Mauvaise rencontre ? [PV Bonin]

00h15

Les rues de la cité changeaient du tout ou tout quand la nuit tombait. Les "nymphes de ruisseaux" arpentaient les trottoirs, alors que les trafiquants de drogues sortaient plus ou moins de l'ombre. Mais cela ne concernait pas Amy. Du moins pour le moment. Elle était au volant de la voiture de service qui la conduisait, elle et son partenaire à la gare où elle allait prendre son tour de service.

"Hé, Succ...euhm...je veux dire...Amy, tu voudrais pas avoir une façon de conduire un peu plus...prudente ?"

Elle se contenta de sourire légèrement. C'est vrai qu'elle conduisait vite et bien, slalomant entre les voitures.

"Succ quoi ? T'allais dire quoi, Ric ?"

"Rien, rien..."

Il croisait les doigts et poussa un soupir de soulagement en voyant le bas de la gare. Ils étaient arrivés indemnes. Il sortit le premier et après avoir fermés les portières, suivit sa coéquipière dans les escaliers. Il se surprit à contempler le derrière d'Amy qui montait devant ses yeux. Il fallait bien dire qu'elle disposait du corps le plus sexy de la brigade. En fait, elle était même la seule fille de la brigade si l'on exceptait Cynthia qui se chargeait du standard. Et on ne pouvait pas dire qu'elle était très attirante celle là...

Amy rajusta son képi tout en regardant les alentours. Il n'y avait pratiquement personne mis à part quelques badauds. Elle arrêta son regard sur un homme en particulier. Elle l'avait déjà vu quelque part mais où ? Elle faisait travailler ses méninges tout en le regardant.

Mach avait finit par trouver un peu le calme, puisque cela faisait déjà plusieurs jours qu'il n'avait pas eu à se défaire de ses poursuivants, ou simplement se dissimuler pour les éviter. L'homme n'avait guère changé de tenue depuis son arrivée en ville, mais plusieurs fois de quartiers. Si bien qu'il pourrait à présent s'y déplacer sans chercher son chemin, et prendre les coins les plus discrets, déjà qu'il ne passait pas inaperçu dans son accoutrement, si en plus, il passait au grand jour et aux yeux de tous en pleine journée cela serait comme se jeter dans la gueule du loup

Pourtant, il n'avait pas trouvé d'endroit vraiment à lui pour se reposer quand s'était nécessaire, et surtout se sentir en sécurité, sans crainte d'une sortie de police qui le dénicherait. Ainsi, le plus souvent, Mach rejoignait les zones où les SDF venaient s'abriter pour la nuit. En effet, il passait plus inaperçu en leur compagnie, puisque leur tenue, bien qu'en plus mauvais état que la sienne, le plus souvent, pouvait plus facilement s'y apparenter, surtout en sachant que la majorité du corps du déserteur était caché par sa cape.

Et donc ce soir là, s'était à la gare qu'il avait atterrit, et s'était assit proche de quelques clochard cherchant à dormir. Cela était d'ailleurs plus facile pour eux, vu que la nuit était déjà bien avancée, mais, pour sa part, le soldat ne parvenait pas à trouver le sommeil. C'est alors qu'il vit apparaître deux policiers en haut des escaliers, une femme et un homme. S'était pas de chances pour lui, mais, il ne pouvait pas bouger sans attirer l'attention sur lui, et se recroquevilla un peu plus sur lui même pour se faire passer davantage pour un sans abri.

Cependant, la chance n'était pas de son côté quand il croisa le regard de la femme flic, celle ci cherchant visiblement à savoir où elle avait bien pu voir son visage. Le regard de Mach lui semblait alors vouloir dire :"Quoi ? Il y a un problème ?". Celui ci étant donc assez sévère, ben que la suite n'augurait visiblement rien de bon pour lui.

Alors qu'elle continuait à fixer l'homme - qui venait de s'apercevoir qu'elle le contemplait visiblement - son acolyte disparut dans le hall tout en lui lançant :

"Bon, à toute...Si jamais tu as besoin, tu m'appelles bien sûr..."

Elle tourna légèrement la tête afin de lui adresser un signe de tête et revint vers l'individu. Il n'avait pas bougé de place. Son regard était froid, comme si il cherchait à comprendre ce qu'elle lui voulait. Mais malgré tout ses efforts, elle n'arrivait pas à se rappeler où elle avait vu ce visage. Ce ne pouvait être quelqu'un directement lié à elle...

Elle se dirigea lentement vers lui, tout en gardant son regard planté dans ses yeux. Il faisait son possible pour se recroqueviller sur lui même, comme les autres SDF. Alors qu'elle ne fut qu'à quelques mètres de lui, elle s'arrêta, les mains sur les hanches, tandis qu'une fine brise d'été fit voleter ses mèches de cheveux. Elle pouvait presque sentir sur elle les regards des sans abris qui étaient autour. Elle n'était pas dupe, elle savait qu'elle possédait un corps qui excitait les convoitises.

"Bonsoir monsieur...Pourriez-vous me montrer des papiers d'identités je vous prie ?"

Elle savait qu'il y avait peu de chance pour qu'un SDF dispose de papiers, mais question de procédure, elle devait poser la question d'abord.

Mais où l'avait-elle vu ? Ceci se rattachait à son métier...Peut être dans le fichier de la police ?

La femme policier ne semblait pas vouloir le laisser tranquille, et cherchait toujours où elle pouvait l'avoir vu. Pour sa part, il ne la connaissait pas, s'était un fait. Mach eut cependant un peu de répit quand son coéquipier l'avertit qu'il allait faire son tour de ronde tout seul, et qu'ils se reverraient donc plus tard. Mauvaise idée se dit alors le soldat, qui pourrait ainsi avoir plus de liberté s'il devait être amené à se débarrasser d'elle, d'une quelconque façon pour pouvoir quitter les lieux tranquillement.

Mais, cela n'allait pas être aussi simple. En effet, elle tourna vite son attention de nouveau sur lui, soutenant son regard, alors que Mach se disait qu'elle avait quand même du cran. En effet, car en plus du regard, elle s'était mise à marcher dans une direction qui ne pouvait être autre que celle du déserteur, puisque la distance entre eux se réduisait. En tout cas, malgré les charmes évidents de la femme policier, Mach devait être le seul homme des parages à ne pas contempler celle ci rien que pour sa sculpture de rêves

D'ailleurs, elle ne tarda pas à se planter devant lui, posant ses mains sur les hanches, alors qu'une légère brise souleva alors ses cheveux. La pose faisait peut être un peu cliché, mais faisait son effet sur les clochards du coin. Moins sur Mach qui se vit demander ses papiers. Ce n'était guère bon cette histoire. Certes il n’en avait pas, donc lui répondre cela n'était pas un mensonge, mais, il portait toujours ses plaques autour du cou, comme tout soldat.

- Désolé, cela fait un moment que je n'en ai plus madame le policier.

Répondit il calmement en levant le regard, car en se rapprochant, la distance ne jouait plus pour mettre les regards à la même hauteur. Il était d'ailleurs aisé d'imaginer ce sur quoi aurait pu porter celui de Mach, s'il n'avait pas fait ce geste. Il se demandait tout de même comment allait réagir la jeune femme en uniforme, dont il ne mettait guère moins que lui en tout cas pour l'âge, même si la rudesse de la vie n'avait pas forcément entretenu le corps de l'homme comme pouvait l'être celui de la demoiselle.

- Que risque t'on quand on ne peut pas vous montrer notre identité, madame l'agent ?

Continua t il, ayant décidé de jouer le SDF ignorant. Il avait tout de même posé une des ses mains sur le pommeau de son couteau, sans qu'elle ne puisse le voir, puisque dissimulée par sa cape.

L'atmosphère était plutôt douce et n'était l'odeur de vinasse qui gravitait dans le coin, l'endroit était assez agréable. Mais il ne se passait jamais rien de vraiment extraordinaire du goût de la jeune policière qui ne rêvait que d'attraper des tueurs en séries, braqueurs professionnels et ennemis publics numéro 1. Jusqu'ici elle n'avait eu que sac à main volés, fumeurs en faute et pelotage dans les wagons. Rien de très folichon.

C'était une des raisons pour lesquelles Amy se concentrait sur l'individu un peu crasseux qui lui faisait face, car elle pensait que cela était d'un niveau au dessus.

"Pas de papiers..."

Elle hocha la tête, c'était à prévoir.

"Ce que vous risquez ? Normalement une amende forfaitaire dans le meilleur des cas. Dans le pire, vous m'accompagnez au poste...Dites moi au moins votre nom..."

Elle était maintenant à peu près sûre qu'elle avait vu son visage dans le fichier central de la police. Un criminel recherché ? Elle se pencha sensiblement en avant mais avant qu'elle n'ai put reprendre, l'un des autres clochards s'était levé et de sa démarche zigzaguante était venu à quelques centimètres d'elle, posant la main sur sa poitrine, déclenchant l'hilarité chez les autres.

"Hehéhéhé...Dites mam'zelle...vous voulez pas réchauffer ma pauv' tite queue avec vos roberts ?"

Elle repoussa dans un coin l'ivrogne après lui avoir fait une clé de bras et regarda d'un air autoritaire les autres qui s'étaient rassis. Avec tout ça elle avait perdu de vue l'espace de quelques secondes son interlocuteur.

La jeune femme semblait toujours songeuse et décidément pas près de lâcher Mach. Celui ci, qui aurait bien aimé avoir la paix, ne l'aurait visiblement pas de sitôt. Bon, certes, il n'avait pas à se plaindre de a vue, ou des formes de l'agent de police, mais le problème était là. Elle représentait l'autorité, et lui depuis peu était un criminel recherché. Et à mon avis, il n'était pas classifié dans la catégorie des criminels ordinaires avec son talent dans le maniement des armes et explosifs, sans compter sur ses capacités d'infiltrations.

Il avait cependant répondu sincèrement, bien que froidement, aux questions de la jeune femme en faction. Ce qui ne l'avait cependant pas empêché de se moquer légèrement d'elle, sans qu'elle ne s'en rende compte quand il finissait ses phrases par "Madame l'agent". Il se demanda d'ailleurs, s'il elle n'était pas un peu sourde, quand celle ci répéta qu'il n'avait pas de papier, comme si elle cherchait une confirmation. Mais, elle en vint vite à répondre à sa question. Une amande ? Fallait il qu'il est encore de l'argent sur lui, et l'accompagner au commissariat n'était guère envisageable. En effet, il ne fallait pas oublier qu'il avait deux armes sur lui, ce qui ne serait sans doute pas très bien vu de la femme policier. Elle avait d'ailleurs enchaîné par une question visant à connaitre son identité, comme s'il allait là lui donner facilement. Ou du moins s'il le faisait, il ne le ferait sans doute pas intégralement, puisqu'elle risquait rapidement de se souvenir de ce qu'elle cherchait si Mach le lui communiquer.

- Je me nomme Mach. Et puis je en retour demander celui d'une charmante policière ?

Demanda t il avec un léger sourire, un poil charmeur. En effet, le but était de distraire, voir gêner celle ci pour qu'elle en oubli le reste ou n'approfondisse pas la question du moins. Sans compter qu'il ne mentait pas sur la beauté de la jeune femme. Mais à peine eut il le temps de répondre, et elle de se pencher un peu plus vers lui, comme si elle avait retrouvé quelque chose et voulait s'assurer que s'était bien elle.

En effet, un des clochards, clairement ivre s'était levé, et venait de s'interposer entre eux. Cela aurait put être une satisfaction pour Mach qui aurait ainsi la paix, puisque la demoiselle serait occupée ailleurs. Mais, alors que l'homme éméché prenait la parole, avec des intentions claires, surtout avec le geste qu'il fit, Mach pensa alors à intervenir, puisqu'il lui aurait été facile de mettre KO ce dernier en un rien de temps, sans utiliser d'armes, qui aurait vraiment mit sa situation encore plus précaire qu'elle ne l'était. Cependant, la femme policier fut plus rapide et envoya le clochard valdinguer contre une pille de cartons, attendant que le nettoiement passe les prendre.

- Et bien vous avez de la ressource à ce que je vois !

Dot il, en essayant de dissimuler sa surprise. En effet s'il décidait d'user de la force pour se sortir de la situation, il y parviendrait sans doute, mais cela aurait prit plus de temps qu'il ne l'aurait imaginé, laissant sans doute le temps à son collègue de revenir de sa ronde. Et s’il avait tenté de quitter les lieux pendant ce laps de temps, il aurait eu du mal à passer inaperçu puisque la scène s’était déroulée à seulement un, voir deux mètres de lui.

Les cartons volèrent alors que le clochard ivre mort rencontrait le sol. Beurk, rien qu'à l'idée qu'il aie pu toucher son corps avec ses mains ridées puant la vinasse lui donnait froid dans le dos.

Elle se remit face à son interlocuteur qui n'avait pas bougé. Une chose était sûre, le gaillard était costaud et avait un je-ne-sais-quoi de militaire dans son allure. Il avait certes la panoplie du pafait clochard mais il ne sentait pas -encore ? - le vin. Si jamais elle allait devoir en venir aux mais avec ce genre d'individu, elle n'était pas sûre de faire le poids. Mais bon, au cas où, elle avait toujours son tonfa, voire son arme de service, bien qu'elle répugnait à l'utiliser.

"Mmf...Mon nom importe peu...Oui j'ai de la ressource, dans le métier c'est normal..."

"Circulez, s'îl vous plait, il n'y a rien à voir !" lança t-elle aux passants qui avaient été ameutés par le bruit et qui venaient voir ce qu'il se passait.

(Mach...Mach...Flûte, comme ça, ça ne me dit rien...Il n'a pas l'air bien méchant pourtant...Mais s'il est recherché...Il va falloir que je l'embarque...Quand à savoir comment... Ça, c'est une autre histoire...)


"NON MAIS DITES DONC, FAUT PAS VOUS GÊNER ESPÈCE DE PERVERS !"

L'éclat de voix la fit sursauter. Une jeune femme visiblement très en colère rouait de coups un homme qui se protégeait comme il pouvait.

"Mademoiselle ! Cet homme vient de glisser sa main sous ma jupe, comme ça, tranquillement..."

"Maiiis non...Pas du tout enfin, je...enfin..."

Elle était obligé de lâcher le dénommé Mach pour quelques minutes. Un fait tangible se déroulait sous ses yeux et cela la regardait plus qu'un éventuel criminel en cavale. Elle soupira en s'éloignant vers les deux personnages qui continuaient de se disputer.

"Ne vous éloignez pas...Je reviens..."

Le clochard avait tellement bien été projeté que celui ci ne s'en était pas encore relevé, et ses petits camarades n'avaient plus l'envie de s'amuser avec la femme policier tout à coup. Celle ci retourna donc son attention vers Mach, et répondit à ses questions, sans vraiment rentré dans les détails. Celle ci ne s'était d'ailleurs pas laissé distraire par la question lui demandant son nom, et le donna donc pas. La femme policier avait donc reprit ses recherches mentales, avec l'aide du prénom de l'homme, pour essayer de l'identifier, toujours en vain pour le moment. Alors que ce dernier, se demandait durant combien de temps, elle allait penser à cela, plutôt que de continuer sa ronde. Certes, il était différent de ces clochards, mais en avait tout de même l'apparence extérieure, ou du moins de ce qu'il montrait.

C''est alors qu'une jeune femme appela à l'aide, parce qu'un homme l'agressait. Cela attira évidemment l'attention de tout le monde, qui put voir que pour le moment elle semblait le maîtriser, le temps que la femme flic intervienne. Celle ci se dirigea alors vers elle, disant à Mach de l'attendre ici.

*Bien tiens, comptes la dessus*

Pensa t il, en se levant silencieusement, pensant profiter de la distraction pour s'évincer en toute discrétion. Mais, comme on dit, jamais rien ne se passe comme prévu, et l'homme qui était aux prises avec la passante reprit le dessus sur elle, tout en sortant un couteau. Voyant cela, et sans trop savoir pourquoi il s'intéressait aux problèmes des autres.

Dans tous les cas Mach s'élança dans leur direction, et fut bien plus rapide que la femme policier, puisqu'il lui passa à côté sans qu'elle ne l'entende arriver. Et il savait que cela allait lui attirer plus de problèmes, puisqu'elle n'aurait sans doute pas manqué de voir ses armes, puisque dans sa course, la cape dissimulant son corps s'était soulevée pour passer derrière lui.

Arrivant derrière l'homme au moment où ce dernier s'apprêtait à frapper sa victime, Mach lui empoigna fortement le poignet, arrêtant sa course en plein mouvement avant de faire une prise à l'homme qui le fit décoller du sol. Mais contrairement à l'enchaînement précédant de l'agent avant lui, le criminel de fut pas projeté, et retomba face contre terre assez violemment, alors que Mach y tenait toujours la main. Sans plus attendre, le déserteur passa au dessus de l'homme, avant de se baisser, lui pliant fortement le bras dans le dos, alors qu'un genoux de Mach se posa sur le bas de ce dernier pour le tenir immobilisé.

- Vous n'avez rien ?

Demanda le soldat en regardant la jeune femme sous le choc. Il ne se souciait pas de l'homme sous lui, sachant qu'il ne parviendrait pas à se défaire de la prise de Mach. Celui ci se tourna alors vers la femme policière qui venait d'arriver à ses côtés, et se prépara à lui laisser finir la maîtrise de l'homme. Il savait qu'il avait en tout cas aggravé son cas, et qu'il aurait fallu une foutue chance pour qu'elle n'aperçoive pas ses armes dans tous ces mouvements. Comment allait-il pouvoir s'en sortir ? Peut être que la capture de ce criminel jouerait en sa faveur, puisqu'elle ne pourrait s'occuper de deux affaires simultanément.

La suite des évènements fut un peu confus pour elle. Elle vît un éclat lumineux jaillir de la poche de l'homme malmené précédé d'un corps se mouvant à toute vitesse et un tourbillon plus tard, l'agresseur se trouvait plaqué face contre sol.

Il avait agit à une vitesse incroyable. Nul doute c'était un professionnel en la matière. L'aspect militaire qui se dégageait de lui ne faisait que confirmer ses doutes. D'autre part, en passant, elle avait reconnu quelques accessoires que le citoyen lambda n'était pas censé tenir à la ceinture. Mais il avait agi de bonne manière, rapide et efficace.

"Allons, allons reculez...reculez..."

Son coéquipier arriva sur ses entrefaits, rameuté par le bruit.

"Tu m'amènes ce gaillard au poste" lui dit-elle, en désignant l'homme plaqué au sol. "Pour agression sexuelle et port d'armes..."

Elle resta un moment attardé sur le regard du dénommé Mach alors que son collègue emmenait l'homme qui massait son poignet.

"Bien...Je suppose que je dois vous remercier...Vous aussi vous avez de la ressource à ce que je vois..."

Mach était intervenu trop vite pour que la femme policière ne puisse vraiment comprendre ce qu'il s'était passé. Après tout, entre le moment où l'ancien soldat s'était élancé au secours de la jeune femme, et celui où il avait maitrisé le criminel, il ne s'était écouler qu'une minutes et quelques secondes. L'homme sous lui tentait de se débattre par moment, mais, Mach le repoussait violemment au sol à chaque tentative. Après s'être enquit de l'état de la victime, le soldat se tourna vers l'agent.

Il n'eut aucun mal à voir qu'elle avait finalement vu les armes, et donc comprit qu'il n'était pas un simple clochard, voir qu'il n'en était pas un du tout. Cependant, la voix de son coéquipier attiré ici par le bruit que l'agression avait provoqué détourna son attention, et il aurait sans doute été peu prudent d'évoquer le cas des armes de l'individu, qui lui était venu en aide dans son boulot, face à une foule capable de paniquer au moindre risque.

La femme policière demanda alors à son camarade d'embarquer le criminel, en énonçant les crimes retenus contre lui. Mach força alors l'homme à terre à se redresser, le maintenant toujours fermement pour éviter qu'il ne tente de prendre la fuite, alors que le policier préparait ses menottes et lui passa. L'ancien soldat le laissa alors entre les mains de l'homme, qui amena le captif vers la voiture de patrouille.

La jeune femme ne suivit pas son collègue, dévisageant de nouveau Mach, celui ci ayant de nouveau la majorité de son corps dissimulé par sa cape. Celle ci prit alors la parole pour le remercier et lui retourner son compliment précédant, alors que la foule commençait à se disperser.

- Oh, inutile de me remercier je n'ai pas fait grand chose !

Dit il calmement, pensant peut être que s'était le bon moment pour s'éclipser en douce sans faire plus de chichi. Surtout que la demoiselle ne semblait pas vouloir aborder le cas de ses armes, dont il ne faisait aucun doute qu'elle devait les avoir vu, laissant Mach se demander ce qu'elle comptait vraiment faire. D'ailleurs, il se demanda, si elle accepterait la réponse de ce dernier en retour des remerciements. Après tout un véritable héros est quelqu'un d’humble. Mais l’était-il ?

- A moins que vous n'insistiez et que nous allions boire un verre ? Pas d'alcool, puisque vous êtes toujours en service, je me trompe ?

Dit-il tout de même assez calmement. Il savait qu'il y avait de fortes chances qu'elle refuse la proposition, voir qu'elle le prenne pour un pervers comme le clochard précédant, voir le criminel qu'ils venaient d'arrêter. Mas, si elle acceptait, les soucis risquaient de continuer pour lui, et il risquait peut être de regretter d'avoir ouvert la bouche à ce moment, soit, il aurait la paix.

L'évènement était maintenant du passé et la foule se dispersait après l'incident. Chacun retournait de son coté. Amy rassurait la jeune femme qui reprenait son souffe, lui demandant si elle allait bien et si elle voulait voir un service médical. Elle était un peu secouée mais elle refusa, souhaitant avant tout rentrer chez elle.

Elle était maintenant de nouveau face à l'homme mystérieux, qui l'était à la fois moins et plus. Moins car elle connaissait son nom et ce qu'il savait faire mais plus car elle ne s'attendit pas à ce qui suivit. Boire un verre ? Avec un vagabond ? Qui plus est pouvait s'avérer dangereux ? La surprise lui fit un peu perdre ses moyens. Et en dépit des apparences, elle n'avait pas eu de relations...sociales depuis sa rupture avec son ex petit ami il y a plusieurs mois.

"Euuh...moi avec vous...Quelle drôle d'idée...hahaha..."

Le rire était plus gêné que sincère. Même un peu forcé sur les bords.

"Bon...Je suppose que vous accompli une bonne action...un café alors..."

Et puis cela pouvait lui permettre de prendre à son profit le temps en question pour étudier davantage la question de l'identité du bonhomme.

Une fois l'agitation passée, et les remerciements reçus, Mach s'était légèrement éloigné de la scène du crime, alors que la foule se dispersait. La femme policière était allée au chevet de la victime pour la rassurer alors que son coéquipier s'occupait du malfaiteur. L'ancien soldat, qui aurait pu une nouvelle fois pu profiter de ce laps de temps pour s'évaporer dans la nature, ne le fit pas, se contentant de se tenir sagement à l'écart de la foule.

Cependant, la femme issue des forces de l'ordre ne tarda pas à revenir en face de lui, alors qu'il se dit qu'il devait vraiment l'intéressé pour qu'elle s'obstine à ce point. Elle avait alors formulé ses propres remerciements, et lui, lui répondit que se n'était pas nécessaire, avant de se raviser, lui proposant d'aller boire un verre. Ce qui ne manqua pas de surprendre la jeune femme. D'ailleurs, elle en bafouilla quelques mots, laissant entendre un rire gêné. N'aurait elle jamais eu de relations hors travail, même amicale ? Se demanda alors Mach, comme si son invitation avait pu être étrange.

Cependant, elle finit par accepté la proposition du jeune homme, à la seule condition de boire un café, comme si l'acceptation de celle ci n'était qu'au final une récompense pour l'aide fournit. Mach se décolla alors de son pilier avant de se mettre face à la jeune femme.

- Alors je vous suis très chère !

Dit-il avant de se laisser guider par la femme policière, pour qu'elle l'emmène là où elle avait envie de boire son café, plutôt que se ne soit lui qui choisisse l'endroit.

- Et maintenant que nous allons partager un petit moment ensemble, aurai je droit à l'honneur de connaitre votre nom ? Cela serait quand même bien mieux que de vous appelez Madame, ou Madame l'agent, vous ne pensez pas ?

Demanda t il de nouveau, donnant un argument valable, bien que dans cette tenue, les autres personnes les entourant n'auraient eu aucun mal à penser qu'elle faisait partie de la police, sans que Mach ne l'appelle par son grade. Il aurait d'ailleurs très bien pu sortir aussi qu'elle connaissait son prénom et pas lui pour se justifier.

A dire la vérité, Amy ne savait plus trop quoi penser, tandis qu'elle ouvrait le pas vers un comptoir qui se trouvait dans le hall de la gare. D'abord elle repérait un suspect, qu'elle était sûre d'avoir déjà croisé, puis ce même suspect devenait un citoyen ayant accompli une bonne action, avant de devenir un interlocuteur en tête à tête. Alors qu'elle s'accouda au zinc et demanda au patron un café bien serré, elle retourna la tête vers l'individu.

"Amy...Je m'appelle Amy...Mais pour l'heure je suis encore en service. Donc c'est toujours "mademoiselle"... "

La gare était maintenant relativement déserte. Mise à part quelques agents de régulation ferroviaire et deux ou trois personnes, le hall brillait par l'absence de monde. Autant dire une intimité presque extrême. Cela la mettait un peu mal à l'aise, surtout depuis qu'elle avait vu les prouesses de Mach.

"Alors...Où est ce que vous avez appris tout ça ? Ce genre de méthode de close combat est en général appliquée dans les services d'ordre, gardes du corps, police ou militaire..."

Elle avait déposé son képi sur le zinc, laissant ses cheveux flotter au vent.

Mach avait suivi la jeune femme policière, jusqu'au comptoir d'un bar de la gare encore ouvert à cette heure. La jeune femme se sentait un peu perdu, en cherchant qui pouvait bien être l'homme qu'elle avait accosté, puis qui l'avait aidé dans une arrestation. Lui se réjouissait qu'elle ait accepté son invitation, ou du moins sa proposition, puisque cela lui permettrait peut être d'endormir les craintes de la demoiselle à son égards. Celle ci commanda un café, et il fit de même, alors qu'elle lui donnait enfin son nom, avant d'ajouter qu'il devrait tout de même continuer à l'appeler mademoiselle, puisqu'elle était toujours en service.

- En tout cas vous avez un très jolie prénom Mademoiselle.

En tout cas, alors qu'ils buvaient leur café tranquillement, prenant volontairement son temps, la gare en elle même était redevenu bien calme, ce qui à cette heure était tout de même logique. Etrangement, même les trains de nuit se faisaient absents ce soir. La conversation continua donc par une nouvelle question de la part d'Amy, qui voulait à présent savoir où il avait apprit à se battre.

- La réponse a été donnée dans la question si vous voulez savoir. Et vous qu'est ce qu'il vous a poussé à entrer dans les forces de police ?

Demanda t il à son tour, laissant sa propre réponse évasive volontairement, pour éviter les recoupements sur son identité. En effet, en ayant eu sa profession, et son prénom, elle n'aurait sans doute aucun mal à le retrouver dans ses fichiers, puisque Mach n'était pas commun comme prénom. Tournant son visage vers elle, après avoir bu une nouvelle gorgée de son café, et reposer la tasse sur le comptoir, il vit qu'Amy avait retiré son couvre chef, et que ses cheveux devenus libres se promenaient tranquillement sur son dos, au rythme de ses mouvements.

- Vous êtes plus jolie comme çà je trouve. Mais, je suppose que je ne suis pas le premier à vous faire ce genre de compliments.

Dit-il sans sourire, et de façon assez sérieuse, malgré le calme de sa voix. Même si la jeune femme prenait cela pour de la flatterie, visant à endormir sa méfiance, ce qui en un sens était vrai, il ne faisait aucun doute qu'il disait la vérité. Ce n'était pas le genre de chose sur lequel Mach aimait se moquer des femmes.