait dire que rester le soir à Mishima, ça me faisait limite plus peur que prendre le métro un peu tard le soir. Après toutes ces adeptes du sexe que j'y avais rencontré, je pense qu'il y avait autant de prédateurs dans mon propre lycée que dans tous Seikusu. Enfin, je pouvais tout simplement rentrer grâce à mes longues gambettes, comme une grande. Mais le trajet était un peu long... et bon dieu ! j'avais faim. Une idée me traversa alors l'esprit; passer par le quartier de la Toussaint. Ce n'était pas encore trop tard, il faisait encore un peu jour, les rues étaient encore animées. Je prenais moins de risques en voulant traverser un quartier mal famé en peu de temps, que de rester enfermée dans une rame de métro remplie de mains perverses. De plus, je connaissais mes capacités physiques. Allez tenter de courir dans le métro pour échapper à un malade mental... non, en pleine rue, j'avais des chances de fuir, où de trouver une bonne âme pour m'aider en réel cas d'urgence ou menace. C'était décidé, je rentrerais par le quartier de la Toussaint.
Une fois que j'en eu pénétré l'enceinte, je me rendis compte avec un frisson que finalement, les rues n'étaient pas si animées. Enfin, si, à sa périphérie, ou dans ses première ruelles. Mais une fois qu'on était au coeur du quartier, on se sentais étrangement seul et épié. Je marchais donc d'un pas rapide, me voulant sûre de moi, et je gardais mon sang-froid, bien que je jetais des coups d'oeil partout autour de moi, quelque peu méfiante. En mon fort intérieur, je devais avouer que j'étais actuellement en train de prier pour que personne ne m'agresse.
Et pourtant, ce n'était pas moi qui allait subir une agression ce soir.
Alors que je passais auprès d'une ruelle adjacente, des voix masculines vinrent à mes oreilles. Oh, bordel Yumena, accélère, accélère, regarde paaaaaas..... et voilà, j'avais regardé. Je m'étais arrêtée devant l'entrée de la ruelle, et pouvais voir un groupe d'hommes agglutinés autour de quelque chose qui était au sol. Je ne compris pas tout de suite ce qu'il se passait, avant de pouvoir distinguer un corps au sol.. mon dieu ! quelqu'un se faisait sauvagement agresser, et je ne pouvais rien faire, à part m'enfuir ou me transformer en super héros, hélas, ce n'était pas encore dans mes capacités. Et je ne me résignais pas à m'enfuir. Je ne savais pas quoi faire, jusqu'à ce qu'enfin un trait de lucidité me traversa, et je saisis mon téléphone portable, prête à taper le numéro de la police. Après quoi je m'en irai. Mais je m'arrêtais net lorsque j'aperçus le visage de l'homme qui était agressé. Enfin. Si on pouvait dire que c'était un homme... vu son physique complètement atypique. Je ne pus détailler en précision ses traits que j'écarquillais les yeux devant le retournement de situation qui se déroulait au milieu de la ruelle. L'agressé devenait l'agresseur, et bientôt, les hommes reculèrent, blessés et apeurés. Je retenais un juron en comprenant qu'ils allaient sortir par la sortie où je me tenais. Je m'accroupissais au sol derrière une benne à ordures, recroquevillée sur moi-même, priant pour que les hommes ne me remarquent pas sur leur passage. Et parfois ça servait de prier ! ils étaient trop pressés de s'enfuir pour me remarquer une seule seconde, sans doute craignaient-ils que l'autre créature ne les poursuive à son tour. Une fois que je fus assurée de leur départ, je me relevais, silencieuse, et me penchais pour observer l'homme qui venait de faire fuir à lui tout seul plusieurs de ses propres agresseurs.
- Viens ! Je vais pas te bouffer... J'mange que du boeuf, d'toutes façons...
Je sursautais. Arf. La curiosité, Yumena, la curiosité... quel vilain défaut. J'hésitais quelques instants. Si j'avais écouté mon cerveau, je serais partie en courant. Au risque de croiser d'autres mecs mal lunés. Mais je ne pouvais pas laisser cet homme, enfin, peu importe ce qu'il était, dans cet état là, et je voyais mal ce qu'il pouvait bien vouloir me faire de méchant dans l'état où il était, et après avoir été roué de coups, je doute que l'on ai envie de jeter son dévolu sur une pauvre jeune femme innocente.
Aussi, je m'approchais de lui, d'un pas peu rassuré. Au fur et à mesure, je pouvais distinguer ses traits, qui n'étaient en aucun cas, oh que non ! humains. Non, je ne sais pas quel genre d'extra-terrestre venait de me parler, mais ça ne venait sûrement pas de la Terre. Mais au fur et à mesure que je m'approchais, je pouvais aussi remarquer qu'il ne s'en était pas sorti indemne de ce combat, et qu'il souffrait de plusieurs plaies, et peut-être bien quelques côtes brisées, vu comment il se les tenait. Je me plantais devant lui, et remontait mon sac sur mon épaule. D'une voix se voulant rassurée, bien que j'appréhendais ce qui allait se passer. Au moindre geste louche, de toute façon, je piquais un sprint.
- J'ai tout vu.. je pourrai les reconnaître, si vous avez besoin d'un témoin.
Eh bien oui, mon premier réflexe avait été de vouloir appeler la police. Mais est-ce que ce genre de, créature ?, pouvait porter plainte ? Non, je pense que ça se saurait. Je me rendais compte que mes mots étaient quelque peu stupides. Enfin, il fallait bien que je parle. Je me sentais quelque peu gênée, devant cet inconnu, qui n'avait rien d'humain. Ce n'étais pas la première fois que je faisais face à quelque chose d'étrange, mais tout de même... Je me demandais dans quoi je m'étais encore fourrée. Deux hermaphrodites, une femme plante, un minotaure, un homme qui parle aux animaux, une créature qui passe de femme à homme et d'homme à animal, quelque chose comme une métamorphe peut-être.. Et là, qu'est-ce que je pouvais bien ENCORE avoir devant moi ?
Je soupirais. Là n'était pas la question, de toute façon.
Je plongeais ma main dans mon sac, et en ressortit un joli mouchoir en tissu, et ma petite bouteille d'eau. J'imbibais le tissu d'eau fraîche et le tendit dune main à l'inconnu, et de l'autre, je lui tendais ma bouteille, au cas où il aurait soif où aurait dus sang dans.. euh... ce qui lui servait de bouche.
- Désolée, j'ai rien d'autre, mais si ça peut aider...
Je tentais un sourire en coin.