«
N-Nooon... Au-Au secours... ! »
La queue caudale s’éleva dans les airs, et, sans tenir compte des protestations de l’humain, la queue se planta violemment dans son dos. Un dard d’une dizaine de centimètres qui transperça sans difficulté le costume de l’homme d’affaires, et s’enfonça dans sa moelle épinière. L’homme obèse cracha une gerbe de sang, avant de se tortiller sur le trottoir. Il cherchait vainement à se libérer de la pression de cette queue, qui se mit à vibrer, et commença alors à absorber son énergie vitale. Petit à petit, le visage de l’homme se creusa de profondes rides, comme s’il se mettait à vieillir instantanément... Puis son corps se ratatina sur place, jusqu’à se transformer en un cadavre puant et poussiéreux.
Cell retira alors sa queue caudale, et regarda autour de lui. Un fourgon de police était ravagé avec plusieurs voitures de polices dans son dos, et le puissant monstre insectoïde serra le poing, avant de sourire en voyant un autre fourgon se rapprocher de lui à vive allure... Et Cell l’accueillit avec son poing, frappant violemment l’emplacement réservé au moteur...
...Ce qui provoqua une violente explosion. Le fourgon s’enflamma comme une torchère, et, au milieu des flammes, Cell s’avança, avant de regarder autour de lui.
«
C-18 ! hurla-t-il alors.
Je vais te trouver, ma chérie ! C-18 !! »
Cell s’envola dans les airs, et regarda autour de lui. La glorieuse ville n’avait rien pu faire contre lui. Il était un instrument de mort, un outil de destruction massive... Un cyborg très particulier, créé par un scientifique mégalomane, le Docteur Gero. Un scientifique fou qui avait travaillé pour le compte d’une puissante armée, l’Armée du Ruban Rouge, en mettant au service du Ruban Rouge son génie en matière d’intelligence artificielle. Après avoir conçu beaucoup de cyborgs, Gero avait créé deux cyborgs particuliers,
C-17 et
C-18. La spécificité de ces deux cyborgs était qu’ils n’étaient pas entièrement synthétiques, mais conçus à partir d’êtres vivants. Le Docteur Gero avait fait évoluer leur corps. Deux jumeaux qui étaient de simples cobayes, C-18 exerçant la fonction de prostituée dans son ancienne vie. Les soldats du Ruban Rouge avaient capturé les deux jumeaux, et ceux-ci s’étaient révélés être les plus compatibles possibles pour les expériences sinistres du Docteur Gero.
Il avait fait d’eux de redoutables cyborgs, disposant d’une énergie inépuisable, de la capacité de voler, d’une force surnaturelle, d’une endurance exceptionnelle... Des outils de destruction parfaits pour le Ruban Rouge, mais Gero avait sous-estimé l’indépendance des deux cyborgs. Ils avaient fini par tuer leur créateur, sans savoir que le Docteur Gero avait un autre projet, plus insidieux. C-17 et C-18 s’inscrivaient en réalité dans une autre opération, un projet impliquant un cyborg d’un statut très particulier,
Cell.
Cell avait été conçu à partir de cellules insectoïdes et extraterrestres récoltés par le Ruban Rouge. C’était une créature particulière, capable d’évoluer, une créature vampirique qui pouvait, avec son dard, absorber l’énergie d’autres personnes, ce qui augmentait ses capacités. Mais Cell était chimiquement attiré par C-17 et C-18, et surtout par C-18. Cell était une créature
imparfaite, et le Docteur Gero avait encodé son ADN pour qu’il puisse donner naissance à une version évoluée de lui, une version améliorée... Ce qui nécessitait qu’il engrosse C-18. Pour cela, Cell devait atteindre son potentiel génétique en absorbant d’autres êtres vivants, et serait prêt le jour où il arriverait à tuer C-17.
Avec la mort prématurée du Docteur Gero, Cell avait toutefois réussi à s’extirper à temps du laboratoire, et avait commencé à s’exercer sur les soldats du Ruban Rouge. Il avait détruit à lui tout seul leur base principale, exterminant la majeure partie de l’effectif militaire de cette armée, puis était parti à la recherche des deux cyborgs. Ils avaient beau se cacher, C-18 émettait une phéromone que Cell pouvait ressentir sur toute la planète. Il avait fini par retrouver le duo dans un archipel, et avait tué C-17, avant de traquer C-18, jusqu’à arriver dans cette ville, qu’il était en train de massacrer, augmentant encore ses pouvoirs.
Son attaque sur les deux cyborgs avait été aussi imprévisible que surprenante. La presse décrivait Cell comme un monstre invincible, une sorte d’horreur verte qui avait dévasté des villes entières sans que personne n’arrive à le stopper. Et la satisfaction d’être sur le point d’accomplir son œuvre l’excitait étrangement.
«
Je te sens, C-18... »
Il se rapprocha d’une galerie commerciale, et rentra à l’intérieur. L’odeur de C-18 se multipliait, et il s’avança lentement, sa longue queue caudale traînant au sol.
Elle était là, proche, si proche...