Il y avait bien longtemps que j'avais eu des vu Narmacille. Malheureusement à l'époque, mon général me l'avait interdit. Les vierges se vendent bien sur les marchés aux esclaves. Je n'avais pas osé contredire les ordres de mon chef. A l'époque je n'étais qu’un sous-fifre sans grande valeur, et il aurait été facile pour lui de me tuer.
Maintenant c'est autre une autre affaire, une autre année. Je n'étais plus le petit sous-fifre à la botte d'un homme avare. Je m'étais retiré et je vendais maintenant mes services en tant que mercenaire. Il m'arrivait aussi de chasser.
Cependant je ne chassais pas de animaux simples. J'aimais le gibier intelligent. Aujourd'hui, la proie était celle dont on m'avait privé quelques années auparavant. Je me trouvais dans la forêt. Chênes, châtaigniers, sapins, ifs, noisetiers, tous ces arbres se côtoient dans un foisonnement inextricable de verdure, entourant des grottes et des ruisseaux, ainsi que de somptueuses clairières. Une route traverse cette forêt, aux frondaisons si épaisses que parfois le soleil y entre peu. Des bruits étranges résonnaient et de petites créatures se faufilaient dans les fourrés. J’avais laissé de l’avance à la jeune femme que je pistais. Je chantais joyeusement :
Vient chez moi, je te protégerais dans mes sous-bois...
Profite de moi, je te donnerais à rêver, tu vois un peu de moi....
Aime-moi, tu te retrouveras à travers moi....
Protège-moi, sans moi, tu ne seras plus jamais toi...
Fait de moi un peu de toi, fait que toi, je serais éternellement un de tes émois
Au loin je vis des cabanes aux arbres. Les cabanes étaient accrochées en haut d’un gigantesque arbre. De petits point reliés les cabanes similaires l’une à l’autres. Le soleil ne s’était pas encore levé alors que je scrutai les cabanes environnantes sans apercevoir une forme de vie quelconque. Aucun bruit ne retentissait. Où pouvait se cacher cette fripouille de Narmacille ? Je continuais à marcher, mon arc en main. Observant les traces de pas ici et là dans la boue. Elle ne devait plus être si loin.