Cette colonie,
Jereko Tochkaren y croyait. Illustre homme d'affaire, membre d'une famille de l'aristocratie Nexusienne, il avait comme projet de fonder une colonie au bordure de la jungle de Xilawë. Cet immense océan de verdure, sauvage, vierge des griffes de l'Empire ou de l'avidité de la cité-état, et pourtant promesse d'un investissement particulièrement rentable à l'avenir avec ses ressources, ses fruits exotiques, ses essences de bois, ses créatures...
Cela faisait trois ans qu'il montait une colonie aux bordures de la jungle. Il était pret à mettre l'entièreté de sa fortune personnel dans ce projet. On l'a toujours appelé "Le Flambeur". La haute bourgeoisie de Nexus sont pour la plupart réputée pour être des investisseurs prudents. Peu mettent sur la table autant d'argent sur une colonie. Mais Jereko était un entrepreneur qui a le gout du risque.
Pour cette troisième expédition, prêt de quatre cents colons avaient répondu à son appel depuis Nexus. Certes, il y avait quelques nobles, souvent des derniers de la famille à la recherche de terre à posséder. Quelques artisans qui n'ont pas réussi à percer dans la capitale, de vieux mercenaires flairant la bonne affaire...Mais pour la plupart, il s'agit de roturier, de pauvres âmes détruit par la capitale rêvant d'un monde meilleur ailleurs.
Et parmis eux, il y avait Phiren. Le jeune aspirant avait ressenti l'appel de l'aventure de cet expédition. La jungle de Xilawë ! Terre de tribus Terranides puissants, de monstres sauvages, et de clans de barbares ancestraux...Il s'était abreuvé des récits de son grand-père au sujet de cet jungle.
C'était la nuit, la caravane de colons n'étaient plus qu'à une journée d'arriver aux portes de la colonie. Ils s'étaient arrétés sur une colline verdoyante, où le relief et la végétation traduisaient le milieu tropical vers lequel ils se dirigeaient. Phiren avait cuisiner des marmites pour une partie du convois. Des provisions de fruit, céréales et légumes secs qu'il avait préparé de manière succulente en les faisant dorer doucement dans une pointe de lard. Autour d'un grand feu, il discutait avec une partie des colons.
"Eul' jungle eud' Xilawë, lé juste à coté ! Tin t'rends compte ? On va devouère affronter eud' hordes eud' savage, euss défendre contre des démons des jungles...Min épopée de chevalier commence !"
A coté de lui, un vieux mercenaire eut une pouffée de rire nerveux, avant, de reprendre le sirotage de sa gourde d'alcool. Légèrement vexé, Phiren se tourna vers lui, posant son bol de potée, il questionna au vétéran.
"Bah quoué ?"Ce dernier posa sa gourde avec un sourire au coin des lèvres.
"Petit...Tu crois vraiment à ton histoire de héros chevaleresque ?"
"Ben sur ! Je serais eul plus chevalier de tous les temps ! Et vous verez, eul dira plus tard mes exploits !"
Alors que les autres personnes se nourrissait sans participer, à l'écoute de leur échange, le mercenaire repris un rire légèrement arrogant avant de reprendre.
"Petit...Le bien, le mal...c'est bon pour les marmots qui veulent se croirent bénis par les fées. Mais la vie est bien plus sale. C'est une question de fort contre faible. L'important est de faire en sorte d'être dans le bon camp."
"Euss pô vrais ! Eul rôle eud chevalier, c'est eud' protéger les ptiots faibles !"
"Le rôle du porte épée est de faire de la place contre tout ceux sur notre chemin. Quelque soit leurs intentions, qu'ils soient de pauvres paysans ou de féroce guerrier.""Si t'in tape un pauv' bougre, euj eul défendrais !"
Son interlocuteur sourit, et se rapprocha du feu. On pu mieux distinguer son crâne chauve et son visage rongé par les cicatrices et les brûlures de guerre. Sa vue déstabilisa Phiren.
"Petit...Combien d'homme as tu déjà tué ?"
Gêné, l'aspirant chevalier se contenta de détourner le regard. Triomphant, le mercenaire se remit à sa place et se resservant une razzia de sa gourde.
"Tu vois, l'histoire de Nexus s'est fait par des coups de couteau dans le dos et d'épée dans la gueule. Toutes ces histoires de chevalier doré, c'est bon pour...les ploucs de la campagne. Bah, tu auras l'occasion de te faire dépuceler la cervelle quand tu sera à découper les premiers indigènes sur notre passage. Hé, la nonne ! J'ai pas raison ?"
Il pointa du doigt une jeune femme, installé un peu plus en retrait du groupe. Ses vêtements et le style trahissait un rattachement à un ordre religieux.