Les rues de Nexus grouillent d'activité en cette fin de matinée, les ouvriers terminent leur travail avant d'aller manger, l'odeur des cantines emplie les voies pavées de la cité. C'est l'heure où tout le monde croise tout le monde, littéralement. Miséreux, notables, esclaves, travailleurs, trafiquants, soldats, brigands, tous se retrouvent aux mêmes endroits. Au milieu de cet énorme brassage, certains profitent de l'occasion pour commettre leurs méfaits, notamment les voleurs à la tire ou à l'étalage. Comme ce gars qui vient d'arracher son sac à une vieille dame et qui a emmené derrière lui la plupart des gardes de la zone. Takael et deux de ses capitaines étaient venus pour discuter autour d'un plat chaud, en dehors du cadre militaire. L'un d'eux ironise face à cette situation :
« Vos paris ? »
« Les gardes vont l'attraper, il est parti dans une direction où il y a peu d'endroits où se cacher. »
« Pareil que le Commandant ! »
« Je voulais parier ça aussi ! C'est nul si personne ne choisi autre chose ... »
« Tu n'as qu'à mieux choisir le sujet de tes paris ! »
Profitant de l'absence soudaine des gardes, un groupe de cinq individus peu engageants s'approche d'une terranide chatte isolée. Ils lui parlent, probablement pour la menacer si elle ose crier ou se débattre et l’emmènent à l'écart. Ayant vu toute la scène, l'elfe change brusquement de ton pour s'adresser à ses hommes d'une manière plus sérieuse :
« Préparez vous à vous battre. »
Sur ces mots, il presse le pas pour suivre le groupe qui s'est engouffré dans une ruelle partant en direction des bas-fonds. S'ils arrivent à rallier leur environnement de prédilection, ils disparaîtront dans un bâtiment et les croisés n'auront plus aucune chance de retrouver la neko ou le groupe. Ils doivent donc faire vite avant que la situation ne leur échappe pour de bon. Une fois arrivé au niveau de la ruelle, Takael s’aperçoit qu'il a de la chance aujourd'hui, le groupe de malfrats est resté sur place plutôt que de fuir. L'un d'entre-eux tient une pierre précieuse entre ses doigts et menace la neko avec un couteau :
« Où t'as trouvé ça sale pute ? C'est trop cher pour être à toi, donc tu sais où en voler plus ! Tu vas même le faire à notre place ! »
Les trois croisés arrivent derrière eux, lançant leurs sorts d'entrave pour immobiliser les agresseurs, des chaînes d'argent s'enroulant autour de leurs corps. En quelques secondes, quatre des cinq agresseurs sont ainsi neutralisés, se tortillant au sol sans pouvoir bouger davantage. Le cinquième attrape la neko et lui met un couteau sous la gorge pour tenir les soldats à distance. Un geste stupide qui va seulement le mener à une neutralisation plus brutale. Il n'a même pas le temps de crier une menace à l'attention des croisés qu'une masse verdâtre apparaît dans son dos. Le slime englue ses bras, bloquant tout mouvement avant de le tirer vers l'arrière, libérant la terranide de son emprise. Takael s'avance vers lui en le pointant du doigt.
« Lâche moi putain ! »
« Entrave ! »
Le slime disparait brusquement, libérant le malfrat alors qu'une chaîne d'argent fonce vers lui. Incapable de réagir, il se retrouve lui aussi enchaîné par le sort.
« Emmenez-moi ça à la garde, avec un petit détour. »
Ordonna Takael à ses hommes, le petit détour signifiant que les cinq agresseurs allaient se faire tabasser sur le chemin pour avoir osé déranger trois croisés en pause. Puis, l'elfe se penche sur une pierre précieuse tombée au sol, la ramasse, la fait tourner entre ses doigts, l'admire. Finalement, il s'adresse à la neko, qu'il considère automatiquement comme une esclave :
« Tu as été blessée ? Où as-tu trouvé ça ? Où se trouve ton propriétaire ? »
Car ce n'est pas tout les quatre matins qu'on voit une terranide se balader avec des pierre précieuses sur elle et sans son maître. Surtout à deux pas des bas-fonds, réputés pour être un repaire de personnes peu recommandables.