Putain, quel plaisir de reprendre le volant ! Kilian fend la ville dans son bolide, profitant de ses réflexes surhumains – cadeau bienvenue de sa métamorphose – pour repérer chaque radar et les esquiver sans effort. Rien ne l’arrête. Il file vers un entrepôt à la périphérie, prêt à récupérer les « dons » rétroactifs que les gangs lui doivent. Grâce à ses nouvelles capacités, il les fait cracher encore plus, sans en oublier un seul. Devenu impitoyable, l’habitude de tuer pour survivre sur Terra a laissé des traces : il n’hésite plus à ôter une vie, sans le moindre remords.
Arrivé devant un vieux hangar à moitié en ruine, il y pénètre avec sa voiture. Les chefs l’attendent, nerveux. Kilian sort, prend tout son temps, ajuste sa tenue sous leurs regards apeurés, les scrute, savourant la tension qui monte.
- Je n’ai pas que ça à faire. Où est mon fric ?
La pression est à son comble. Un jeune homme, la vingtaine, t-shirt trop large, bandeau sur l’œil et tatouages visibles – preuve qu’il a déjà bien morflé malgré son âge – s’avance, une mallette en cuir à la main. Kilian s’en saisi, mais ce petit con résiste et fini bien vite soulevé du sol comme une feuille.
- Tu veux crever ? Lâches ça.
- FAIS CE QU’IL TE DIT !
Grognant, il fini par céder. Le jeune loup vérifiant le contenu, tout semble en règle et il ne sent pas de coup tordu.
- Bien, tant que ça se passe comme ça tout ira bien. Par contre, encore une hésitation à me donner ce qui me revient, et je fais de votre vie un enfer.
Reprenant le volant, l’heure se fait tardive, il quitte la planque, reprenant la route de campagne par laquelle il était arrivé. Les routes sont calmes, et le vent vient s’abattre sur le visage de l’hybride roulant fenêtre ouverte, se sentant comme le roi du monde en cette soirée lucrative.
Commençant à rentrer dans la ville, arrivant à une intersection, il est témoin d’un accrochage extrêmement violent une voiture étant littéralement expulsé de la chaussée partant en tonneau pour finir en contrebas dans l’herbe. Curieux Kilian se gare sur le bas-côté, percevant quelqu’un qui essai de s’extirper. Interloqué que quelqu’un ait pu survivre à un tel choc, sa curiosité l’empêche de tracer sa route, l’autre véhicule ayant filé, il est le seul à pouvoir aider la personne dedans.
Le temps de vérifier les environs pour s’assurer d’être seul, la voiture commence à prendre feu, le temps presse. Sautant sur la pelouse pour gagner du temps, il court vers la voiture, apercevant une femme tétanisée, mais un putain de canon !
- Oh poupée ! tu peux sortir ?
Apparemment non. Profitant qu’elle soit hors-jeu, il arrache la portière pour se laisser plus de place et l’extirper de là. Attrapant son poignet, une odeur forte lui chatouille les narines et le perturbe.
- Merde l’essence !
Pas le temps de faire dans la dentelle. Sentant un gros coup de chaud sur son bras, il la tire du brasier relativement facilement, la soulevant sur son épaule et sprint aussi loin que possible. Se prenant malgré tout le souffle de l’explosion, il tombe en avant, se couvrant la tête.
- Et beh, tu m’en dois une.
Elle ne semble toujours pas reconnecter les neurones. *Et merde je fais quoi d’un pnj ?* se dit-il, avant de se décider de retourner vers sa voiture avec elle. Les flics vont pas tarder, pas question qu’ils le trouvent ici avec son fric. La mettant siège passager, et l’attachant, il repart rapidement, se planquant dans une ruelle sombre. Allumant l’éclairage intérieur, il a l’occasion de la reluquer et voir qu’elle est encore plus canon qu’il ne le pensait.