Les pieds nus et abîmés, assise désormais à même le sol, Despina pleurait. Pour la première fois de sa vie ses pieds étaient douloureux, elle n'avais quasiment jamais foulé le sol plus de 3 pas d'affilée, tellement habituée à léviter. Ses pieds étaient pour la première fois déclencheurs de la douleur physique, chose que Despina ne connaissait pas non plus. Des perles tombaient de ses yeux couleur de l'abîme, elle créait peu à peu un océan dans le sol aride des terres sauvages. Elle implorait mentalement son père, Poséidon, qui l'avait littéralement jeté hors de l'Olympe après avoir été témoin de son scandale au palais du grand Ares.
Ares, Ares, celui était le seul et unique responsable de sa douleur sentimentale, elle l'avait aimé à une vitesse incroyable, dans ses mêmes terres sauvages où aujourd'hui elle pleurer comme une humaine, humaine oui c'est le mot adéquat. Le combat face à Elosia Darwell, cette sotte de prêtresse qui a osé s'interposer entre elle est Ares pour tenter de gagner une place dans le cœur du dieu, a ruiné la force de Despina. Lorsque le puissant dieu l'avait cloué au sol pour la calmer, elle avait perdu une grande partie de sa force divine. Ares avait toujours eu une emprise énorme sur elle, plus que Zeus, plus que son propre père dieu des mers ; lorsqu'elle était à proximité du dieu de la guerre, elle ne pouvait quasiment plus bouger et finissait toujours par s'évanouir si la colère de son cher amour était grande.
Cette trainée de prêtresse avait ruiné son cœur et ses pouvoirs, car lorsque Ares avait choisit de protéger sa blonde et de chasser Despina d'Olympe, la force auparavant imposante de Despina s'était évaporé. Son cœur s'était tordu tellement fort qu'elle avait quitté Olympe en marchant, les pieds nus, et avait marché jusqu'ici, où elle s'était assise, des mois entiers s'étant écoulés entre temps. Cela était impossible pour La Maîtresse de rester là, au sol, assise, à se lamenter, elle devait rebondir et surtout retrouver sa puissance avant d'être trop faible pour vivre. Elle ne voulait pas devenir humaine, il restait en elle une part de volonté, de son âme combattante qui avant dictait chacun de ses actes.
Tout à coup elle se redressa, se mettant en tailleur, elle ferma les yeux et croisa ses mains. Dans son esprit tout virevoltait comme si un ouragan était en train de tout détruire, sa respiration s'accélérait jusqu'à devenir assez bruyante pour résonner dans le désert. Il était temps de revivre, ne serait-ce qu'un peu, rien que par le fait de léviter et de ne plus avoir à utiliser ses pieds. Elle fermait les yeux de plus en plus fort, à s'en briser les paupières, et enfin elle sentit le sol vibrer sous elle. Elle continua à se concentrer sur son esprit en plein de séisme, et enfin elle se sentit soulevée, de quelques centimètres. Elle ouvrit les bras et continua à rester les yeux fermés plongée dans sa réfléxion intense. Elle savait pertinnement qu'elle était faible mais ne voulait plus avoir à vivre telle une vulguaire humaine, ce qu'était d'ailleurs Elosia Darwell ! Cette pensée lui fit prendre une hauteur de quelques mètres et elle se redressa, maintenant à 1 mettre du sol, droite, les yeux devenu d'un bleu turquoise et les cheveux volant dans la brise omniprésente en hauteur.
Despina respira une grande bouffée d'air frais et toujours concentrée elle se mit à avancer, à léviter, comme avant, avec difficulté, elle savait que si elle recommençait à penser à Ares de façon triste elle tomberait lourdement au sol ; c'est pour cela que toutes ses pensées les plus mauvaises pour Elosia la faisait léviter actuellement. Il fallait qu'elle passe à autre chose, vraiment, si le dieu de la guerre préférait une vierge à elle, déesse et maîtresse, elle devait se faire à l'idée malgré tout et continuer à exister sans songer à lui, ses pouvoirs étaient en péril déjà bien suffisament. Elle devait à tout prix retrouver sa puissance, et sentir qu'elle dominait, comme avant Ares, c'est pour cela qu'elle lévitait à la recherche d'un vulgaire humain sur qui se défouler cruellement, telle La Maîtresse qu'elle était auparavant.
Son épuisante lévitation l'avait mené à l'orée d'un lac, elle était fatiguée mais ne serait redescendu sur Terre pour rien au monde. Elle sentait près de ce lac une menace, un opposé total d'âme, mais pas forcément de température sanguine. Elle sentait que près d'elle se trouvait quelqu'un de malveillant, quelqu'un à l'âme infernale, bien opposé à son karma divin. Elle avança en lévitant et dit, de sa voix la plus froide et dominatrice :
"Qui êtes-vous, et que faîtes vous sur mes terres sauvages ?"
Les terres sauvages au dessus desquelles elle lévitait actuellement ne lui appartenaient absolument pas, mais elles étaient devenu le répère de Despina, et la phrase qu'elle avait prononcé avait un gout d'autorité, et cela lui redonnait déjà des forces rien qu'à s'entendre parler.