Je fais quoi ici ? | PV Diablotin

Momoka avait toujours passé sa vie entre ces murs. Elle ne s’en était que rarement éloignée, sa mère lui déconseillant de se mêler aux autres en dehors du couvent. Comme si elle pourrait ne pas être la bienvenue, comme si elle ne devait pas se trouver ici. La jeune fille sait bien qu’elle n’est pas humaine comme les autres, pourtant, elle se refuse à accepter d’être autre chose. A ses yeux, c’est tout ce qu’elle est, une jeune adolescente humaine qui va devoir se débrouiller comme une grande par obligation. Un sac sur son épaule, un en main, elle n’a pas grand chose comme matériel. Elle a juste une tenue de rechange, ayant eut droit à une robe blanche, couvrant en partie sa queue diablotine qu’elle recourbait au mieux en-dessous de ce tissus. Pour ses épaules, elle avait juste une sorte de petit gilet qui ne fait que les bras.

Elle avait passé deux semaines à se promener dans les alentours, passant par une ville et deux villages. Se cacher était plutot compliqué, en plus, elle ignorait ou se rendre, à qui demander, comment trouver. Finalement, elle était revenu vers ses murs. Elle était revenue sur ses pas et après être restée debout devant le couvent, elle a finit par faire demi-tour, en décidant de couper par la forêt cette fois.

Après une bonne demi-heure, ses pas l’ont mené au travers des arbres, hors des sentiers battus pour trouver sa propre voie. Après tout, pourquoi ne serait-elle pas guidée par une force invisible ? Elle avait appris que la foi montrait la voie, donc autant tenter sa chance de voir en pratique l’application de ces adages enseigner au couvent. Le bruit de l’eau, à son oreille l’attira. Momoka eut l’envie de voir de ses propres yeux la magie de la nature. Passant entre les arbres, sous les branches, elle finit par l’apercevoir.

-C’est si beau.

Murmura-t’elle pour elle-même alors qu’elle s’approchait pas à pas. Vers un arbre, elle retira ses souliers pour permettre à ses pieds de sentir l’herbe sous ses orteils, puis la dureté de la roche, jusqu’à la fraicheur de l’eau. La cascade était d’un bleu si pur…Mais quelque chose semblait un peu flou juste sur les rocher du coté. Curieuse, cette petite naive s’en approcha pour verifier que ce ne fut pas là juste une illusion en raison de l’eau ou de ses yeux peut-être fatigué. Et là…

-Mais que….Aaah !

La seconde d’après, elle avait quitté la cascade. Ses yeux grands ouverts, elle regarda à gauche, à droite, puis à gauche de nouveau. Ou se trouvait-elle ? Ou était la cascade d’eau, l’herbe souple sous ses pieds ? Rien n’y ressemblait. C’était plus rougeoyant, plus sombre, plus…Terreux. Avait-elle chuté et cogné la tête ? Ca devait être ca. Quelle autre explication sinon ?

tenue

La boule de feu fusa de ses doigts, et explosa contre la carcasse du Warg. La bestiole, une sorte de grand loup qui était déjà auréolé de flammes, poussa un couinement en se reculant. Le feu ne pouvait pas vraiment la blesser, et la bête, en grondant, bondit vers Alastar. Le Diablotin bondit sur le côté, évitant la charge du monstre, qui mangea la poussière. Sa queue fouetta l’air, répandant sur son chemin des braises et des flammèches. La bête rugit son mécontentement, puis l’attaqua à nouveau. Le Diablotin joua encore sur l’esquive, puis utilisa son épée démoniaque, confiée par Onyxian, sa grande sœur (et responsable du clan des Magoa) pour frapper la bête, la lacérant sur le flanc. Elle couina de rage, et attaqua à nouveau, manquant de peu Le Diablotin, griffant son torse.

« Aïe ! Ça fait mal ! Sale bête ! »

Pour toute réponse, le Warg gronda. Quitte à se faire griffer, Alastar préférait que ce soit entre les mains de l’une de ses maîtresses. Ce Warg était difficile à calmer, comme on pouvait s’y attendre. Onyxian les frustrait volontairement, afin de les rendre plus hargneux. Cette bestiole s’était enfuie de son enclos, et avait réussi à filer par une Faille dimensionnelle. Furieuse, et estimant qu’il était de la responsabilité de son bon-à-rien de petit-frère de veiller sur eux, elle lui avait ordonné, grâce à la douce, mais non moins sévère, caresse d’un fouet d’y aller. La vérité, c’était que, lorsque les Wargs s’étaient échappés de leur enclos, et qu’Onyxian avait appris que l’un d’entre eux avait filé par une Faille, elle se tenait dans un bureau jouxtant une chambre, dans laquelle une esclave hurlait à la mort sous les assauts fougueux du Diablotin. Entendre son frère baiser toute la journée avait achevé d’énerver Onyxian. Elle avait fait irruption dans la chambre, avait attrapé notre pauvre Alastar par le cou, l’arrachant des cuisses de la belle femme se pliant à sa verge, et l’avait traîné dans le couloir, avant de le fouetter.

Maintenant, Alastar se retrouvait là, à combattre le Warg. Fou furieux, la bête se battait contre lui, et la magie du Diablotin, reposant sur le Feu, ne lui était pas trop utile. Il devait affaiblir le Warg pour le ramener auprès d’Onyxian, ce qui était difficile. Concrètement, Alastar tournait autour de lui, l’épuisant, donnant quelques coups d’épée. Il n’était pas un très grand bretteur, et, en conséquence, se débrouillait du mieux qu’il pouvait. Fort heureusement, le Warg avait fait irruption dans des plaines pierreuses et sableuses, près d’une petite forêt. Il n’y avait aucun villageois pour venir l’embêter, rien d’autre que lui et cette grosse bête.

Le Warg bondit à nouveau, et Alastar l’évita à nouveau, avant de se mettre près d’un précipice. Le Warg courut à toute allure, et Alastar se téléporta, évitant la créature qui tomba dans le ravin. Au lieu de se fracasser sur le sol, elle rebondit le long de plusieurs pierres, jusqu’à atteindre une plateforme inférieure, et sentit alors une autre odeur... Une odeur qu’Alastar, la tête dans son combat, n’avait pas senti. Il vit ainsi la créature filer à toute allure.

*Merde, où est-ce qu’elle se tire ?!*

Le Warg était un prédateur, et, étant nourri en Enfer d’une nourriture infecte, sentir la chair d’une humaine était plus qu’attirant pour lui. Il s’avança rapidement, usant de ses quatre puissantes jambes, et bondit par-dessus un talus pierreux, atterrissant alors pile devant Emiko. Il se tint devant elle, et poussa un rugissement furieux :

« ROOOOOOOOOOOOOOOOAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRR !! »

Un rugissement à vous glacer le sang ! Des flammèches s’échappaient de la bouche du Warg, et ses yeux injectés de sang et de haine semblaient clairs sur ce qu’il comptait faire.