La petite se couche et commence à se retourner dans le sac de couchage. Il est trop grand pour elle, mais mieux vaut ça que trop petit. Je passe un petit moment à m'acclimater à l'obscurité ambiante, revenant souvent sur la petite Roxie, qui se retourne beaucoup dans le sac. Je devine assez aisément ce que c'est. Le stress, l'inconnu, et l'endroit qui ne doit pas beaucoup aider à ce qu'elle se détende. J'ai connu tellement de situations du genre que maintenant, je parviens à m'endormir presque dans toutes les circonstances, mais ce serait surprenant qu'elle y arrive aussi facilement.
Elle se retourne encore un moment, restant la principale source de bruit dans le secteur et je peux pas m'empêcher de trouver ça attendrissant. La petite chose innocente coincée dans mes embrouilles en train d'essayer de dormir. Pour un peu, ce serait à chialer.
Elle finit par se redresser et se frotter les yeux pendant que je retiens un soupir amusé. J'aurais parié que j'aurais gagné.
- Jim... je n'arrive pas à dormir. Je réessaierai plus tard.-
Pas d'soucis p'tite Roxie, j'ai connu ça aussi. Dis-je en lui adressant un sourire paternel.
Juste fais gaffe d'pas trop t'éloigner.Je la regarde tourner un moment du côté du cheval et en profiter pour le caresser un peu. Les animaux ont le don d'apaiser les gens autour d'eux quand il sont calmes, ce qui me convient assez dans la situation actuelle. Elle reste là un petit moment avant de s'éloigner dans une petit pièce attenant à la tour principale où je la vois disparaître. Comme j'ai inspecté la tour plus tôt, je ne me fais pas de soucis. S'il y avait eu un truc dangereux, il m'aurait sauté dessous tout-à-l'heure.
Je réalise quelques minutes plus tard que j'ai péché par excès de confiance. Au début j'entends un petit cri de surprise qui me fait relever la tête, puis des cris de détresse.
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Jim, au secours !!Poussant un horrible juron, je bondis du rondin qui me servait de siège et fonce armes en main dans l'ouverture menant à la petite alcôve. Je suis saisi de surprise en constatant la présence d'un
zerglingdans la pièce. Il s'est agrippé au dos de la petite et se retient à elle avec ses pattes griffues pendant qu'il lui mord le cou.
Mon sang ne fait qu'un tour, la petite est en danger et les morsures des zerglings sont souvent empoisonnées. Mais je ne peux pas ouvrir le feu comme ça, mes balles ont tant de pouvoir de perforation que si je ne prend pas le bon angle, je risque que mes projectiles traversent le zergling pour finir dans la gamine. Je fais plusieurs pas de côté pour le prendre de flanc et dès que je suis sûr de mon coup, je lui fait sauter la caboche en deux tirs. Sa tête éclate dans un geyser pas très ragoûtant, mais je m'en fous royalement. Je parviens de justesse à rattraper la jeune Roxie avant qu'elle ne s'effondre au sol, rangeant mon arme de l'autre main pour avoir les deux de libre.
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Hé, p'tite, reste avec moi ! Bordel de... Parle-moi, laisse-toi pas aller ! Dis-je en passant mon autre main sous ses jambes pour la ramener dans l'autre pièce.
J'y vois très mal avec l'obscurité ambiante, alors au diable la discrétion, je reprend ma torche électrique juste après avoir couché la petite sur le sac et me précipite sur ma trousse de soins. Je bénis la génial dame qui a eue un jour l'idée d'inventer l'injecteur automatique et me saisi de celui contenu dans ma trousse avant de lui planter à l'arrière une fiole d’anesthésiant.
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Reste avec moi ma belle ! Parle-moi de n'importe quoi ! Décris-moi ton plat préféré, sors-moi des histoires sur ton paternel ou sur ta mère, mais continue à me causer ! Lui intime-je en regardant l'état de son cou pour réaliser que ce ne serait pas une bonne idée de lui faire une injection dans des morsures.
Mais j'ai besoin d'une grosse veine qui montera rapidement au cœur. Et je n'en connais pas trente-six. J'écoute d'une oreille distraite ce qu'elle me dit pendant que j'opère.
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Désolé gamine, cas de force majeure, grogne-je en rosissant, ce qui ne doit pas être très visible.
Je remonte sa jupe sur ses jambes juste au-dessus des genoux et enlève mon gant droit pour tâter sa cuisse gauche et trouver sa fémorale. Je colle alors l'injecteur contre.
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Tu pourras me coller un baffe plus tard pour ça. Lui dis-je alors que l'injecteur pince sa peau et lui insuffle un produit qui en moins d'une minute neutralise au cerveau toute sensation de douleur.
J'en profite pour inspecter rapidement les blessures. Étrangement la bestiole n'a pas eu l'air de vouloir mordre profondément et j'ai beau savoir que les Formiens préfèrent capturer les femmes, je trouve que les blessures sont de loin pas aussi profondes qu'elles auraient pu l'être. À croire que la bestiole a fait attention de pas trop la blesser.
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On te trouvera autre chose à te mettre... Gromelle-je en remisant la lampe de poche dans ma bouche pour avoir les deux mains de libre.
À gestes lents et précautionneux je défait le haut de sa robe et utilise mon couteau de combat pour couper l'espèce d'attache qu'elle a autour de la gorge et qui est lardée comme c'est pas permi. Je retire doucement les morceaux au niveau de ses plaies et me munis d'une gaze ainsi que du flacon de désinfectant pour nettoyer délicatement ses plaies. Comme je m'y attendais, une substance visqueuse et légèrement verdâtre se trouve au niveau des blessures. Cette saleté lui a bien inoculé quelque chose, mais quoi ? Normalement les Zerglings sécrètent de l'acide pour percer nos armures de Marines, mais si c'était de l'acide les dégâts seraient bien plus important. À croire que ce Zergling a muté pour produire un autre type de sécrétion, mais quoi ?
Malheureusement, je ne suis pas toubib et tout ce que j'ai c'est mes connaissances de premier secours sur le terrain. Je nettoie les plaies aussi délicatement que je le peux, puis je sors un petit spray du set. Il contient un liquide qui, au contact des blessures, mousse et laisse une peau synthétique blanchâtre sur les plaies qui se résorbe au fur et à mesure que les plaies se referment. Je m'en sers pour redonner figure humaine aux griffures de son cou et de ses épaules. Je profite ensuite que le plus gros est fait pour m'occuper de celles de ses bras. Mais au final la gamine est presque intact. Le seul point qui me chagrine, elle est brûlante. Pas juste le front, on dirait que tout son corps est en train de chauffer et ça, je ne sais vraiment pas quoi en penser.