Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Par les chemins de l'aventure [Alaïs] - [Lamnard]

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Alaïs Antonius

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La journée avait été nuageuse dès l’aurore, un vilain vent d’Est ayant furieusement soufflé toute la nuit poussant les marins à quai à croire qu’une tempête allait éclater. À l’heure où les premières brumes normalement se dissipent, l’air s’était fait lourd, chargé d’humidité et propice à déchaîner la colère d’Ægir.

Sans surprise, les dockers avaient terminé leur labeur aussi vite que possible pour mettre en sureté les denrées susceptibles de prendre l’humidité dans les entrepôts avant de finalement battre en retraite au premier crachin tombé du ciel.

À l’heure de lever l’ancre, les navires étaient tous amarrés dans le port et les vagues commençaient déjà à grossir et assaillir la plage de grosses roches et de gravier crissant et claquant sous le poids des assauts.

C’est par des temps pareils que les taverniers sont souvent les plus heureux, car dès lors leurs établissements s’emplissent et c’est alors le rôle des serveuses et serveurs de donner envie aux clients de faire la fortune de leur patron, ou parfois de leur maître comme c’était le cas dans ce comptoir mal famé des confins des routes commerciales Nexussiennes.

À la taverne du « Calicot Rouge », pas une fille ou un garçon du service n’était rémunéré d’une autre manière que par la trique ou par le fouet pour leur dur labeur. Tous présentaient d’ailleurs les signes de vieillissement précoce de jeunes gens mis trop tôt au travail et qui ne mangeaient pas souvent à leur faim. Ce qui ne les empêchaient pas d’user leur sourire et leurs forces à tenter de satisfaire le patron en tournant pour servir des boissons, régaler de commentaires sur les derniers potins les marins habitués et parfois rester immobile pendant qu’une main baladeuse s’égarait du côté de la cuisse ou de la fesse.

On repérait rapidement les habitués dans cette taverne, les marins accoudés au bar se faisant appeler par leur prénom ou surnom par le patron ou ceux réunis autour de tables pour simplement discuter ou faire rouler des dés en os usés sur des jeux de hasard. Ils faisaient tellement partie du décor qu’on aurait peine à imaginer l’établissement sans ces piliers de leur communauté changeante.

Il fallait un second temp pour repérer plus facilement les intrus une fois écartées toutes les personnes se hélant entre eux à l’aide de sobriquets de toutes sortes.

L’on remarquait ce vieux marin à la barbe blanche jaunie par le tabac de sa pipe, son tricorne de cuir brun usé, posé de travers sur une tête où l’on devinait une calvitie naissante. Une jambe sur un coffre d’effets personnels tandis que ses yeux n’étaient non pas rivés sur la chope en étain remplie d’une eau-de-vie propre à rencontrer un coma éthylique dès la première gorgée, mais sur le quai à travers la fenêtre aux épais carreaux de verre malpropres et scrutaient sans discontinuer la mer. Celui-ci le cachait plutôt bien, mais un œil avisé pouvait remarquer qu’il semblait inquiet.

Dans le fond de la salle, au plus près de la cheminée, un groupe de trois nains reconnaissables à leurs lourdes armures aux motifs typiques de leur espèce discutaient à voix basse autour d’une pile de parchemin, lorgnant immédiatement d’un air méchant quiconque s’approchait d’un peu trop proche de leur table. Des gestes étaient parfois esquissés laissant comprendre que les trois êtres courtauds préparaient quelque expédition et la manière qu’ils avaient de rouler leurs moustaches et de sourire parfois pouvait laisser à penser que le profit attendu serait conséquent.

Il se trouvait également une paire d’individus enroulés dans leurs capes en une tentative futile de passer inaperçu, mais quelques coups d’œil furtif et certains détails saisis du coin de l’œil permettait de comprendre rapidement qu’il s’agissait de Terranides à l’esprit peu tranquille. Peut-être en fuite, ou peut-être préparant quelque coup expliquant leur nervosité. Mais il fallait quand même une bonne oreille ou un bon œil pour deviner le crissement de l’acier sous leurs capes.

Et dans cette taverne où de nombreuses personnes réduites à partager un espace restreint s’abreuvaient d’alcool se trouvait l’équipage d’un homme de mer en devenir de célébrité, mais malheureusement actuellement confiné à l’inactivité par la fureur des eaux. Cependant, les chemins de l’aventure ne sont jamais loin. On marche, on marche et si l’on ne prend pas garde d’où l’on met les pieds, l’on ne sait pas jusqu’où cela peut nous mener…
"À tout escalier menant vers l'infini, il faut une marche plus basse que toutes les autres."

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Lamnard Kystrejfter

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    Ancien esclave nexusien, c'est un orateur et un mystique, fort et agile, qui a pris les armes contre ses maîtres et suit depuis la voie d'un homme libre.
    Un temps résident de Son'Da, il a quitté la ville pour mener sa lutte personnelle contre les esclavagistes, écumant côtes et cours d'eau par bâteau.

Re : Par les chemins de l'aventure [Alaïs] - [Lamnard]

Réponse 1 samedi 14 avril 2018, 09:38:59

Le Calicot Rouge avait l'habitude de recueillir les marins de passage et les voyageurs à la recherche d'un brin de repos. Ce n'était pas vraiment le lieu où on restait plus de quelques heures ou une nuit ; une journée, tout au plus, en cas de grosse fatigue ou d'affaire à conclure. Voilà que beaucoup de personnes étaient plus contraintes que désireuses de rester ici, rendant la vie bien difficile à des esclaves qui faisaient leur possible pour tirer le maximum de l'occasion, par crainte du fouet.
Et il n'y avait nul groupe plus irrité par la perspective de devoir rester dans la taverne d'un esclavagiste que ce groupe de guerriers assemblé autour d'une table isolée.

L'équipage de Kystrejfter s'était dispersé par petits groupes. Forcés par la tempête approchant à mettre pied à terre en territoire hostile, ils ne souhaitaient pas attirer l'attention, et ils s'étaient donné rendez-vous aux premières lueurs du soleil retrouvé. Ils s'étaient mélangés pour créer des groupes complémentaires, autant que pour brouiller les pistes et passer pour des groupes de mercenaires ou d'aventuriers, venus en ces terres de leurs mondes exotiques pour gagner leur vie.
Il y avait là Lamnard, bien sûr, géant blond vêtu de peu et couvert d'une fourrure chaude ; mais aussi Gharol, femelle orque presque aussi grande que lui et au moins aussi large d'épaules, qui engloutissait son lot de côtes de porc comme un homme ; Daryan, le curieux shaman d'une terre lointaine, la peau brune et couverte de peintures rituelles, semblant toujours hors du monde, et parlant présentement à voix basse au fond de sa chope vide comme un ivrogne, bien que ses compagnons sachent qu'il communiait sûrement avec un esprit visible de lui seul ; et Dulcinea, une belle plante blonde de petite taille et de maigre constitution, muette et élégante, mais probablement l'assassin le plus dangereux de tout l'équipage, douée avec un arc et des poisons, qui faisait danser un doigt à la surface de son vin en observant le curieux rituel de son voisin de tablée d'un air concentré.

Quiconque les observerait de loin croirait voir là une étrange communauté, mais ce petit groupe avait rapidement trouvé son rythme et était là moins pour attendre que pour agir. Lamnard avait vite décidé que, s'il ne quittait pas vite les lieux, il allait devoir dérouiller le propriétaire et libérer tout son bétail sans réfléchir aux conséquences. Qu'une troupe armée marche vers ici, et il ne pourrait s'échapper par la mer, cette fois. Il lui fallait donc une occupation ; au moins en attendant.
Une fois de plus, le grand blond se pencha vers le shaman, qui continuait de murmurer, cherchant dans son expression ou sur ses lèvres une réponse à son doute.

" Alors, l'ami, as-tu trouvé quelque chose ? "

Mais il n'y eut pas de réponse satisfaisante. Il n'émergea même pas de sa transe pour secouer ou hocher la tête. Lamnard était dépité. Il souffla, jetant un oeil alentour. Dulcinea le suivait du regard, semblant l'inciter à patienter, mais il se leva, allant faire un tour pour se dégourdir les jambes, lassées par l'attente.
Il passa d'abord à côté des Terranides incertains - et armés - qui cherchaient à se faire oublier dans un coin de la pièce. En les passant, le nordique entendit le cliquetis de l'acier, d'une arme saisie. Il s'arrêta et se tourna vers les silhouettes encapées, arquant un sourcil interrogateur. Il fixa celui qui semblait se manifester comme le meneur, posant mille questions de ses yeux, mais ne parlant pas. Il ignorait de quoi il s'agissait. Peut-être allaient-ils simplement se raviser et revenir à leurs moutons ; peut-être avaient-ils besoin d'aide ?

Alaïs Antonius

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Re : Par les chemins de l'aventure [Alaïs] - [Lamnard]

Réponse 2 lundi 16 avril 2018, 15:44:17

Les deux silhouettes encapuchonnées étaient à cran, ça se devinait autant que ça se sentait. Le crissement du cuir et le raclement de l'acier était ténu mais audible et il se trouvait peu de chances que d'autres dans la taverne ne l'aient remarqué, la plus belle preuve en étant leurs choppes vides sur leur table. Si les esclaves n'avaient pas été aussi nerveux à leur proximité il y avait longtemps qu'ils seraient passé pour les emplir à nouveau, mais par un sorte de miracle du sixième sens, ceux-ci trouvaient le moyen d'éviter de revenir remplir les récipients de cette table en particulier.

Au regard insistant que lança le grand nordique l'un des deux Terranide sembla se crisper et siffla d'une voix étonnamment aiguë en direction de l'homme du nord.

- Passsse ton chemin esssstranger... Nous n'avons rien qui puisssse t'intéressssser...

L'autre se contentait visiblement de rester silencieux et le plus immobile possible, mais son regarde semblait suivre de près une terranide ayant des traits vaguement lupin. Un nez exercé aurait pu remarquer que le silencieux sentait également assez fortement le canidé ayant pris l'eau.

Personne dans la taverne ne semblait attacher quelconque importance à la discussion qui venait de s'ouvrir, même pas la tavernier qui faisait rouler une paire de dés en compagnie de deux marins à la dentition défaillante.
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Lamnard Kystrejfter

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Re : Par les chemins de l'aventure [Alaïs] - [Lamnard]

Réponse 3 mardi 17 avril 2018, 17:37:19

Le guerrier blond leva un sourcil dubitatif tandis que l'un des poilus lui crachait de disparaître. Mais aucun des deux ne semblait vraiment à l'aise ici. Le compagnon semblait même vraiment ailleurs, et particulièrement rivé sur une autre terranide présente dans les lieux. Soit il venait d'avoir un coup de foudre et plus rien n'existait pour lui, soit les deux gus étaient là pour une affaire trouble, et ils repéraient les lieux. Lamnard ne se sentait pas ennuyé par l'éventualité que quelque chose arrive à ces lieux ; il avait même bien envie de causer des problèmes au propriétaire. Etaient-ils là pour ça ? Ce serait inespéré !

Aussi, il s'assit sur un tabouret en bout de table, fixant celui des deux qui semblait apte à parler.

" Dis, tu me prends pour un débile ? Deux poilus se baladant encapuchonés dans un tel endroit, avec un air patibulaire et une dégaine de paumés ? Et ton pote qui fixe une servante comme s'il n'avait jamais vu une femelle ? Vous préparez un truc. Qu'est-ce que c'est ? "

Alaïs Antonius

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Re : Par les chemins de l'aventure [Alaïs] - [Lamnard]

Réponse 4 lundi 23 avril 2018, 16:10:08

Alors que le marin nordique parlait, celui qui sentait le chien mouillé se tourna vers lui et fit entendre un grondement sourd de canidé mécontent, mais celui qui parlait avec un accent sifflant leva une main pour l'interrompre.

- Tu es un humain plutôt esssstrange... Et tu es un peu trop persssspicassse... Mais comme nous ssssommes découvert, je crois que nous n'avons pas le choix...

Il désigna aussi discrètement que possible en sortant un doigt écailleux et griffus de sous sa capuche pour la pointer vers la serveuse aux très lupins.

- Sssette demoiselle est la fille de mon asssossssié... Ssssela fait plus de quatre lunes que nous traquons ssssa pisssste depuis le village où elle a été emmenée... Et mon asssossssié souhaite la récupérer... Dit-il avant de tourner des yeux jaunes aux pupilles fendues de sous sa capuche vers le marin. Et ssssi tu te mets ssssur notre route, je sssserais forssssé de te faire taire... Continua l'autre trarrnide alors que dans l'ombre de la capuche le grand marin pouvait deviner comme une collerette se déployer à la manière des cobras royaux du désert.

L'acolyte de son interlocuteur resta muet, mais scruta intensément lui aussi en direction du marin, de léger reniflements se faisant entendre de sous sa capuche à lui.
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Re : Par les chemins de l'aventure [Alaïs] - [Lamnard]

Réponse 5 samedi 02 juin 2018, 19:51:15

Le marin fit pivoter son regard de la servante au duo étrange pendant un moment, puis, comprenant la situation alors qu'on lui racontait, il cessa, ne restant que focalisé sur les terranides afin d'éviter d'éveiller quelque soupçon que ce soit. Ils étaient bien sur leurs gardes, mais cela se comprenait. Ils parlaient ni plus ni moins de vol ; en tout cas, ainsi qu'on le percevait en ces lieux. Kyst, lui, voyait plutôt là une action de justice. Enjambant le banc faisant face aux deux encapuchonnés en veillant bien à ne pas bloquer leur champ de vision, il les regarda intensément, ses yeux exprimant sa sincérité et sa compassion.

" C'est plutôt votre jour de chance, les amis. Mes hommes et moi avons fait de la libération des esclaves notre mission sacrée. Je peux vous aider à la libérer, et à disparaître ensuite. A mes frais. Je ne comptais pas faire de vieux os ici, de toute manière. "

Alaïs Antonius

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Re : Par les chemins de l'aventure [Alaïs] - [Lamnard]

Réponse 6 mardi 12 juin 2018, 17:12:57

Les deux formes encapuchonnées se tournèrent pour regarder le marin, la tête du terranide à la voix sifflante semblant osciller doucement.

- C'est un peu trop facile... Commenta alors une voix sourde mais grondante sortant de la capuche du deuxième terranide. Tu sors de nulle part, tu nous démasque, et après tu propose de nous aider ? Ça me semble un peu gros...

- Il est sssinsssère, le coupa doucement la voix sifflante. Je le sssens... Ssson coeur ne ment pas...

Le second terranide sembla tourner son museau vers son compagnons avant de pousser un grondement ressemblant à un soupir de dédain.

- Très bien... Je me fie à toi. Mais au moindre faux-pas, je dévore l'humain...

Le terranide reptile sembla hocher la tête avant de se tourner vers le marin.

- Tout est déjà prêt de notre côté, mais nous n'avions pas prévu la pluie... Sss... Sssela complique notre plan. Sssans le bateau nous ne pouvons pas rentrer chez mon asssosssié... Et sssans elle, ssse ssserait déjà réglé...

Le père de la serveuse poussa un nouveau grondement sourd en voyant un humain aviné porter la main au postérieur de sa progéniture.

- Et je crains que sssi l'on agit pas vite, mon asssosssié ne finissse par perdre passsienssse... Il faudrait trouver un moyen de mettre sssa progéniture à l’abri avant qu'il ne perde le contrôle de ssses nerfs...
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Re : Par les chemins de l'aventure [Alaïs] - [Lamnard]

Réponse 7 mardi 12 juin 2018, 23:53:45

Lamnard adressa un sourire aux deux Terranides quand ils acceptèrent son soutien. Manifestement, ils en avaient d'ailleurs grand besoin : la pluie venait ruiner leurs plans, et le lupin semblait bien près de craquer ; et les récits des dieux du nordique racontaient combien un loup pouvait être imprévisible et dangereux. Il comprit donc très bien qu'ils allaient devoir agir sans trop tarder. Mais comment ?

Il porta son regard alentour et examina la situation.

" Donnez-moi un instant. "

Je suis désolé, le côté rôliste table prend le dessus. Je vais donc demander des précisions à ma MJ adorée. :P

(1) Il chercha tout d'abord à repérer la quantité de serviteurs sur les lieux, et si l'un d'eux semblait jouer un rôle de contremaître et surveiller le personnel, mais aussi (2) s'il pouvait repérer sans mal la présence du propriétaire ou d'un gardien. (3) Venaient ensuite les accès : combien de chemins vers l'extérieur, et pouvait-il deviner si une cave avec portes extérieures était présente ; (4) combien d'étages aussi, et si une mezzanine ou un traversant permettait à des yeux indiscrets de surveiller la salle sans être vus. Enfin, (5) combien de clients, dans quel état, quelle menace potentielle, et quelle distraction ils pouvaient causer.

Alaïs Antonius

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Re : Par les chemins de l'aventure [Alaïs] - [Lamnard]

Réponse 8 mercredi 13 juin 2018, 15:00:15

Spoiler: Questions (cliquer pour montrer/cacher)

Avec un simple regard circulaire sur la salle, le marin put remarquer la présence d'au moins cinq serviteurs, ce nombre comprenant la serveuse fille de l'étranger encapuchonné venu la récupérer, mais de contremaître, il ne semble y avoir que l'aubergiste, et encore semble-t-il n'y prêter que quelques coups d’œils inattentifs. L'aubergiste semble vouloir rester derrière son bar, discutant et jouant aux dés avec quelques habitués. Il y a cependant un gardien qui semble être une robuste créature à l'entrée de l'établissement, servant sans doute de videur et probablement aussi de brute à tout faire.

Le gardien est une montagne de muscle qui a l'air de cogner aussi fort qu'il semble stupide, ses petits yeux profondément enfoncés sous arcades sourcilières respirent une satisfaction cruelle et servile, les gens l'évitent car il a la réputation de briser des mâchoire parfois trop facilement. Il porte à la ceinture de son pagne une grosse hache à double tranchants maniable à une seule main, le manche étant trop court pour être pratique à deux, mais ormis cela et ses bottes, il semble ne porter aucun autre vêtement, sauf si l'on compte le collier de dents autour de son cou.

Le videur se tient à côté de la porte principale, entrée par excellence du débit de boisson. Une porte se trouve derrière le bar, juste à la droite du patron de l'endroit et les serviteurs y plongent souvent craintivement pour en ressortir avec de nouvelles bouteilles, de nouveau tonnelets ou autres chopines auparavant vides et ressorties remplies. Une cave a vin est bien plus facile à alimenter au moyen d'une porte extérieur, mais rien ne permet de prouver l'existence d'un tel accès sans au préalable la chercher de l'extérieur ou de l'intérieur.

La salle principale dispose d'un escalier menant à une mezzanine qui laisse voir trois portes. Un observateur attentifs aura déjà remarqué que plusieurs fois des hommes se sont entretenus avec le patron et, qu'après avoir échangé quelques monnaies trébuchante, l'un ou l'autre des serviteurs a accompagné l'homme en question vers l'une des chambre pour y disparaître vingt bonnes minutes et redescendre en se rhabillant tous deux, le serviteur désigné ayant souvent le regard encore plus éteint qu'avant après un passage par les chambres en question. Mais ormis cet étage, aucun autre ne semble disponible depuis la salle principale.

Le nombre de clients est bien plus difficile à estimer, la salle est bien plus bondée qu'elle ne le devrait et le fait est que plusieurs des clients sont de petite taille et ne se voient guère au milieu de la foule. À vue de nez, la salle doit être prévue pour accueillir une quarantaine de personnes, mais le nombre actuel d'occupants doit être bien plus proche des soixante, peut-être même plus. Cependant, ormis une douzaine d'habitués, probablement des locaux à leur dégaine, le reste de la clientèle semble loin d'être fort avinée, ce qui vu la qualité des boissons servies se comprends aisément. Une bonne moité de la clientèle semble avoir à peine touché à sa commande malgré les heures que dure la pluie, l'ayant probablement prise parce que c'est le strict minimum pour être autorisé à entrer.

En-dehors des habitués, l’essentiel sont comme le marin, des voyageurs de passage surpris par la pluie, ayant cherché refuge au dernier moment dans le premier estaminet proche. Une grosse majorité sont armés, et sur cette majorité, un bon tiers a l'air passablement dangereux avec ses armes. Mais aucun ne semble disposé à rentrer dans le tas de son voisin à l'heure actuelle. Il règne un fond de frustration dans l'air d'être ainsi forcés à l'immobilisme, mais pour le moment la clientèle le prend plutôt sportivement, sans faire trop de vagues. Les plus aptes à apporter quelque distraction pour le moment dans l'auberge sont sans doute les natifs qui ont déjà bien entamé leurs chopines, pour les rares qui en sont encore à la première, mais il ne s'agit là que de pêcheurs et de dockers qui tous se tairons probablement au premier grondement du videur.

Mais il y a plus d'un moyen de soustraire quelqu'un à l'attention du reste de la clientèle, et cela le marin le sait bien.
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Re : Par les chemins de l'aventure [Alaïs] - [Lamnard]

Réponse 9 vendredi 20 juillet 2018, 05:23:46

En jaugeant la situation assez rapidement, Lamnard voyait bien des complications, mais aussi autant d'opportunités potentielles pour agir. Il devait bien calculer son coup car, malgré sa grande force et ses talents de combattant, il doutait de pouvoir sortir victorieux d'une empoignade avec le gorille de la porte d'entrée. S'il devait sortir avec cette demoiselle, il allait devoir le faire de façon intelligente.

Réfléchissant vite, il finit par prendre une profonde inspiration. Il allait devoir énoncer un plan qui risquait fort de déplaire au père de la captive, mais n'avait pour le moins pas vraiment de mauvais côté ; sinon son coût. Sortant les pièces qui restaient dans sa bourse, il entreprit de les compter.

" Je vais avoir besoin de vos sous aussi. Pourquoi ? Je vais payer un tour à l'étage et interroger le serviteur. Si je le peux, je demanderai que ce soit elle. Non, ne grognez pas. Si elle monte avec moi, personne ne risque de la désirer un peu trop en attendant. Il faut qu'on sache s'il est possible de sortir par derrière, et tout ce qui peut nous servir aussi, d'ailleurs. "


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