Elle était sûre, d'après lui, beaucoup trop sûre d'elle, elle semblait aveuglée par sa propre foi, comme un putain d'inquisiteur essayant d'imposer ses croyances à des peuples considérés comme païens, et s'il on ne partageait pas leurs croyances, on était bon qu'a deux choses, crever, où être asservi, c'était pareil ici quoi qu'elle en dise, c'était croire en eux, relever les yeux vers le ciel pour accepter qu'une valkyrie vous emmène, ou leur faire un affront, leur prouver qu'ils n'ont aucun pouvoir, qu'on ne croit pas en eux, baisser les yeux sur le sol et tout simplement s'accepter crever... Devenir un "Einherjar" où leur prouver qu'ils n'ont aucun pouvoir et crever comme une merde, mais au moins, garder sa dignité et son âme pour soi, malheureusement l'humain était faible la plupart du temps et incapable de faire ce sacrifice, de ne croire qu'en lui et ne pas offrir sa vie à ces soi disantes "déesses", imagine un peu que chaque créature douée d'intellect, où guerrier assez courageux pour réellement se laisser mourrir ne lève plus les yeux au ciel, ne fasse plus appel aux dieux où à ces Valkyries lors de leur mort pour en espérer une autre ailleurs, laissant ces dieux sans armée, sans personne pour y croire...
La vérité c'est qu'ils avaient autant besoin de personnes loyales et croyantes, même effrayées par leur soi disante puissance, que certains guerriers, humains, ou toute créature avait besoin de croire que leur sacrifice dans la vie autant que sur le champ de bataille serait récompensée s'ils s'en montraient digne... Khaléo n'y croyait pas, c'est vrai... Et à vrai dire la mort, la disparition pure et simple était moins pénible à son idée que de devoir encore souffrir une éternité sur un autre "plan"... Enfin... ce "plan" ne semblait pas si éloigné du sien étant donné qu'il avait maintenant, face à lui une Walkyrie qui lui semblait bel et bien faite de chair et de sang, qui parlait, qui respirait... comme tout être vivant en définitive, elle éprouvait aussi de vives émotions, preuve en est de sa réaction colérique quand il parla d'essayer de trouver un "arrangement" qui pourrait peut être satisfaire tout le monde.
Colère, rage, qui redoubla l'intensité et la rapidité de ses coups, l'obligeant à redoubler de vigilance, à revenir à sa garde et ses parades bien plus souvent qu'il ne l'avait imaginé, ne lui laissant pratiquement aucunes ouvertures par laquelle il pourrait s'introduire et la blesser, mais la colère était toujours mauvaise conseillère dans un combat et finirait par emporter ses coups trop loin, trop hauts, trop rageusement comme pour essayer de lui faire dévier sa garde où briser ses os à travers les impacts des armes entre elles, amortis... les coups étaient toujours habilements amortis dans le sens de leur impact, par anticipation du mouvement récéptionné en "ploiant" dans la même direction, pour le prolonger et laisser "mourrir" sa force, son inertie dans le vide, à coté, déviés, parés dans leur continuité ou parfois, mais à de très, trop rares occasions, esquivés de sa part.
Le sauvage, le mercenaire ne semble pas fléchir encore, son sang nordique... sa tigranthropie latente lui confèrent une endurance effroyable malgré la taille monstrueuse de l'arme qu'il porte, cette "poutre" maudite de métal aiguisé, qui, comporte sur toute la longueur de son corps de lame un long réçit en vieux norrois, gravé dessus comme s'il s'agissait d'un parchemin comtant son histoire, que chaque étincelles, chaque percussion des lames ensembles éclairent, léchent les gravures, leurs renfoncements, le détail, le relief de chaque lettre de ce language gravé dans son pourri métal de foutue lame maudite, les minutes passent, la concentration reste haute pourtant, il n'est pas parvenu jusqu'ici à trouver un point d'attaque, malgré l'étude sur le tas de ses mouvements, de sa façon de bouger, de ses ripostes, l'éclat de ses yeux perçant sa capuche croise souvent celui de la Walkyrie, il semble que la lueur qu'ils échangent au fil du combat, se transforme peu à peu de la rage vers une espèce de... contemplation... Ca ne peut être ça... pourtant... il ressent quelque chose de similaire en appréciant les coups précis, nets, de Silke la Walkyrie, très propres et martiaux, jusqu'ici du moins, peut être un peu trop propres et manquant parfois de surprise, jusqu'à ce dernier coup où elle profita d'un changement de jambes, et de garde de la part du mercenaire, pour laisser trainer sa hallebarde dans le sens de la dernière parade avant de remonter dans un coup audacieux mais, aussi assez dangereux dans la déparade qu'elle s'inflige, le tranchant de la lame du bout de sa hallebarde en direction de son bras, atteignant la pliure intérieure pour lui lacérer assez profondément le bras, assez pour qu'il sente l'un ou l'autre de ses tendons entamé par le fil de sa lame et rendre la poigne d'une de ses mains moins assurée sur le manche de son épée.
Khaléo ne bronche pas réellement, il est juste surpris de s'être fait avoir, pris d'un frisson qui, commençe à se répandre dans son corps alors qu'il laisse tout de même s'échapper un souffle plus rauque et sonore qui, exprime une partie de la douleur et de son étonnement, sans pour autant poser les yeux sur sa blessure, ce serait une grave erreur de se laisser déconcentrer, et ce, même par la douleur.
- Et je peux savoir quel genre d'arrangement tu as en tête ? Non pas que je déclare forfait...
Les lames se posent à nouveau l'une sur l'autre, grésillent d'étincelles entre leurs tranchants, elle peut remarquer que l'imposante lame, qui, était jusque là bien stable, droite, à chaque rencontre tremblottes légèrement désormais, il le sent aussi il se rend compte que la poigne de son bras directeur sur l'épée est moins forte, une douleur au tendons au niveau du poignet et des décharges d'électricité dans son coude lui font comprendre que des nerfs ont du être également touchés, son épycondile étant irrité à chaque nouveau coup et percussion des armes ensemble, il se préparait une tendinite carabinée s'il continuait à forcer comme si de rien n'était pour son bras, ça lui était déjà arrivé et c'est pour ça qu'une bonne partie de ses muscles, de son corps était recouvert de bandages serrés, tressés dans le sens inverse des fibres, de la torsion naturelle de ses muscles pour éviter que ce genre de truc arrive, mais quand c'est provoqué par la blessure, blessure de sa lame, qui à qui plus est tranché quelques un de ses bandages de soutient, il se rendait compte que ça pourrait vite tourner au vinaigre pour sa gueule.
- ... Mais j'aimerai savoir pourquoi un guerrier de ta trempe perd son temps à courir après nos chiens. Et je crois voir que pour le coup, c'est toi qui a besoin de personnes dont...
Apparemment... elle aimait ça, effectuer des roulades pour l'esquiver, ça faisait plusieurs fois qu'il la voyait faire, et lorsqu'elle s'éxécutait il avait remarqué qu'il aurait pu, déjà les deux fois précédentes, en profiter pour lui faire regretter ce geste, cette fois ci puisqu'elle avait profité d'un changement de garde pour le blesser, c'était à son tour de lui entailler quelque chose d'utile, histoire de palier son propre handicap, ce fut cette belle cuisse bien galbée qui, attira son attention et le dévolu du tranchant de sa lame, pour lui rendre ses esquives et ses déplacements sur ses jambes bien plus douloureuses, gênantes, ça trancha sec, jusqu'aux fibres musculaires en essayant de bien appuyer l'impact en pliant son genoux pour qu'en plus, le choc lui provoque une "jambe de coureur", petite pointe aigue, crampe qui, allait aider à déchirer et abimer plus de fibres musculaires internes.
... tu nies l'existence même.
La colère... elle monte chez lui aussi désormais et lui font prendre à son tour des risques inconsidérés, s'avançant sur elle malgré sa garde moins campée, plus corruptible qu'avant, il avance tel un romain derrière un "pavois" avec sa lame, la poussant de son espaulette contre son corps de lame pour percuter l'épaule de Silke et la renvoyer plus loin en arrière, poussée impressionnante qui la laisse assez longtemps désarmée pour qu'il "fauche" son mollet droit avec son tibias, celui de la même jambe qu'il eut blessé précédemment avec son épée, apparemment il cherchait à lui foutre cette jambe bien en l'air histoire qu'elle ne sache plus en faire grand chose.
"-... J'ai besoin de ce "chien" pour gagner ma vie... et parce que lorsque je traques une cible je ne lâches jamais prise avant de l'avoir d'une manière où d'une autre... tout ce qui compte... C'est mon objectif... Mais..."
Par contre sortir de cette garde "bouclier" avec épée dressée comme une "plaque" droite et large devant lui pouvait s'avérer périlleux, il avait vu juste, le temps d'en sortir et elle s'attaquait à nouveau à son bras droit, l'entaillant au millieu de l'avant bras, rendant à nouveau sa poigne bien moins assurée sur sa lame, tant pis, il n'était pas spécialement gaucher mais, il inversa la position de ses mains sur sa garde pou faire de son bras gauche le bras conducteur du sens de la lame pour essayer de "pallier" à son défaut.
"-...J'aimerai savoir à mon tour... pourquoi tu voudrais tant que... je croies en l'existance de dieux et déesses alors... que vous suez, et halètez comme des mortels au combat ? Même si je dois avouer que... ta maîtrise à l'arme est exceptionnelle... et reflette des siècles d'entrainement."
Nouvelle épreuve de force, les lames se rencontrent une nouvelle fois et toutes deux tremblent ce coup ci, autant parce que moi j'ai un bras en compote qu'elle à, une jambe "défectueuse" ne répondant plus bien à sa volonté, chose à laquelle je ne m'attends pas, la disparition pure et simple de son épée, suivie d'une esquive presque "dansée" de Silke qui, à choisi de tourner sur elle même, et au moment ou elle s'effectue, le fil de la lame imposante passe juste à ras, à "ça" une largeur d'un centimètre entre mon pouce et mon index, de lui trancher quelque chose, la lame longe son dos, tombe, descends vers le sol, lui "râpe" à peine un bout de la fesse avant d'attérrir dans la glace.
Malgré la prise à la gorge, ma main droite tient toujours la lame, même si, mon avant bras ensanglanté perd sa substance saline goute par goute qui teint par ci, par la la neige de quelques points de couleur carmine, je suis saisi donc à la gorge, je grogne.. et ça n'a rien d'un grognement humain, une rage venue du fond des âges, immémoriale gronde, me prends délicieusement aux tripes, me les noue avant de remonter à mon coeur et de se répandre dans mes veines, mais je suis tout de même surpris et impressionné par cette intervention subite, ce coup de maître, je dois admettre que, ça frustre la rage qui, en devient illégitime malgré son ascencion dans mon être.
- Tes crimes sont nombreux sur cette terre, intrus. Je pourrai, là maintenant, décider d'envoyer ton âme dans l'au-delà. Pourtant, tu dois payer. Pour avoir profané cette demeure sacrée. Je me fous que tu ne crois pas en Odin, Hel, Loki, ou n'importe quelle autre divinité de ce monde qui n'est pas le mien. Mais s'il y a une chose universelle, dont tu ne peux nier l'existence, c'est la mort. Ce que je représente. Je t'ai laissé en vie seulement parce que je le voulais bien.
"-Seulement parce que tu le "voulais" bien... Tu vois... Vous pensez toujours pouvoir... jouer avec la vie d'autrui pour des raisons futiles... Les soi disant crimes dont tu m'accuses ne sont dictés que par des codes, des lois que ton dogme et ta foi aveugle te dictent... Il n'y a pas plus de crime que d'affront à laisser une créature épuisée prendre un peu de repos, et se sustenter avant de la laisser reprendre sa route... Mais j'ai bien remarqué que... l'hospitalité des dieux laissait autant à désirer que le climat merdique, hostile... de cet endroit..."
Sa capuche tombait doucement, ainsi saisit à la gorge et sa tête redressée légèrement vers l'arrière, comme pour s'éloigner du visage rapproché de la Valkyrie, elle glissa doucement, ne dévoilant encore qu'a moitié les traits étranges... particuliers du visage de la créature qu'elle avait face à elle, assez pour qu'elle remarque la blancheur de la peau du bas de son visage, assez pour que ses doigts saisissant sa gorge, ses muscles athlétiques ne ressentent la chaleur qu'il dégage, et la douceur de ce fin duvet, trois fois plus dense et fin, soyeux qu'une peau "normale".
- Donne moi au moins ton nom. Tu possède un potentiel vraiment... Quel dommage que tu ne crois en rien, mortel. Tu aurai été un Einherjar extraordinaire.
Elle pouvait voir ses belles lèvres roses pâles à son tour, à chaque mot, chaque syllabe, lettre prononcée, dévoiler une partie de sa jolie dentition carnassière dont, deux canines un peu plus longues et pointues que le reste, dépassaient parfois, pas toujours et pas à chaque lettre prononcée, par la commissure de ses lèvres :
"-...En quoi... ça t'avancerai... je ne figures sur aucun de vos registres... mais je te retournes le compliment... tu possèdes... un joli potentiel... tu le gâches sûrement à rester dans ce coin perdu... attendant qu'un visiteur se pointe pour lui trouer la peau... Mais même si je crèves de ta main... je ne lèverais pas les yeux aux cieux pour te permettre de faire de moi l'un de vos esclaves, aussi bien soient ils traités, je n'appartiens..."
La rage restait "stable" elle bouillait dans mes veines mais, étrangement la poigne de la valkyrie sur ma gorge avait un étrange effet sur sa propagation, me laissant maître de moi même et de mes pensées, j'en profitai car, elle me donnait un sérieux boost d'adrénaline, mes cuisses s'enlaçèrent autour de celles de la Valkyrie, pour les prendre en "ciseau" et me déhancher violemment pour l'emporter au sol, ce fut sa jambe blessée qui fléchit la première, emportant ensuite sa jambe d'appui pour qu'elle s'écroules par terre, j'avais lâché mon arme, et elle, avait lâché sa Hallebarde, hors de sa portée et hors de la mienne, je m'installais à "califourchon" sur la Valkyrie pour la maintenir au sol, essayant d'attraper ses poignets pour la maitriser dans la neige et la glace sur lequel son corps était étendu, ma capuche finit de retomber sur mes épaules, dévoilant cet étrange visage que je possédais, armé d'un sourire satisfait, conquérant, s'élargissant en un beau grand sourire affichant toute ma dentition, joliment carnassière et, inquiétante de par sa perfection tant les dents pointues du dessus s'enchevêtraient bien dans les interstices du dessous, j'exultais comme si j'avais "gagné" en définitive, mais je fis vite partir ce sourire par "respect" du combat qui s'était déroulé ici, j'avais juste... envie qu'elle m'écoute, je me penchai donc légèrement sur elle, lui laissant le loisir d'observer les traits fins, lissés à la fois par ma légère félinité dont les traits de mon père nordique étaient à leur tour, lissés par les origines asiatiques de ma mère, ce qui donnait un mélange plutôt troublant, sans parler de... ses rayures noires de chaque coté de mon visage, mes oreilles de tigre, noire sur leurs pointes, plus touffues et duveteuses qui, se dégradaient vers le blanc à leur base, mon regard plissé, sérieux, plongea dans celui de la Valkyr.
"-... Je n'appartiens à personne... Je veux juste le sang de cet animal... dormir... manger un peu... puis repartir... C'est tout ce que je demandes... Je crois que tu existes... Mais pas pour ce que tu prétends être... je crois juste que tu es une très jolie guerrière... très douée et que ton nom... Est silke... Moi... je m'appelles Khaléo... Maintenant qu'on parles peut être d'égal à égal et à visage découvert..."
Dit il, en relâchant doucement la pression de ses mains, et de son corps assis sur elle pour se relever, à pas prudent vers l'arrière, vers son épée, alors qu'il aurait probablement pu en profiter pour lui porter des morsures fatales au visage où à la gorge étant donné les dents dont il était affublé, dans un excès de confiance et de respect mutuel, il s'écarta, mais sa tête tournait légèrement, il avait perdu pas mal de sang hors de son bras, et il n'avait plus mangé depuis plusieurs jours, il tourna un peu de l'oeil avant de cligner des yeux et secouer la tête, il s'abaissa pour attraper le manche de son épée pour la raccrocher par l'unique maillon de chaine à son crochet soudé sur sa lanière en cuir, fléchissant un genoux tremblant, affaibli par sa condition physique chancelante, la faim, la fatigue et la soif, c'était déjà pas mal qu'il soit allé jusque là, s'il devait continuer à se battre, il le ferait, mais il était probable qu'il tombe d'épuisement tout simplement.
"-...Peut être.. pourriez vous faire un... effort et... considérer ceci comme une simple demande d'asile pour une créature sans dieu ni maître, ma présence ne peux rien profaner puisque je n'ai aucune croyance."