Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Credens justitiam [Thibault]

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Lyan Rose

Terranide

Credens justitiam [Thibault]

mercredi 15 janvier 2014, 17:35:32

C'était le matin, voici l'après-midi. Une ambiance joyeuse règne au bureau, on fête les cinquante ans du grand patron. Et toi, tu es dans ton coin avec Purity, un verre à la main. Rien ne te fait penser que cette petite fête va durer éternellement, tu n'as pas envie de te bourrer la gueule avec tes collègues. Du coup, tu es collé au mur, près de la porte, un punch préparé à la va-vite dans ton gobelet. Purity, elle, avait plutôt opté pour le whisky. Cela ne t'avait pas étonné plus que ça, venant de l'irlandaise du service. Rien ne durera éternellement. C'est pourquoi tu ne bois pas beaucoup. Tu bois à la jeunesse, et tu te cramponnes à la vérité.

Car si la justice n'existe pas, la vérité, elle, peut-être bien qu'elle existe, en fait. Tu ne t'es jamais vraiment senti chez toi dans ces bureaux. Et pourtant, tu es là au lieu de bosser. Sacrée fête. Tout le cimetière en parle. Le commissariat entier s'est joint à vous pour cette superbe occasion pour picoler un grand coup. En toute illégalité, soit. Mais ils s'en foutent eux, c'est eux la Loi. Ton portable vibre dans ta poche. Tu écoutes le vacarme, pensif. Non, tu ne pourras décidément pas suivre une conversation téléphonique avec un boucan pareil en fond. Tu sors donc discrètement, le verre dans une main, le portable dans l'autre. Tu réponds, donc.


- Lyan Rose, j'écoute.
- Monsieur Rose ! J'ai essayé de joindre mes collègues et d'autres procureurs, mais pas moyen. Vous savez ce qui se passe ?
- Oui, je le sais. Bien malgré moi. Qu'il y a-t-il ?

Moment de silence. Tu entends, en fond, un "Non, madame. Non, vous ne pouvez pas passer. Oui, je sais. Oui. Je suis désolé, madame." Puis tu sens qu'on reprend la conversation avec toi.

- C'est terrible, monsieur Rose. Un meurtre a été perpétué en pleine rue.
- Où êtes-vous, en ce moment même ?
- Rue Miyazaki, au croisement. Faute de personnel, je me suis occupé moi-même des opérations préliminaires...
- Très bien, j'arrive.

Tu raccroches, tu ouvres de nouveau la porte. Purity te regarde, tu la regardes. Le silence veut tout dire. "Si on te demande où je suis, je suis déjà parti." Voilà ce que tu lui dis silencieusement, avec ton regard équivoque. Tu descends les escaliers deux à deux, en fulminant contre les forces de l'Ordre. Même pas foutus de laisser du personnel, au cas où quelque chose arriverait. Mais non ! Enfin, Seikusu n'est pas la capitale du crime au Japon, le Royaume du Viol, le Paradis du Meurtre ! Ca se saurait, enfin ! La preuve, encore un type est mort en pleine rue, alors qu'il y avait encore du monde aux alentours ! Ca te rend malade. Tu n'en peux déjà plus, rien que d'y penser.

Tu démarres ta voiture comme tu peux, et tu t'offres le luxe de conduire comme un gros enfoiré. Tu grilles les feux rouges, tu ne laisses aucune priorité, tout ce qui t'importe est d'arriver là-bas à temps. Et quand tu y arrives, tu n'as aucun problème à repérer les lieux. Tu te gares dans un crissement de pneus à ras d'une foule en délire, tu fermes ta bagnole et tu te frayes un chemin dans la foule. Une fois arrivé à la bande, tu passes et un autre tente de te suivre en-dessous. D'un petit coup de pied dans le tibia, tu l'en empêches. Il faudrait pas que quelqu'un vienne saloper le boulot.

Même si un peu d'aide serait bienvenue, d'après ce que tu en vois.

Ce que tu en vois, c'est le corps sans vie d'un type blond, aux cheveux décolorés d'après ses racines noires. Le stéréotype t'oriente directement vers le casseur du dimanche, tué en pleine rue pour un règlement de comptes. Tu t'accroupis, tu mets tes gants, et c'est parti. Tu commences par l'identité de la victime. Oshino Tomoya de son nom, nationalité japonaise, dix-neuf ans. Mort d'une hémorragie au niveau du poumon droit. Les traces de brûlure autour du trou sur son tee-shirt t'indique qu'il s'est fait tirer dessus à bout portant.

Tu te tournes vers l'officier de police, d'un air intéressé.


- Des témoins ?
- Deux.
- Deux ?! Sur une foule entière ?

En fait ça ne t'étonne pas plus que ça. Le reste des témoins a dû fuir le plus vite possible et oublier la fusillade. Bien possible même qu'ils n'aient même pas entendu "Pan !" Tu regardes les témoins, d'un air mauvais. Crispés dans un coin, détruits par la terreur. Et il faut encore croire en la justice après un spectacle pareil... Une justice qui ne protège même pas ses gardiens, qui enfonce la veuve et tue l'orphelin. Une justice si injuste que tu ne veux pas en entendre parler.

Credens justitiam, Lyan Rose. Croire en la justice.

Crois en la justice, tant qu'elle peut encore être crédible.
« Modifié: mercredi 15 janvier 2014, 17:47:28 par Lyan Rose »

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Re : Credens justitiam [Thibault]

Réponse 1 mercredi 15 janvier 2014, 18:15:42

Aujourd’hui encore, je suis à Seikusu. Une ville très intéressante. Pourquoi ? Parce qu’il s’y passe toujours quelque chose. C’est la raison pour laquelle  je suis vraiment content d’y venir à chaque fois. Je ne regrette jamais, il m’arrive toujours des choses géniales. L’autre jour, c’était l’étoile. Un peu plus tard, l’élémental. Qui vais-je bien pouvoir rencontrer aujourd’hui ? Un rocher du sous-sol de la Terre qui a pris forme humaine ? Ou alors un simple humain, mais avec un caractère qui me plaira ? Tout est possible, car Seikusu est la ville de la Terre que j’estime la plus digne d’intérêt, tant il s’y passe d’événements hors du commun. Bon, ça n’est plus très « hors du commun » pour la ville, mais plutôt par rapport au reste du monde.

Je n’ai pas pris mon apparence humaine, pour une fois. Je suis revenu à ma forme originelle, celle d’un courant d’air. Un simple coup de vent qui traverse les rues de la ville en filant à toute allure et dans tous les sens. Je passe par tous les recoins, slalomant joyeusement entre les murs des maisons trop proches pour laisser passer un humain. Mais moi, sous cette forme, je peux passer dans tous les interstices. Rien n’est assez étanche pour me bloquer. Je suis impossible à arrêter. Après tout, c’est normal, puisque je suis le vent. Un écho de conversation me parvient alors.

- Rue Miyazaki, au croisement. Faute de personnel, je me suis occupé moi-même des opérations préliminaires...

Mon attention et mon intérêt viennent d’être entièrement captivés par cette voix. Je vais donc dans sa direction. Rien de plus facile pour moi que de trouver d’où elle vient. Elle m’a été apportée par le vent, je n’ai qu’à le suivre ! Ce que je fais, arrivant en moins d’une seconde à la source. C’est un homme. Il a un petit objet dans la main, il le tient tout contre son oreille. Qu’est-ce que ça peut bien être ? Je m’approche, tourbillonnant un temps autour de lui, mais il range l’objet dans sa poche. Dommage…

Je regarde tout autour. Il y a des gens, tous a priori humains. Ils se massent contre des bandes jaunes en essayant de forcer le passage pour aller de l’autre côté. Et justement de l’autre côté, c’est-à-dire là où je suis, il y a non seulement l’homme à l’objet étrange, mais aussi un autre homme. Je l’examine de plus près. Il est mort. Couvert de sang, un trou dans son vêtement. Il s’est fait tirer dessus. Je ne connais pas bien les armes à feu, mais j’ai quelques connaissances de base, comme par exemple l’effet qu’elles ont.

Une voiture arrive bientôt. Ça aussi, c’est quelque chose que je ne connais pas très bien. Un jour j’essayerai de comprendre comment elles fonctionnent, ces machines. Mais pour l’instant, je regarde l’homme qui en sort et se fraye un chemin jusqu’aux bandes jaunes. Il passe en-dessous. Ah, parce que lui il a le droit ? Apparemment oui, puisque l’autre homme le laisse faire et répond à ses questions. Ce doit être son supérieur hiérarchique.

C’est alors que je décide, comme bien souvent, de faire un truc un peu idiot : je vais les aider. Je m’éloigne un peu et, sans que personne ne me voie, je prends forme humaine. Je reviens ensuite sur le lieu du meurtre, passant agilement à travers la foule et m’arrêtant contre la bande jaune.

-Eh ! Besoin d’un coup de main, monsieur ? Si vous cherchez l’assassin, je peux vous faire économiser pas mal de temps.

Ce n’est pas du bluff ou du mensonge. Je suis réellement doué pour les recherches, surtout quand l’objet à trouver est un être vivant. Reste à savoir si cet homme va me croire ou non. Mais l’expression de mon visage est claire : je veux l’aider, et j’en suis capable. Son accord est d’ailleurs facultatif, c’est juste par politesse que je l’ai demandé.

(Kit par Kira)

La révolte gronde, la bête hurle à la lune, les guerriers traquent le démon, l’espion cherche la divinité et le chat erre sous l’œil de l’écrivain.


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