Cathy s’abandonna à sa jouissance dans un long miaulement étouffé, et resta ensuite inerte sur le lit. Elle semblait... Éreintée, tout simplement. Faire l’amour, en même temps, c’était fatigant. Et la petite neko ne dérogeait pas à la règle. Épuisée, Cathy restait allongée dans le lit, et semblait lutter contre une irrépressible envie de dormir. Il faisait chaud, et elle se sentait bien, tellement bien, comme dans un petit cocon de plaisir. Dormir était, partant de là, extrêmement tentant. Elle clignait des yeux, sentant sur elle le corps d’Axel, comme une espèce de couverture réconfortante. Il allait chercher sa main, mais elle était épuisée, et poussa un miaulement en bâillant, bâillant d’ailleurs à s’en décrocher la mâchoire. Axel, de son côté, semblait très heureux, et affirma à nouveau son désir de rester avec la Princesse, tout en parlant d’amour.
Cet aveu fit sourire cette dernière. Elle caressa lentement les cheveux trempés du neko. L’amour... Dans sa tête, ce mot évoquait sans cesse ces vieux contes de donjons et de princesses quand elle lisait étant jeune. Le courageux guerrier ashnardien allant sauver la Princesse des sauvages, des barbares, au nom de l’Empereur. A Nexus, le courageux chevalier la sauvait des griffes des cruels démons ashnardiens. Même à cet âge, la propagande existait déjà, que ce soit dans un camp ou dans l’autre. Néanmoins, dans les deux camps, on s’attachait à faire de l’amour une espèce de sentiment intense, total, complexe, incompréhensible. Alice n’avait jamais rien compris à l’amour, à ce sentiment, à ce mot qui voulait à la fois tout dire et rien dire, et qui était tellement utilisé qu’il était vide de sens.
« L’amour... répéta-t-elle silencieusement, avant de parler. Je ne sais pas ce qu’est l’amour, car il est beaucoup de choses. L’amour, en soi, n’est rien. Il est un postulat préalable qui peut mener l’amoureux à bien des sentiments. Nous sommes tous des êtres d’amour, Axel, mais nous avons tort quand nous voyons en l’amour un sentiment similaire à d’autres. L’amour est un état, pas un sentiment. Tout découle de lui : l’affection, la tendresse, la romance, mais aussi la rage, la colère, la fureur, la jalousie, la cupidité, l’avarice. L’amour est tout et rien à la fois. »
Ceci ne l’empêchait toutefois pas de dire à sa femme qu’elle l’aimait. Alice se pencha vers lui, et l’embrassa sur la nuque.
« Moi aussi, je vous aime. Toi, et toi aussi, Cathy. Vous méritez mon affection, et, si tu veux rester avec moi, alors tu y resteras. Il y a toujours un poste à pourvoir dans mon Château : faire la cuisine, s’occuper des chevaux, des selles des dragons, être un domestique... Les autres ne pourront que t’aimer, toi et ta petite bouille. Pas vrai, Cathy ?
- Vouiiii... » acquiesça silencieusement celle-là.
La Princesse les regarda lentement. Oui, elle les aimait. Pas de la même manière qu’elle aimait Sakura, naturellement, mais elle les appréciait. La Princesse finit alors par se relever, et entreprit de se rhabiller, tout en les regardant silencieusement.
« Tu dormiras plus tard, Cathy, glissa-t-elle d’une voix douce.
- Hnnnn... gémit cette dernière.
- Oui, je sais que la vie d’une neko est difficile plaisanta Alice. Mais je crois que nous avons fait suffisamment de dérangements ici. Pas vous ? »