Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Évasion [Dannika Crown]

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Amélie

Humain(e)

Évasion [Dannika Crown]

lundi 06 avril 2015, 02:23:58

C’était dans le quartier historique de Seikusu qu’on trouvait tout. Un ensemble de petites rues piétonnes, où les véhicules étaient très rares, car il n’y avait pas assez de place. C’était un endroit qui s’articulait autour d’un grand marché local, similaire à toutes ces images qu’on pouvait se faire… Les petites rues du marché formaient un quadrilatère s’articulant autour d’un bâtiment central, avec d’autres étals. Poissons, vêtements, jeux vidéos, livres, mangas… Il y avait de tout ici, et quantité de gens. Amélie avait pu voir des grillades de crevettes, de nombreux étals de pêcheurs, et autant d’autres choses… C’était ainsi qu’elle avait entendu parler d’une librairie locale. Amélie s’était promenée le long de ce marché, avec sa casquette vissée sur son crâne. Elle voyait les regards curieux, et parfois désapprobateurs, de certaines mères de famille. C’était comme si elles sentaient, instinctivement, qu’Amélie étai une jeune femme isolée et sans foyer… Une fille de mauvaise fréquentation pour leurs enfants. Amélie voyait alors ces mères resserrer leurs mains autour des leurs, tout en s’écartant rapidement. Amélie ne s’en familiarisait pas. Atterrir au Japon après avoir fui la France était loin d’être son choix le plus malin. Elle se heurtait ici à de nombreuses barrières. Les Japonais étaient des insulaires se méfiant des étrangers, ne les appelant pas « gaijin » pour rien. Or, outre cette barrière sociétale, il y en avait une autre, beaucoup plus difficile, et qui amenait Amélie à sacrifier de nombreuses heures…

…La langue.

La langue japonaise était en effet extrêmement différente de la langue française, et, fort heureusement, Amélie était très douée en anglais. Et, bien que les Japonais soient hostiles aux étrangers, la langue anglaise était assez facilement admise dans ce pays, beaucoup plus qu’en France. Amélie arrivait à s’en sortir en recourant à l’anglais, mais, de manière générale, elle était larguée par les kanjis. Le japonais était une langue très orale, ce qui faisait que l’écrit était extrêmement difficile pour elle. Elle avait plusieurs dictionnaires, des manuels d’apprentissage de la langue, mais… Et bien, même ainsi, ce n’était pas simple. Or, et c’était là embêtant, Amélie avait toujours aimé lire.

Quand elle était encore en France, elle se rendait au CDI de son lycée, ou dans une bibliothèque municipale, afin de lire. La bibliothèque Andrée Chedid était l’une de ses préférées, à l’époque, et elle s’y rendait très souvent, dans la mesure où, par rapport à sa famille, tout était préférable. Elle y restait parfois jusqu’à la fermeture, lisant des bandes dessinées, ou des romans. Malheureusement, au Japon, les livres en français étaient très rares, et, à défaut, elle s’était lancée sur des livres anglais. C’est ce qui l’avait amené devant cet étal.

« Vous cherchez quelque chose, Mademoiselle ? » lui demanda le vendeur, en japonais, en la voyant farfouiller parmi les livres.

Elle avait trouvé un livre français, Bel-Ami de Maupassant, et le leva devant l’homme.

« Où avez-vous obtenu ce livre ? »

Il avait suffi de cela pour qu’elle se retrouve, plusieurs jours après, devant la librairie où l’homme s’était fourni. Elle y entra donc, le cœur battant légèrement dans sa poitrine. La perspective de pouvoir trouver des livres écrits en français était très rare pour qu’elle la laisse passer. La librairie était assez petite, rien à voir avec une grande surface, où elle était généralement surveillée par des agents de sécurité patibulaires. Ici, c’était une atmosphère chaleureuse, avec un petit salon de thé, où plusieurs individus discutaient entre eux, généralement des lycéens, ou des adultes ayant moins de trente ans.

Le fait que la librairie se trouve dans le quartier historique faisait que l’endroit était très calme. Amélie retira sa casquette de sa tête. Elle portait un jean légèrement troué, une veste noire, et un débardeur blanc, puis s’approcha d’une étagère, et farfouilla parmi les livres. Quand quelqu’un s’approchait d’elle, généralement pour aller chercher des livres, on pouvait voir Amélie se crisper légèrement, comme si elle avait instinctivement peur qu’une personne s’approche trop près d’elle.

Malheureusement, Amélie peinait à trouver, et, après un petit quart d’heure, elle se gratta la tête, puis se rapprocha ensuite d’une hôtesse. Elle s’exprima ensuite dans un japonais hésitant, cassé, avec des intonations françaises perceptibles :

« Ex… Excusez-moi… Auriez-vous des… Des livres français ? »

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Dannika Crown

E.S.P.er

Re : Évasion [Dannika Crown]

Réponse 1 lundi 06 avril 2015, 22:43:03

- "Et la jeune princesse guerrière fit glisser lentement l'acier de sa rapière elfique le long de son fourreau, le bruissement contre la gaine de cuir sonnant l'annonce de sa charge prochaine sur le terrible Roi Troll qui avait dévoré sa mère quelques années plus tôt. La princesse raidit imperceptiblement ses membres en préparation de son assaut, se tournant vers son mortel adversaire pour lui demander...."
- Ex… Excusez-moi… Auriez-vous des… Des livres français ?
-  Pardon
?

Face à la cliente arrivée de façon impromptue, Dannika Crown fit battre ses longs cils noirs comme au sortir d'un songe. De la jeune femme à l'allure tout aussi occidentale que la sienne ne la séparait que l'étal des livres pour enfants sur lequel Danni s'était installée quelques temps plus tôt avec le cahier qu'elle ne quittait jamais et qui lui permettait de coucher sur le papier les idées d'histoires qui lui venaient à l'esprit. C'était surtout dans cette librairie qu'elle aimait tant que son imagination fleurissait et ses collègues de travail autant que ses patrons avaient pris l'habitude de la voir s'arrêter d'un coup pour griffonner une page avant de reprendre son travail comme si de rien n'était. Les clients les plus anciens s'en amusaient et n'y prêtaient plus attention, tandis que les nouveaux en souriaient le plus souvent. Il était plus rare que l'anglaise ne se mette à déclamer les lignes qu'elle venait de rédiger, mais cela arrivait pourtant. Comme là, alors que l'inconnue était venue l'interroger.

Dannika se râcla la gorge et ses joues rossirent joliment le temps qu'elle ne se reprenne. Sa timidité restait toujours quasi-maladive, mais abritée dans son cocon de bouquiniste, son domaine, il était très atténué. Ce qui lui permit d'affronter cette situation un peu gênant d'une façon plutôt sereine, du moins par rapport à son habitude.

- Je vous prie de m'excuser, mademoiselle, fit-elle en souriant légèrement. Des livres français, c'est cela ? Nous en avons quelques uns, oui. Par "français", vous entendez simplement traduits dans cette langue ou plutôt issus originellement d'auteurs de l'hexagone ?

L'accent japonais de Danni n'était pas mauvais, mais il sentait assurément l'étranger. La langue du Soleil-Levant cassait un peu sa diction naturellement agréable aux douces intonations suaves, ce que d'aucuns trouvaient dommage. La jolie brunette était plus à l'aise à l'anglais, mais avait quelques notions de français également. En s'essayant à cette langue, la demoiselle Crown s'était amusée des tonalités de son accent et avait commencé à élargir doucement son vocabulaire par pur jeu. Elle butait sur des choses comme certaines conjugaisons et autres tournures de phrases mais regrettait surtout de peine à lire cette jolie langue.

D'un petit mouvement de tête assorti d'un sourire plus naturel que commercial, Danni invita la cliente à la suivre à travers les rayonnages, non sans avoir récupéré son cahier et son crayon avant de se mettre en marche. Tandis qu'elle évoluait dans la librairie sans regarder alentours, on pouvait d'ailleurs l'entendre marmonner des choses à propos de la princesse guerrière et de son Roi Troll. Enfin, la libraire se planta devant une étagère un peu à l'écart, coincées entre deux soeurs plus imposantes. Danni abandonna son ouvrage et se retourna vers la jeune femme, se râclant la gorge tout en fronçant ses fins sourcils alors qu'elle cherchait à traduire ce qu'elle avait en tête.

- Voici le livre du françay, dit-elle dans la langue de Molière avant de rire pour elle-même et de continuer en japonais. En haut, les auteurs français. En bas, les traductions en français de différentes oeuvres. C'est un peu restreint, mais nous avons peu de demande... Mais sachez que nous pouvons passez des commandes ! Avez vous besoin d'autre chose ?

Amélie

Humain(e)

Re : Évasion [Dannika Crown]

Réponse 2 vendredi 10 avril 2015, 01:46:28

Amélie tomba sur une jolie fille avec de longs cheveux bruns... Comme les siens. De fait, en l’entendant parler, et en la voyant, elle comprit que cette vendeuse était, comme elle, une gaijin. Quoique... Elle ressemblait plutôt à une métisse. Ses yeux n’étaient pas bridés comme ceux des Japonais, mais l’apparence globale de son visage avait quelque chose d’oriental et d’occidental. Cependant, c’était son accent qui la trahissait. Difficile de trafiquer son accent, et, même si son japonais était bon, quand la vendeuse se mit à parler, Amélie sentit bien des intonations anglaises. Elle suivit la femme, tout en se demandant si elle aussi ne pouvait pas travailler dans un tel endroit. Gérer des bouquins, ça n’était pas très compliqué, non ? Et puis, ça lui ferait enfin une rentrée d’argent... Elle était capable de s’habiller et de sentir bon en prenant des douches. La preuve, aucun client ne l’avait regardé avec dégoût ou avec suspicion. Amélie suivit la femme, tout en réfléchissant sérieusement à cette option. S’occuper de livres, ce n’était pas très compliqué, et elle serait rapidement capable de s’y repérer, comme elle avait toujours aimé les livres.

*Je ne peux pas toujours être un fardeau pour Zetsu et Mishi, après tout...*

Ils étaient sa seule famille... Mishi était une prostituée, celle qui offrait généralement de quoi vivre en enchaînant des pipes dans le parc ou dans des quartiers mal famés de la ville. Zetsu, quant à lui, était le seul homme du trio, un jeune garçon débrouillard, qui portait sur lui un costume rapiécé, un pistolet-mitrailleur déchargé (trouver des balles au Japon n’était pas simple, on ne les vendait pas dans n’importe quelle épicerie, contrairement aux États-Unis), et qui se chargeait, dans la mesure du possible, de ramener du mobilier au sein de leur repaire, généralement (toujours) en le volant. C’était Zetsu et Mishi qui avaient recueilli Amélie quand elle avait débarqué de l’avion pour se retrouver ici, à Seikusu, complètement paumée, avec des connaissances plus que basiques du japonais, et l’hostilité forte des locaux, qui voyaient en elle ce qu’elle était : une gaijin clocharde. Tout au plus lui proposait-on de baiser avec elle. Amélie s’était reconstruite avec ces deux-là, mais elle savait pertinemment qu’elle était un boulet. Elle dilapidait l’argent en fumant et en se droguant, et se sentait responsable à chaque fois. Travailler dans une librairie, avoir des horaires de travail, lui donnerait au moins l’illusion d’avoir une vie normale... La seule chose à faire, c’était éviter de se droguer, même si, ça, ce n’était pas facile. Amélie avait régulièrement des pulsions, et, si pour l’heure, elle était clean, elle ne se faisait pas trop d’illusions. La chance était une pute, et elle n’avait plus un sou vaillant.

La femme la conduisit devant un rayon de bouquins, faisant sortir Amélie de ses pensées. La serveuse tenait dans la main un livre, et Amélie, qui n’y avait pas fait attention sur le coup, comprit qu’elle avait visiblement hâte de se replonger dedans. Elle s’exprima alors en français, charcutant légèrement la langue, comme tout étranger s’exprimant dans une langue qui n’était pas la sienne. Amélie ne faisait guère exception. Elle avait beau être bilingue avec l’anglais, quand elle parlait en anglais, les intonations françaises ressortaient parfois. Contrairement au français, l’anglais était une langue très tonique, où l’accentuations sonore se faisait sur des emplacements différents qu’en français. C’est souvent de cette manière qu’on repérait un Français, car il parlait l’anglais de manière hachée... Et inversement pour l’Anglais tentant de communiquer en français. Amélie avait toujours trouvé ces différences amusantes, comme si l’anglais et le français étaient deux langues jumelles qui se titillaient mutuellement. De fait, il était fascinant de voir ô combien les comparaisons entre les langues illustraient du passé historique des peuples les utilisant... Alors, forcément, quand on passait au japonais, le changement était notable, surtout quand il fallait s’attaquer aux kanjis.

« Merci » lâcha-t-elle en japonais, avec un grand sourire.

Elle avait senti l’anglais perler dans la bouche de cette femme. Amélie n’avait peut-être plus un seul centime à dépenser à Dame Fortune, mais elle n’était pas idiote. En d’autres circonstances, et avec d’autres parents, elle aurait sans aucun doute pu être une femme remarquable et très intelligente. Elle observa donc les livres, puis reprit, cette fois-ci en anglais :

« Ce ne sera pas nécessaire de faire des commandes pour moi, vous êtes très aimable, Mademoiselle. »

Peu de demandes... Ça semblait logique. La culture française n’avait pas le même impact que celle de la langue de Shakespera. Amélie observa un peu les rayons. Un abominable Discours de la Méthode trônait en plein milieu, à côté d’autres grands classiques français. Amélie vit du Maupassant, du Zola, Les Misérables de Victor Hugo... Et s’arrêta sur un ouvrage de Charles Baudelaire.

*Oh...*

Les Fleurs du Mal. Elle attrapa le bouquin en se hissant sur la pointe des pieds, puis le montra à la femme, lui exhibant la couverture.

« Vous l’avez déjà lu ? C’était mon livre préféré au lycée... »

Ce recueil avait fait partie des livres qu’il avait fallu étudier en français. Amélie avait été l’acheter toute seule, ne pouvant guère compter sur sa mère, et elle s’était amusée à le lire.

« J’ai toujours trouvé qu’il me définissait un peu... » soupira-t-elle ensuite, plus pour elle-même que pour la serveuse, même si cette dernière pouvait l’entendre.

Quand Baudelaire définissait le monde comme quelque chose d’horrible, il allait de soi qu’Amélie ne pouvait qu’être d’accord avec ce point de vue. Le récit de sa vie, tout simplement.

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.


Répondre
Tags :