Changer de boulot... changer de vie même. Cela n'a rien de simple, autant dans l'idée que dans la pratique. Et c'est pourtant ce qu'à décidé de faire
Jason Wood. Ressortissant américain, le jeune homme de 28 ans a quitté la base militaire japonaise à laquelle il était rattaché durant 5 ans comme médecin de terrain pour rejoindre un collège dans un premier temps. Une expérience enrichissante qu'il l'a poussé à chercher ensuite un lycée.
C'est ainsi qu'il s'est retrouvé dans la ville si particulière de Seikusu. Entre ses économies et son salaire d'enseignant, Jason ne peut pas se permettre autre chose qu'un petit appartement pour le moment.
Le reste de sa famille vit encore aux États-Unis et il ne tient pas à leur demander de l'argent à moins que cela devienne une réelle nécessité.
Voilà désormais un mois qu'il a endossé ses nouvelles fonctions de professeur d'anglais et tout semble se passer à merveille dans son nouveau petit monde. Bon... ce lycée est assez particulier en plus d'être source de nombreuses rumeurs. Ce qui n'est pas très différent de l'établissement où il a grandit dans sa jeunesse. Et puis peut-être que le côté culturel est à prendre en compte vu que les mœurs japonaises ne sont pas les même que celles des USA. Les gens d'ici ne semblent pas plus déviants qu'ailleurs. C'est juste qu'ils semblent moins se cacher pour certaines choses.
Comme à chaque fin de journée, Jason prend soin de bien ranger chaque chose à sa place dans sa salle de classe pour ensuite la verrouiller avant de se rendre dans la salle des professeurs. Sans aucun doute des restes de son passage dans une institution aussi stricte que l'armée.
En ouvrant la porte, il remarque la présence d'une poignée de ses nouveaux collègues qu'il salue en baissant un peu trop la tête. Détail qu'ils ne se retiennent pas de lui rappeler en plaisantant.
Une heure passe, puis deux... Ses copies corrigées et ses cours de la semaine à venir préparés, il est temps pour lui de s'en aller. Chose qu'il fait rapidement en souhaitant une bonne soirée à ses collègues.
Mais alors qu'il quitte le bâtiment, il se prend le pied dans quelque chose. Un téléphone portable.
Jason se baisse pour le ramasser avant de regarder autour de lui au cas où son propriétaire viendrait de le perdre. Ne voyant personne dans le coin, son premier instinct le pousse à appuyer sur le bouton d'alimentation pour tenter de le démarrer. Sans véritable succès.
D'un geste de la main il balaie la poussière qui est dessus et le range dans son sac en reprenant son chemin jusqu'au parking où se trouve sa voiture.
Une fois à l'intérieur de son véhicule, il cherche l'adaptateur multiple attaché à son allume-cigare et parvient à y brancher l'appareil qui pourra se charger quelques minutes le temps du trajet.
A qui peut être ce téléphone ? Et puis, qu'est-ce qu'il faisait là ? Vu son état, il devait être par terre depuis un jour ou deux, si ce n'est plus. Personne ne l'a vu ?
Les questions s'enchainent dans sa tête durant la demie heure passée devant le volant.
La journée a été longue et pourtant sa première envie est d'en savoir plus sur ce mystérieux appareil. Sa main coupe le contact du véhicule une fois garé pour ensuite partir à la recherche du téléphone qu'il allume. Malheureusement son optimisme en prend un coup lorsqu'il découvre qu'un code lui bloque l'accès.
- Argh ! Évidemment...Sans réfléchir il tape
"0000" et valide.
*BUMP*Ce code n'est clairement pas le bon. Il enchaîne alors avec
"1234".
*DING*- YEEESSS !L'écran d'accueil s'ouvre sur un fond banal. A première vue ce téléphone n'est pas personnalisé. La liste des contacts ne contient qu'un seul numéro et la lecture de celui-ci le fait rigole.
- "Nympho" ? Really ? C'est une blague. C'est pas possible.Il revient alors en arrière et regarde le journal d'appel : vide.
Nouveau retour en arrière pour ouvrir les conversations cette fois. Et là... il voit des échanges assez explicites entre le propriétaire du téléphone et cette fameuse
Nympho. Le dernier message remonte d'ailleurs à une semaine. C'est peut-être à ce moment que la personne a perdu le téléphone.
Connaissant les jeunes d'aujourd'hui, peut-être que des lycéens ont laissé le portable là-bas exprès pour tendre un piège à un professeur. Et si c'est le cas, qu'est-ce qu'il aurait à perdre à jouer un peu pour voir où ça le mènera ?
Ses doigts se mettent alors à pianoter sur le clavier numérique :
Je t'ai manqué ? J'espère que oui, parce que j'ai souvent pensé à toi.
En remontant les échanges, Jason a pu remarquer que les échanges duraient depuis une semaine ou deux et les photos qu'ils se sont partagées jusque là sont assez soft. Ennuyeuses même selon lui. Il va falloir pimenter un peu tout ça.