Elle tournait en rond pendant ce qu'il lui sembla des heures. Uniquement vêtue d'un petit peignoir par-dessus son bikini, elle avait l'impression d'être gelée. La température était pourtant agréable, une petite brise tiède ventilant la pièce en sortant d'un petit dispositif au plafond. C'est la terreur, l'incertitude, qui la glaçait. Qui manquait de la tétaniser. Elle regardait parfois le lit, débarrassé des draps, mais ne pouvait se résoudre à s'asseoir et à attendre docilement.
Le glissement de l'acier la fit sortir de cette légère torpeur qui s'installait. Ravivant la crainte en son sein. Elle n'eut pas le temps de chercher où se cacher, de trouver une arme, qu'elle était à nouveau face au capitaine. Elle fixa son regard, aussi bleu que le sien, désemparée. Elle ne comprenait pas bien ce qu'il voulait dire. Ils allaient réquisitionner le navire de croisière ? Tant mieux pour eux. Mais la nouvelle de la libération de ses amis -autant qu'ils pouvaient l'être lui et sa chérie- lui fit écarquiller les yeux. Enfin une bonne nouvelle. Mais... Et elle ?
Kystrejfter ne tarda pas à parler de son sort, cependant. Elle recula machinalement alors qu'il s'avançait, ses pieds nus manquant de déraper sur une flaque de sang qu'elle avait jusque là soigneusement évitée, jusqu'à se trouver dos au mur. Son esprit cherchait fiévreusement une solution à lui proposer, pour lui prouver qu'elle pouvait avoir quelque valeur. Qu'elle ne méritait pas de mourir. Elle se cogna contre les montants du lit, et ne put empêcher son corps de chuter vers l'arrière, se rattrapant de justesse en position assise, les mains agrippées au matelas nu. Elle était perturbée par le pirate, par sa présence imposante. Terrifiée, troublée, attirée. Ses épaules se crispèrent et remontèrent légèrement vers le haut alors qu'il tendait la main, mais ce ne fut pas pour l'étrangler, réglant ainsi le problème d'une voyageuse indésirable sur le bâtiment. Ce ne fut cependant que pour passer dans sa chevelure, presque comme un amant. Elle rouvrit alors les yeux, fermés pendant qu'elle s'imaginait finir étouffée par sa poigne implacable, et croisa ceux du blond.
Elle cilla, constatant qu'il semblait s'intéresser à ses courbes, et se demanda si son charme agissait finalement. Pourtant, elle ne se sentait pas tellement charmante, à cet instant, effrayée et tremblante comme elle était. Mais si, c'était bien ça. Son regard accrocha un mouvement au niveau de l'entrejambe masculine, et son murmure acheva de l'en convaincre. Il la trouvait désirable. Il avait envie d'elle.
Le souffle court, elle releva les yeux vers lui, cillant à nouveau. Mais la sensation de son cœur compressé par la peur s'atténua. Elle poussa un soupir tremblant, presque soulagée. Là, elle se sentait en domaine connu. Le sexe, elle aimait ça. Et le guerrier n'était pas désagréable, au contraire. L'imaginer la couvrir de son corps puissant, le sentir la posséder vigoureusement... Son pouls s'affola, sa chair réagit presque immédiatement. Elle sourit légèrement, doucement. Sa posture se détendit. Elle se fit plus féline, plus lascive.
Plus entreprenante aussi. Encouragée par l'attitude du pirate, elle redressa le buste, et leva une main avec douceur pour la promener contre la peau nue du torse masculin. Contre les muscles ciselés, jusqu'à la ceinture à clou qui ceignait ses hanches.
« Une solution qui nous conviendra à tous les deux... J'en suis persuadée..., souffla-t-elle sur le même ton. »
La différence entre la veuve effrayée, qu'elle était il y a quelques instants, et la femme sensuelle, en laquelle elle se métamorphosait, était troublante, certainement. Oh, elle restait quand même sur ses gardes. Elle n'avait pas l'inconscience de croire que tout se réglait avec une partie de jambe-en-l'air. Mais elle était confiante en ses capacités. Elle saurait trouver une porte de sortie qui garantirait sa survie.
Ses doigts débouclaient agilement la ceinture, d'une seule main, preuve s'il en fallait qu'elle n'en était pas à sa première expérience. L'autre écartait les pans de son peignoir translucide, découvrant les rondeurs de sa poitrine pointant sous le tissu fin du bikini. Elle avait toujours le souffle court, mais ce n'était plus parce qu'elle était oppressée par la peur. Un léger sourire étira ses lèvres pleines, alors qu'elle ne quittait pas le regard du marin. Le pantalon fut repoussé, toujours plus bas, pour dévoiler la protubérance mâle qui l'avait agité plus tôt.
Elle cilla à nouveau, brisant l'échange de regard pour observer, pour caresser d'une main légère, l'organe sensible. S'il craignait qu'elle ne profite d'un instant de faiblesse pour l'attaquer à ce niveau-là, elle entreprit de le détromper, ne faisant pas de gestes brusques, se contenant d'être caressante. Son souffle chaud, rapide, devait effleurer la peau nue alors qu'elle avait rapproché sa tête. Elle releva à nouveau les yeux, sa seconde main venant remonter sur la cuisse du capitaine pour ensuite enserrer délicatement le membre, se resserrant sur la peau fragile avec douceur, entamant un timide coulissement.
Elle offrit un regard interrogateur à son geôlier, arquant un sourcil, alors qu'elle ouvrait la bouche et que le bout de sa langue venait flatter le gland avec une pointe de malice.