Rencontre inattendue [Orphée Delrosaria]

« Ces salopes sont dangereuses, Véra... Je n’aime pas aller les voir.
 -  C’est pourtant grâce à elles que je suis ce que je suis, non ?
 -  J’ai dû m’endetter auprès d’elles pour faire de toi une démone, Véra. On ne transforme pas un humain en démon si facilement. »

Les séjours de sa captivité en Enfer étaient encore un peu flous pour Véra. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle préférait volontiers gérer son marquisat à Ashnard loin de son mari. Néhéhim était un redoutable démon, terrible au lit, qui laissait à Véra la gestion du marquisat ashnardien, mais lui imposait régulièrement de revenir, quand lui-même ne venait pas juste pour la saillir. Pour Véra, il était difficile de dire ce qui dominait le plus quand elle songeait à Néhéhim. Haine ou amour ? Le démon avait fait d’elle une redoutable démone en brisant son corps, en remodelant son esprit, mais aussi en se rapprochant de redoutables démones, des espèces de sorcières reconnues pour leur dangerosité dans le Royaume des Démons. Trois Princesses infernales ayant fondé leur propre clan, et qui étaient toutes les trois originaires de trois Cercles différents : Orgueil, Luxure, et Gourmandise. Faute de leur trouver un nom précis, on appelait ces femmes Les Maîtresses.

Pour transformer Véra en démone, et pour rendre son âme réceptive à la magie, Néhéhim avait fait appel à elles. Elles avaient récupéré le corps brisé de la femme, et avaient insufflé en elle un fragment d’énergie démoniaque. Bien qu’elles ne disposaient d’aucun Cercle, les Maîtresses étaient craintes même par les Grands-Princes en personne. Elles disposaient d’une solide forteresse accessible par plusieurs ponts métalliques suspendus, de longs ponts surplombant un ravin abyssal, un vide sans fin. Au centre de ce ravin gargantuesque, il y avait l’énorme forteresse des Maîtresses.

Le chariot de Véra et de Néhéhim avaient quitté le domaine de son époux pour y aller, s’avançant le long de longues grottes rougeâtres.

« Je ne leur suis redevable de rien, Néhéhim, je n’ai pas contracté avec elles... »

Un ricanement s’échappa des lèvres de Néhéhim, dont la longue langue violette se mit à claquer dans le vide, comme pour se moquer d’elle. Le chariot s’arrêta brusquement. Véra fronça les sourcils en entendant du bruit, et sortit du chariot. Les gardes parlaient entre eux, et elle s’approcha des cavaliers de tête.

« Qu’est-ce qui se passe ?
 -  Nous avons repéré quelque chose, Maîtresse ! »

Véra regarda devant elle, et aperçut alors, couchée sur le sol, une étrange femme blonde avec des cornes sur la tête.

« Qu’est-ce que... ?! »

Intriguée, elle se rapprocha, tandis que les gardes, méfiants, se tenaient sur leur garde.

Qui était donc cette femme ? Curieuse, Véra se rapprocha d’elle, bien décidée à en savoir plus...

La tête penchée sur le coté la jeune femme observa la rune sur le sol. Puis son regard se pose sur la lettre qu’elle a en main. Et elle se mordille doucement les lèvres. Une invitation de son grand père ? L’homme qui a enfermer son fils dans un labyrinthe et qui l’a changé en minotaure ? Un incube ? La jeune demoutonne se demandait si le choix était judicieux si aller la bas était une bonne idée. Mais elle voulait aller voir l’enfer depuis longtemps.  Un instant elle se tourne vers son compagnon. Si il la suis la bas… Il vas se faire croquer.

« Tu a de quoi vivre a l’abri un moment a bientôt. »

D’un pas décidé elle s’avance au centre des runes, et s’entaille le bras, son sang coule rapidement sur le sol. Et en bougeant a peine les lèvres elle prononce quelque paroles. Son corps fut entouré de ténèbres avant qu’elle ne se sente aspirer. Son corps chuta lourdement sur le sol…. Hum une chose était certaine elle avait fait une erreur quelque pars.  Son regard courus sur le paysage, cela ne ressemblait pas vraiment à une maison ou quelqu’un habitait. C’était vide. Elle avait du se gourer dans la lecture des runes, ou alors son sang n’étais pas assez pur. OU encore on s’était moqué d’elle.

Soupirant elle se redressa ajustant sa tunique sa poitrine, avant de dépoussiérer sa petit jupe noir. Elle prit le temps également d’ajuster ces bas blanc. Le rouge le blanc et le noir était les couleurs de sa tenue, aller avoir pourquoi elle aimait le blanc. Peu être parce que cela lui rappelait la douceur des moutons.

Délicatement elle remet sa cape de peau blanche. Elle aime beaucoup cette cape mais la il faut dire qu’elle tient chaud. Bon tout est entier, mais il semblerait que son arme soit restée là bas.  C’est un peu ennuyeux a par ces cornes elle n’a pas vraiment de quoi se défendre, sa magie a toujours été extrêmement faible, son père disait toujours qu’elle était un bon réceptacle mais qu’elle était nulle pour manipuler l’énergie qu’elle emmagasinait. Des fois elle se dit que c’est pour cela qu’elle est toujours en vie maintenant.

La jeune femme marcha... Marcha pendant un long moment jusqu’à ce que l’épuisement aille raison d’elle. Sans bruit elle s’écroula sur le chemin, si elle dormait un peu elle pourrait oublier la faim et la soif…. Oui c’est une bonne idée. Elle ne sut pas vraiment combien de temps elle resta évanouie… Mais se fut des voix qui la sortie de la noirceur.

Des gens doucement elle ouvrit les yeux, les posant sur les pieds d’une femme ? Hum oui surement un homme n’aurais pas eu des pieds aussi fin et gracieux, ni des jambes aussi galbée. Le regard de la moutonne remontant lentement le long des jambes… Pour arriver sur le visage de la démone. Se redressant a genoux, elle observa autour d’elle. Hum la démone n’était pas seule. Un sourire timide apparus sur la visage de la blonde.

« V.. Vous. A..Auriez à boire ? » 

La gorge de la jeune blonde était si sèche. Doucement elle essaie de se redresser avant de retomber, hum elle n’avait plus beaucoup d’énergie, il faut dire qu’elle n’avait plus eu de plaisir depuis un moment également.  Bref elle était épuisée.

«  Même quelques gouttes ? »

Cette créature était... Très étrange. Très particulière. Véra l’observa silencieusement, sentant en elle des gènes démoniaques, mais... Pas uniquement. Quand la créature émergea, elle comprit vite avoir affaire à une créature hybride, une mutante, ce qui était plutôt rare. Généralement, les gènes démoniaques avaient tendance à gommer toutes les autres gènes, mais la génétique était une science encore très méconnue, réservant bien des surprises... Comme cette surprenante créature épuisée qui avait croisé la route du convoi de Véra. Les gardes de la Marquise froncèrent lentement les sourcils en apercevant la créature, mais comprirent, eux aussi, assez rapidement, qu’elle n’était pas dangereuse.

Quand elle demanda de l’eau, Véra se retourna vers un démon, qui attrapa lentement sa gourde, et l’approcha de sa supérieure.

« L’eau est une denrée rare par ici, jeune femme... » fit observer Véra en récupérant l’objet.

Très rare, même. Il y avait bien longtemps que l’eau ne s’écoulait plus depuis l’Enfer, si ce n’est l’eau de certains fleuves infernaux comme le Styx ou l’Achéron, mais il n’était guère conseillé d’y boire, vu la toxicité et la nocivité de ces fleuves. Cette eau-ci venait tout droit des réserves de la Marquise, des gourdes et des tonneaux qu’elle ramenait en Enfer. L’eau était un bien indispensable pour tout le monde, y compris les démons, mais ce devait être encore plus vrai pour une démone ayant des gènes inférieures en elle.

Véra lui tendit donc sa précieuse gourde, ce qui, en soi, était le signe qu’elle lui vouait une certaine sympathie.

« Qui es-tu exactement, ma belle ? Qu’est-ce qu’une... Euh... Qu’est-ce qu’une femme comme toi fabrique ici ? Ce n’est pas vraiment un endroit pour faire la sieste... »

Somme toute, Véra ignorait encore comment qualifier cette femme...