Grace prenait son métier à cœur. Être photographe professionnelle était pour elle une passion, un métier et une chance, tout ça à la fois. Rare étaient les personnes étant parvenues à faire de leur passion leur métier. La jeune femme y était parvenue, et elle savourait pleinement. Sa vie était bien remplie, entre shootings, catalogues, panoplies, etc. Sans compter tous les voyages qu’elle devait faire pour se rendre à tel ou tel studio. C’était la vie dont elle avait toujours rêvé, et dont elle a bataillé pour l’avoir. Aujourd’hui, elle en profitait, tout simplement, avec le sourire.
Elle bombarda Lolita de flash. Ou plutôt, de temps à autre ; car l’objectif était pour, Grace, d’utiliser le moins de lumière artificielle. Lolita était déjà sublime sans cela, alors pourquoi se donner la peine d’utiliser d’autres artifices ? Grace prenait plusieurs photos à chaque pose, alternant les angles et l’inclinaison. Lolita de son côté changeait périodiquement de pose, faisant bien sourire Grace qui ne pouvait que constater qu’elle savait bien jouer la comédie. Car poser, c’était aussi savoir être comédien. Lolita se débrouillait comme une chef, et cela ne fit que conforter Grace dans l’idée qu’elle avait.
Cependant, bien qu’elle était concentrée corps et âme sur son appareil et sur le sujet, la jeune photographe ne pouvait s’empêcher de trouver Lolita des plus gourmandes dans son attirail. En réalité, elle la jugeait d’un œil artistique, principalement, même si cela avait tendance à déborder sur un point de vue plus personnel, plus … Sentimental. Grace ne pouvait qu’admirer la beauté de son amie, qui était très bien mise en valeur dans la tenue qu’elle s’était composée. Que ce soit ce soutien-gorge, ces délicats bas ou ce porte-jarretelles, Lolita était … Sexy, aux yeux de Grace. Sexy et classe, avec cette touche d’innocence et de grâce, qu’émanait naturellement de son être. La photographe ne la sous-estimait pas ; Lolita avait réellement un énorme potentiel en elle. Elle espérait tant qu’elle accepterait d’embrasser cette voie, qu’est le mannequinat.
Pas le mannequinat classique, où l’on poussait des pauvres femmes à se torturer et à rester aussi maigre que des planches de bois. Elle parlait du mannequinat hors-défilé et haute couture. Ou du moins, uniquement dans des sessions spéciales. Grace était profondément convaincue qu’une grande carrière attendrait Lolita si elle acceptait, mais … Il n’en tenait qu’à l’adolescente de décider. Grace se ferait une joie de tout lui expliquer à la fin de la séance, mais pour le moment, elle était concentrée à prendre des multiples photos d’elle. Sa bonne humeur, son air pétillant et ses rires enfantins donnaient le large sourire à Grace. L’ambiance était détendue, calme, bonne enfant. Voilà ce que c’était, les sessions shootings ! Après une première vague de photos, Grace s’arrêta pour faire une revue de toute les prises. Lolita lui déclara que ça lui faisait un bien fou de la revoir, et bien entendu, ce bien fou était réciproque.
« Tu n’imagines pas non plus à quel point ça me réchauffe le cœur de te voir aussi radieuse ! Et je vais d’ailleurs t’en donner encore, du sourire ; je vais te montrer les photos … » Dit Grace, en venant sautiller vers le canapé, prenant assise à côté de son amie. Elle tendit légèrement l’appareil, tout en le gardant en main, faisant défiler à allure lente les différentes photos prises. Elle laissa le temps à Lolita de les juger, d’émettre son avis sur chacune d’entre elle. Bien sûr, elle ne se priva pas de donner le sien aussi. « Je te l’ai déjà dit des milliers de fois Lolita mais … Tu es belle. Et photogénique ! J’ai rarement vu des modèles étant aussi bien réceptif à la photographie. » Lui déclara-t-elle, de sa voix chaleureuse et douce.
C’était un tout ; Lolita, son accoutrement, ses mimiques, ses expressions. Peut-être ne le faisait-elle pas consciemment, mais elle savait doser chacun pour créer des poses uniques et délicieuses, ravivant la photo et la prise. Un talent certain, que Grace ne pouvait qu’admirer. Plus elle regardait son amie s’épanouir au travers ses photos, plus son cœur se réchauffait vis-à-vis d’elle. Lolita était un peu comme … Sa protégée. La voir souriante, et aussi réussite dans ses photos, ne pouvait que lui faire plaisir. « Je ne sais pas comment tu t’es débrouillée mais … Fichtre, tu as composé une tenue qui te mets diablement en valeur ! Je suis presque jalouse de ne pas avoir d’aussi bon gout en la matière que toi ... » Lui dit-elle, en la taquinant un peu. Elle disait peut-être cela pour complimenter Lolita (Car elle le méritait mille fois), mais inconsciemment … Grace, en la voyant ainsi, avait commencé à éprouver du désir pour elle.
Du désir comme on pouvait l’entendre. Et plus les minutes passaient, plus ce désir grandissait, tout doucement, petit à petit. Grace espérait simplement que Lolita ne finirait par prendre mal tous ses compliments. Elle était de nature à gâter celles et ceux qu’elle aimait, et cela passait par les mots. Peut-être qu’après, cela passerait … Par les gestes ?