D’un pas alerte, mais tranquille, Andy déambule dans le parc de l’établissement depuis une bonne vingtaine de minutes. Il est plus de deux heures du matin, mais malgré tout il fait bon, probablement une quinzaine de degrés. Andy est habillé le plus simplement qui soit : jean, sneakers blanches et hoody brandé aux couleurs de l’établissement. De sa capuche rabattue sur son visage juvénile, s’échappe de jolies mèches blondes en désordre. L’ambiance est étrange, presque surnaturelle. Andy lui-même ne sait pas véritablement quelle est la raison qui l’a poussé à se réveiller en sursaut avec une érection monumentale, et à quitter son lit douillet pour se vêtir et se ruer à l’extérieur au lieu de - tout simplement - se branler et se rendormir, comme d’accoutumée. Son érection d'ailleurs n'a pas diminué et plus il s’éloigne du campus, plus l’excitation l’envahit, sans qu’il puisse en déterminer la source.
“Mmh.”
Andy jette un regard alentour, soucieux, avant de s’arrêter sous un chêne. Personne. Avec précaution, le jeune homme abaisse la tirette de la fermeture éclair de son jean vers le bas, avant d’extirper sa grosse queue veineuse, suintant déjà de pré-sperme laiteux qui coule sur la paume de sa main. Mais qu’est-ce que je suis encore en train de faire, se morigène-il, avant de ranger son chibre dans son boxer et de s’éloigner d’une centaine de mètres en grommelant. L’allée débouche bientôt sur une petite place, avec en son centre, une petite fontaine surmontée d’une sculpture de pierre. Il s’agit d’un point de rencontre pour les étudiants, qui déjeunent souvent alentour.
“Personne.”
Andy finit par s’asseoir sur un banc, face à la fontaine. De ses doigts cripsés, il agrippe son sexe à travers le tissu de son pantalon, incapable de réprimer ses pulsions. Son coeur bat la chamade, ses pupilles sont dilatées et il ressent un mélange d’anxiété larvée et d’excitation fauve, presque animale, à tel point qu’il redoute sa propre réaction si une élève - comme une joggeuse nocturne - venait à croiser son chemin. Inquiet, il passe en revue sa journée de la veille. A-il été drogué à son issu à quelque aphrodisiaque ? Peu probable. Sportif de haut niveau, Andy prépare seul, et particulièrement soigneusement ses paniers repas chaque dimanche pour le reste de la semaine. Sans vraiment s’en rendre compte, le jeune homme s’est affalé contre le dossier du banc, et ses doigts tremblant ont fait glisser son sexe gonflé en dehors de sa prison, avant de se refermer sous l’épais gland violacé pour commencer à la branler avec lenteur. Soupirant d’aise, le jeune homme frémit, les sens en éveil, appréciant le contact de sa paume rêche contre la douce peau de son vît moite. Les yeux mi-clos, l’esprit ailleurs, il caresse négligemment ses bourses pleines. Impatience. C’est bien de l’impatience qu’il ressent, mais pour quoi ?
Bien loin de là, à une dizaine de kilomètres, un noctambule invétéré, l’agent Taylor chausse également ses baskets. Mais à la différence d’Andy lui, est déterminé à évacuer son excitation sexuelle par une activité utile; la course à pied - deux masturbations successives n’ayant pas été suffisantes à l’endiguer. Au rythme de croisière qu’il a choisi d’adopter, il lui faudra néanmoins une bonne trentaine de minutes avant de croiser - éventuellement- le chemin d’Andy Prescott.