Le meilleur moyen de rejoindre la capitale de Papua, à l’extrême Est, en arrivant depuis l’Ouest, était incontestablement d’emprunter les multiples marchands qui partaient depuis
Malakim, l’une des plus grandes villes situées dans les profondeurs de Papua. Malakim, qu’on surnommait «
Seconde Capitale », était une grande cité, comprenant plusieurs pyramides, témoignages architecturaux du passé glorieux de Papua, et était une puissante ville, avec de hauts murs, des tours, des bastions, un vaste souk... Elle était la capitale de l’intérieur, au centre de Papua, et était placé à la source d’un fleuve, Papua se trouvant à l’extrémité du fleuve. Tous les jours, les navires remontaient le fleuve de Papua, l’un des endroits les plus touristiques et les plus paisibles de cette terre de sable, avec de multiples patrouilles, des ports intermédiaires, des bastions plantés ici et là. Il ne fallait pas oublier que Papua était un grand État, une immense province impériale, et très dangereuse. Monstres, brigands, bandits, créatures monstrueuses... Les terres intérieures de Papua étaient redoutables, et l’armée papuanne, en conséquence, était très importante. Papua était jadis un shah, un véritable empire désertique, qui avait, peu à peu, regroupé sous son autorité divers califats et sultanats, chacun ayant ses propres armées, le tout fédéré par une armée centrale.
Depuis que Papua avait été annexé par l’Empire, le terme de « shah » avait disparu, mais Papua avait conservé son ancienne administration. Chaque province papuanne était bâti sur les anciens territoires du shah, et chacun conservait encore ses armées locales, devenues des milices, chargées de la sécurité intérieure. L’armée avait toujours eu une place importante à Papua, mais aussi les marchands En réalité, les marchands avaient surtout de la place dans le cœur de Papua, à l’Est, tandis que, dans les plaines orientales, les nobles et les soldats étaient encore extrêmement influents.
Tout ça pour dire que, quand le navire transportant Aaliyah arriva, il était sous bonne garde. La Rose du Désert n’avait pas voyagé dans un navire marchand, mais dans une péniche militaire, et rejoignit Papua par l’extérieur, en filant le long d’un affluent qui contournait la ville pour la rejoindre rapidement en contournant des récifs.
«
Nous y voilà ! » s’exclama un marin.
Pour éviter les récifs, de multiples phares avaient été dressées, mais, surtout, autour du port de Papua, on avait fait une longue digue, ouverte en plusieurs endroits. Cette digue avait été conçue pour protéger le port des incursions pirates. En effet, Papua était le long d’un immense lac intérieur, un lac si grand qu’il faisait la taille d’une mer, et autour duquel il y avait quantité de royaumes et de provinces impériales. Ensemble, toutes ces provinces constituaient l’un des poumons économiques de l’Empire. C’était aussi une zone dangereuse, avec de nombreux pirates, et qui, historiquement, avait fait, et faisait encore, l’objet de nombreux conflits.
C’est ainsi que la péniche accosta
le long du port de Papua. C’était une venue très spéciale, et, en conséquence, quand les soldats descendirent pour annoncer la présence de la Rose, il y avait, face à eux, une calèche, et de nombreux soldats. Le capitaine descendit ensuite.
Le vent faisait claquer les drapeaux. Le port de Papua était ridicule par rapport à celui de Nexus, mais il comprenait tout de même de nombreux quais et pontons, et, depuis le port, on pouvait voir le
Grand Souk.
L’homme qui accueillait Aaliyah n’était pas n’importe qui : c’était
Nasrim, le Grand Vizir de Papua. C’était presque le deuxième homme du royaume, un haut-fonctionnaire assurant les fonctions de Cchef du Conseil Royal de Papua. Nasrim était, entre autre chose, responsable du Harem Royal.
Quand Aaliyah descendit, il s’inclina respectueusement devant elle, et lui fit un baisemains. Courtisane du Harem, c’était loin d’être un déshonneur, c’était même une profonde marque de respect.
«
Ma Chère, vous êtes aussi belle que ce que la légende rapporte. J’espère que ce voyage ne vous a pas trop éreinté, mais, ce dont je suis sûr, c’est qu’il n’a en rien érodé votre magnificence. »
Indéniablement, la Rose du Désert était, effectivement, une vraie rose.