“Ah oui ? C’est bien ça, ma grande.”
Je n’écoute plus vraiment ce que tu me racontes et ne songe qu’à un moyen de me sortir de ce bourbier. Si je ne quitte pas rapidement les lieux, je risque de déraper. Mes doigts se crispent nerveusement sur ta petite main. “Oui, la fusion acquisition… Ton papa t’en as probablement déjà parlé, j’imagine.” Ma respiration s’accélère. Je jette un regard éperdu vers mon ami, qui semble définitivement avoir sombré dans les bras de Morphée.
“Nous allons probablement… Travailler ensemble plus régulièrement, désormais. On se verra davantage et tu pourrais revoir mon fils, qu’est-ce que tu en penses ?”
Au fil des années, Kenzo et moi nous sommes souvent amusés de la perspective de marier ensemble nos deux progénitures et, à l’âge qu’ils ont aujourd’hui, force est de constater qu’ils feraient un fort joli couple même si, à la différence de Canelle, mon fils est un fieffé cancre, bien plus intéressé par le sport et les jeux-vidéos que par ses études. “Oh, dommage, dommage.” Le changement dans ton attitude ne m’a pas échappé, non plus que la lueur de colère que je lis désormais dans tes jolis yeux verts. Je fronce les sourcils, surpris. je t’ai toujours connue douce et conciliante. Soumise même, pourrait-on dire. Peut-être que tu as davantage en toi de Mariko que je ne le supposais.
“Oh je sais bien. Ton père n’arrête pas de s’en vanter. Il est très fier de toi, tu sais.”
Le léger sourire qui étire mes lèvres se crispe lorsque je sens le moelleux de tes petits seins s’écraser contre mon bras. “Canelle ? Tu es fatiguée ? Tu veux aller te coucher ?” Mon coeur manque un battement. Le parfum délicat mais musqué que tu portes chatouille mes narines, ton souffle tiède sur ma peau me donne la chair de poule. Te repousser, il faut impérativement que… “Hmm.” J’ai un long frisson. Mon gros chibre bandé, compressé entre le boxer et la braguette de mon pantalon suinte. Plusieurs de tes mèches brunes caressent ma nuque. Mon regard affolé, passe de Kenzo à tes longues jambes diaphanes. Impossible de m’illusionner davantage. Tu n’es plus la petite fille sage que j’ai connu. Comme un automate, je vois mes propres doigts se délier, lâcher ta main pour se poser sur ta cuisse offerte, glisser légèrement sous l’ourlet de ta robe et.. Déraper. sur la peau humide, vers ton entrejambe. “Canelle.” Ma voix est rauque, sourde. Tu mouilles. Comme une sale chienne. Les trois mots que tu prononces ensuite, que tu craches même, tout contre mon oreille me font sursauter, hoqueter. Mes gros doigts se crispent sur la chair de ta cuisse, y laissant des traces rouges.
Punir.
Je me redresse autant que possible, tournant la tête vers toi, pour plonger mes yeux marrons et fiévreux dans les tiens. J’ai envie d’enrouler tes cheveux autour de ma main, de les tirer brusquement vers l’arrière pour te forcer à te cambrer. De te cracher à la gueule avant de remplir ta petite bouche rose avec ma grosse bite. Sans vraiment m’en rendre compte, mes jambes se sont éloignées l’une de l’autre, dévoilant l'obscène et volumineuse protubérance qui déforme mon pantalon. “On ne peut pas.” Pourtant, ma main glisse vers l’intérieur de ta cuisse, lentement sournoisement. De l’autre, j’écarte des mèches brunes de ton joli minois pour les replacer derrière la branche de tes lunettes. Mon front se rapproche du tien, jusqu’à le heurter. “Ta mère. Me. Tuerait." Mes lèvres sont à quelques centimètres des miennes, ton petit nez frôle le mien. La pulpe de mes gros doigts glisse sur ton… Ton sexe. Nu. Humide. Nouveau rush d’adrénaline. Je grogne, comme l’animal en rut que je suis. Trop tard, c’est trop t…
La sonnerie de mon téléphone me sort de ma torpeur. Presque choqué, je me recule, retire ma main du dessous de ta jupe, décroche et pose le téléphone contre mon oreille de mes doigts souillés.
“Oui chérie ? Non non… Ah oui ? Figure-toi que j’étais justement en train de parler d’elle !” L’occasion est trop belle. Rassemblant toute ma volonté, je m’extirpe du canapé pour me redresser, et m’éloigner de ton corps tiède et moelleux, t’observant à la dérobée du coin de l'œil. “Parfait, parfait, j’ai signé le document avant de partir de toute façon, je ne comprends pas comment j’ai pu l’oublier en partant, il était en évidence sur mon bureau…” Je m’approche du fauteuil de ton père, posant ma grosse patte sur sa frêle épaule. Il s’éveille, sourcils froncés pour me sourire et je lui adresse un signe de tête appuyé pour lui indiquer que je prends congé. Il hoche la tête en baillant, tapotant mes phalanges de la paume de sa main. “Ecoute, je devrais revenir peu après minuit, j’ai encore un rendez-vous à assurer avec un fournisseur…”
Et sans t’accorder un regard, je tourne les talons pour quitter la pièce, puis le pavillon. C’est nécessaire. Si je reste plus d’une minute de plus en ta compagnie, un drame risque de se produire. Qui plus est, contrairement à ce que je viens d’affirmer à ma femme, ce n’est pas avec un partenaire commerciale que j’ai rendez-vous, mais avec Ashley, une étudiante que j’entretien grassement, en échange de faveurs sexuelles notoirement dégradantes. Une fois dans la rue, j’hésite un court instant à commander un taxi, mais soucieux de m’éloigner le plus rapidement possible de toi, je décide de partir à pied et remonte la rue pour rejoindre l’avenue d’un pas chaloupé.