La berline noire s’arrêta dans un léger crissement de pneus à la ruelle. À première vue, il n’y avait rien d’exceptionnel ici. C’était une simple ruelle de Seikusu, plongée dans la pénombre. Des poubelles ici et là, aucune enseigne, si ce n’est un escalier filant sur la droite, menant jusqu’à une porte métallique sans enseigne. Les phares de la berline s’éteignèrent, puis l'homme à l’intérieur ouvrit la porte, jetant quelques cendres de son cigare sur le sol, puis se releva lentement, s’extirpant des lieux. Un épais manteau gris élégant recouvrait son corps massif, et il éteignit le cigare sur le cendrier incorporé à la voiture, puis se rapprocha de l’avant de la voiture, donnant quelques instructions à son chauffeur.
«
Gare-toi, et attends-moi, je t’enverrai un SMS quand je partirai d’ici... Mais j’en ai probablement pour la nuit. -
Sûr, Patron ! »
Le chauffeur remit le moteur en marche, et, pendant qu’il faisait marche arrière, l’homme sortit son téléphone portable, et observa les photographies, souriant légèrement en découvrant le visage de Victoria.
*
Ma petite fleur a bien grandi...*
Un léger frisson remonta dans son corps, puis il descendit les marches menant à la porte, et toqua à cette dernière. Quelques secondes plus tard, une trappe s’ouvrit à hauteur des yeux, dévoilant une paire de yeux froids.
«
Ouais ?! » demanda une voix grave et forte.
Nullement impressionné, l’individu brandit son téléphone portable, montrant sur l’écran l’invitation qu’il avait reçu. Le videur fronça les sourcils, puis hocha la tête, referma la visière. Discrètement, l’invité regarda la caméra de sécurité installée furtivement en hauteur, qui permettait de s’assurer que personne ne l’accompagnait, puis entendit le déclic de la porte. Celle-ci s’ouvrit sur Boris, qui lui sourit.
«
Heureux de vous voir, Boss ! -
Tout se passe bien ici ? -
Comme toujours, Chef. »
Retirant son manteau,
Vasilisk sourit légèrement. Difficile de croire qu’il y a encore vingt ans, cet homme était un individu brisé. Il était alors un ouvrier dans une usine qui avait subi de plein fouet les affres de la crise économique sévissant au Japon. L’usine avait fermé, et il était devenu chômeur. Il s’était mis à boire, devenant aigri, violent, battant régulièrement sa femme, ainsi que leurs enfants, avant de trouver une reconversion tout à fait profitable.
Les années avaient passé depuis, et Vasilisk avait appris que sa fille, Victoria, travaillait désormais dans un club très populaire à Seikusu, l’
Eclipse. Un club qui n’avait pas pignon sur rue, puisqu’il était tenu par la Mafia russe, et qu’on y faisait des activités relativement illégales. Vasilisk ne s’y rendait pas souvent, mais, là, c’était exceptionnel. Il avait demandé à ce qu’on préparé Victoria. Elle avait été droguée, bien sûr, mais pas assez pour perdre totalement conscience, et on l’avait proprement lavé, nettoyé, et même parfumé, tout en lui mettant une tenue qui plaisait fortement à Vasilisk, à savoir des collants en latex avec de longs gants noirs, également en latex. Pour le reste, Victoria, ou « VI », comme on l’appelait, était nue comme un ver, et attendait dans une chambre de luxe.
Vasilisk s’aventura donc à travers le club. Il y avait une salle centrale, faisant vaguement office de restaurant, mais surtout de club de strip-tease. Des femmes dansaient sur des estrades, et les clients n’hésitaient pas à culbuter les filles sur place. Vasilisk se rapprocha d’une chambre, croisant quelques filles avec des jolis seins qui lui sourirent, mais que Boris écarta rapidement, allant jusqu’à en gifler une, en la sermonnant.
«
Pas tant de zèle, Boris, allons... Ces beautés sont fragiles... -
Ouais... Désolé, Chef ! »
Tout en disant ça, Vasilisk caressa le menton d’une belle blonde. Entièrement nue, elle portait un tatouage sur l’épaule, affichant un « IX » qui le fit doucement sourire.
«
Plus tard, ma belle... »
Il rejoignit à nouveau Boris, qui lui désigna une porte. Vasilisk le remercia, puis ouvrit cette dernière, ressentant une légère pointe d’excitation.
VI était là, attachée contre le mur, avec un bandeau sur les yeux. Souriant lentement, Vasilisk ferma la porte, et se rapprocha alors. Oui, sa petite fille avait bien grandi... Des formes parfaites. Ne disant rien, il se rapprocha un peu, et caressa son visage, sa grosse main de bûcheron filant sur sa peau, puis descendit ensuite, massant le sein de la femme, et le pinça, la faisant couiner.
«
Coucou, salope... »
Allait-elle reconnaître sa voix, après toutes ces années ?
En tout cas, il commençait, de son côté, à avoir une sacrée érection...