Depuis plusieurs jours, j'arrivais à gagner ma vie, sans être arrêtée par un de ses esclavagistes. Ces derniers n'étaient d'ailleurs pas venus à moi depuis plusieurs jours, et il faut avouer que de n'être plus pourchasser vingt quatre heures sur vingt quatre était vraiment soulageant. Plutôt que gagner ma vie, il faudrait dire que j'arrivais à survivre sans voler ou vendre mon corps à quiconque. Je me posais dans une rue et je commençais à jouer. Les premiers jours, il n'y avait que peu de monde, et les personnes qui me donnaient quelques pièces étaient encore plus rare... Puis les jours allant, je devins de plus en plus populaire, et des ribambelles de gamins, accompagnés de mère le plus souvent, venaient me voir chaque jour, assis en rond autour de moi.
Ce jour là, il faisait encore beau, j'arrivais à ma place habituelle, à mon heure habituelle. Et je revoyais encore une fois les même personne que la veille, plus quelques têtes inconnues. Je leur souriais et entamais un morceau de ma composition, il suivait un thème bien connu de Tchaikowsky, la symphonie n°6 dite la Pathétique. Ce morceau avait des variation, et des mouvements plutôt surprenant : Quand on voyait doucement la musique et le thème principal s'éteindre, un fortissimo soudain arrivait et faisait sursauter pour doucement diminuer un peu et devenir joyeux... Cette musique était magnifique.
Quand j'eus finit, et que les parents, sous la pression de leurs enfants me donnèrent quelques pièces, nécessaire pour survivre, ils partirent, me laissant seule. Mais pour une fois, une femme était restée, je jetais un coup d'œil vers elle... Elle était magnifique, ses ailes enchaînées étaient magnifiques. Cette femme me contemplait.
- Je ne savait pas que les violons pouvaient émettre un si jolie son, cela a du vous demander beaucoup d'heure, que dis-je de mois d'entrainement non ? Mais je ne me suis pas présentée Florem pour vous servir aussi dit en ces lieux (rire) La Buela.
"Pour sortir ces sons, il suffit de caresser le violon, généralement, il faut aussi lui parler, et danser avec lui. Tous les violons le peuvent. Des mois d'entrainements... Non, je dirais plutôt une vie. Enchantée de vous rencontrer, Florem... "
Tandis que je disais cela, je m'inclinais, évitant les yeux de Florem. Puis me relevant, je décidais de jouer un autre morceau, rien que pour elle... Ce morceau racontait à peu près la vie d'une fleur, la plus magnifique, et éternelle... Ce morceau sortait tout naturellement de mes doigts, et je jouais en pensant à la femme qui était en face de moi, Buela ou pas, elle était magnifique et j'avais eu une occasion unique de sortir ces sons. Cela faisait longtemps que je n'avais pas joué pour une personne en particulier, et toute ma concentration se dirigeait vers celle ci tandis que mes doigts courraient le long du manche et que l'archer caressait les cordes, leur arrachant des gémissements. Une fois le morceau finit je détachais mon Amour de mon épaule, le mettant droit le long de mon corps et m'inclinais à nouveau devant Florem, les yeux brillants.
"Ce morceau vous va à ravir, il a été fait pour vous ... Mais la Buela... Est-ce l'ange dont tout le monde parle en ce moment ? Vous n'avez pas l'air... méchante. Enfin je veux dire ... Ceux qui en parlent ont l'air de vous craindre... Je ne veux pas dire par là que vous êtes inoffensive hein, surtout pas, mais je vous imaginais plus .... terrible..."
Et voila que je me mettais à bafouiller...