La vie humaine...Pour beaucoup elle paraît fade, ennuyeuse. Sans intérêts et même pitoyable. Pour d'autres, comme Isaah, c'est une vie que l'on peut apprendre à apprécier pour le peu qu'on veuille bien s'y intéresser deux minutes. Voilà une race qui n'a rien pour elle mais qui au fur et à mesure a gravi les échelons jusqu'à devenir prospère et quasi-dominante, sachant vaincre un grand nombre d'ennemis naturels. La faim, la maladie, le danger..et même la peur. Bien sûr elle n'est pas parfaitement immunisée. En fait, elle est loin d'être parfaite. Et voilà sa beauté, elle ne le sera peut-être jamais mais fait tout pour y arriver, construisant un chemin qui loue les mérites de l'effort et du travail, une éternelle progression au prix de la sueur...et du sang. Quoique l'on fasse, cette progression ne s'arrête jamais, et elle ne s'arrêtera jamais. Et ce même si les humains sont voué à l'échec.
Isaah voyait cela et elle voyait également la peur des Dieux s'affaiblir avec le temps. Elle le ressentait. Ses pouvoirs baissaient. Mais elle se faisait à cette idée que rien ne pourrait empêcher cela, les hommes maîtrisent leur environnement, leur limites sont de plus en plus repoussées. Ils ont moins peur et ont moins besoin de se tourner vers une force supérieure pour les aider à surmonter les épreuves. Personnellement, cela n'atteignait pas la goule. Elle savait sa proche fin et n'en avait cure, elle avait suffisamment vécue. Alors elle avait décidée de s'installer dans un petit village, simple et pittoresque, adoptant le mode de vie humain. Elle avait sa maison, ses voisins, sa routine. Elle était même appréciée au village. Qui pourrait croire qu'une jeune fille aussi charmante devenait chaque nuit un monstre qui dévorait tout ce qui se trouvait à sa portée. Et pour ne pas se faire repérer, elle se contentait principalement d'aller se repaître sous les traits d'un chacal dans le cimetière. Bien sûr elle s'offrait parfois quelques voyageurs à dévorer, étrangers dont personne ne se souciait réellement. Les êtres humains sont parfois si cruelle entre eux...Ainsi elle prenait goût à la vie humaine.
Une vie paisible qui n'était pas désagréable. Alors qu'elle sortait pour se rendre au marché, simple question d'apparence, elle sentit le vent se lever. Mais elle sentit autre chose. Elle monta alors au rempart du petit village et vit au loin un nuage soulevé par des hommes, se rapprochant dangereusement. Une attaque, sans aucuns doute. Isaah jeta alors un coup d'oeil au villageois en contre-bas, ne se doutant de rien. Cela faisait un moment qu'elle les fréquentais, ils étaient avenants avec elle, elle faisait partie de se village...Néanmoins elle prit la décision de ne pas les prévenir. S'était leur histoire, elle n'avait tout simplement pas envie d'intervenir cette fois. Elle descendit et agit comme si de rien n'était. Le village n'avait aucune protection, pas de gardes sur les remparts, ni nul part ailleurs. Quelle tristesse...Elle appréciait vraiment cette endroit. Dommage. Avec un peu de chance il ne serait pas totalement réduit à néant et ils pourront le reconstruire...Quelques instants passèrent avant que les attaquants ne pénètrent dans le hameau. Les cris ne tardèrent pas en même temps que les effusions de sang et les premières flammes commencèrent à dévorer les maisons. Pendant ce temps, Isaah restait calme. Elle sentit quatre cavaliers arriver derrière elle, le plus proche saisit son bras mais elle se retourna aussitôt, le saisissant également, ses yeux bleu se mirent à briller dangereusement et elle le mit à terre avant de poser son pied sur son torse pour l'écraser et arracher son bras dans un cris de douleur innommable. Les autres hésitèrent un instant avant qu'ils ne la chargent à trois. Elle agrippa alors le cou du cheval le plus proche et grimpa dessus, se retrouvant face à face à l'homme qui semblait effaré et effrayé à la fois. Elle sourit et attrapa sa tête pour lui arracher le visage avec des crocs et des canines peu avenantes. Le corps s'effondrant, elle repris les rennes pour rediriger la monture affolée. Elle fonça sur les deux autres et bondit à la gorge de celui le plus à droite, arrachant ainsi toute une partie de son cou. Et c'est là qu'elle évita à temps le sabre du dernier s'abattant sur elle. Elle atterrit derrière lui et le décapita violemment avant d'envoyer loin sa tête. Puis elle sauta à terre, soupirant. De ses mains à ses avants-bras et tout autours de la bouche, elle était couverte de sang alors que derrière elle le ciel rougissait sombrement aux lueurs du brasier.