Même avec un GPS, j'arriverai jamais à sortir, merde ! [Linda]

Comment avait-il réussi à se perdre ?

C'était impossible. Comment pouvait-il avoir un si mauvais sens de l'orientation, sérieusement ? On lui a donné une carte, il avait même des maid qui l'accompagnaient, et pourtant il n'a pas réussi à trouver la bonne rue ! Le magasin n'était qu'à même pas trois rues de chez lui, comment avait-il réussi à se perdre et à prendre un portail vers Terra alors qu'il avait une putain de carte détaillée au centimètre près ? C'était la question qu'il se posait, alors qu'il était assis sur un rocher, regardant sans espoir son téléphone qui indiquait qu'aucun réseau était présent.

• « Putain, tu m'étonnes, je suis sur Terra ! »
  
  

Il jeta finalement le téléphone, énervé et frustré par la situation. Comment allait-il faire pour sortir d'ici maintenant ? Bien-sûr, il avait aussi de nombreux contacts sur Terra, ce n'était pas ça le problème. Son entreprise avait des branches ici, et il pourrait toujours prendre un autre portail que son équipe a découvert pour ensuite rentrer chez lui. Mais là, il était perdu, et perdu en pleine jungle ! Déjà qu'il n'arrive pas à aller à trois rues de chez lui, comment retrouver ne serai-ce qu'un peu d'humanité dans les terres sauvages, où il n'y a aucune présence amicale à moins d'un milliard de kilomètres, sérieusement ?

Énervé et frustré, il se leva de son rocher pour commencer à marcher, écrasant de multiples branches lors de son parcours. Il était surement vers midi, le soleil étant à son apogée et donc la température aussi, malgré les feuillages créant une ombre lui permettant de ne pas brûler sur place. Il avait chaud, terriblement chaud, et se baladait donc simplement en chemise, avec le bas de son costard, gardant son haut de forme sur la tête pour faire un peu parasol. Essayant du mieux qu'il pouvait pour avancer, la faim et la soif le tiraillait déjà.

Heureusement pour lui, il arriva près d'une petite rivière où étaient présents plusieurs arbres fruitiers, ainsi que des animaux qui ne semblaient pas hostiles. Néanmoins, une chose le frappa : Les animaux en questions buvaient tranquillement l'eau et ne semblait pas touché par une quelconque maladie une bonne dizaines de minutes après, donc elle devait être un minimum potable. Bon, il fallait qu'il boive, au diable les bonnes manières ! Il s'approcha ainsi de la rivière, et bu quelque gorgées, avant de s'asseoir à son bord, décidant de faire une petite pause.

Les idées arrivaient dans sa tête telles des balles de revolver : Comment allait-il partir d'ici ? Peut-être que la mort l'attendait, et que personne ne viendrait jamais le chercher ? La seule solution serait qu'une de ses maids tombent dans le portail, mais là encore il faudrait qu'elle le retrouve dans cette jungle, car il s'en était éloigné. Et il ne saurait pas retourner à l'endroit où il est arrivé, ne se souvenant déjà plus dans quelle direction il était partit. Il faudrait que quelqu'un vienne l'aider, mais aucun humain censé vivrait ici !

Il allait surement crever ici.

Peut-être.

Linda était avec la meute. Elle avait été loin de la forêt pendant tant de temps que les loups lui avaient terriblement manqué et elle était très heureuse de les revoir. Ils jouaient, la jeune chimère et les louveteaux se battaient amicalement comme le faisaient tous les loups quand ils jouaient.

Mais quelque chose se passa. Quelque chose qui allait les interrompre, interrompre leur jeu. Quelqu’un était dans la forêt. Au début, personne ne fit attention à lui. Les animaux le laissèrent pester tandis qu’il s’avançait de plus en plus profondément entre les arbres.

Puis vint le moment où l’homme trouva la rivière. Là, ce fut le drame. Nul étranger n’avait le droit de toucher l’eau de la rivière sans l’accord des habitants de la forêt. Un jeune loup arriva en courant là où les joueurs étaient et leur dit qu’il y avait un intrus et qu’il buvait à la rivière.
La chimère soupira. C’était toujours elle qui devait se charger des intrus, tels étaient les termes de l’accord passé entre elle et la meute. Elle se leva.

« J’en connais un qui ne passera pas la nuit. »

Elle se dépêcha d’aller jusqu’à la rivière. Là, elle le vit. Il paraissait jeune, et n’avait pas l’air dangereux. Ses vêtements très peu usés et clairement pas du coin trahissaient son origine terrienne. Il avait dû trouver un portail qui l’avait amené dans les terres sauvages, voire dans la forêt elle-même.

Linda l’observa cinq secondes. Il ne lui inspirait pas confiance. Il devait partir, et le plus tôt serait le mieux. Elle poussa un rugissement de lionne. Dans le cas où il le comprendrait, il entendrait « Allez-vous en immédiatement. » Dans le cas contraire, le rugissement en lui-même était suffisamment effrayant pour donner envie de partir à n’importe qui.