Rester danser dans la boite la plus branchée de Seikusu… ben… ouais… à la limite… ouais, il pouvait toujours voir ce qui s’y passerait… mais pour être franc, il n’était pas emballé… en fait il avait même l’impression que cela pourrait être carrément chiant, à la réflexion. La musique serait trop forte, il y aurait plus de chaudières que de vraies danseuses et pire que tout : de la musique qui n’avait pour seul intérêt que l’application des basses aussi fortes que possible qui permet d’éviter de penser que musique est une vraie merde…. Inutile d’aller plus loin, le narrateur déteint sur le perso et pourrait continuer des heures là-dessus !
Peu enclin à y aller, il devait quand même s’y présenter pour la simple et bonne raison que l’on y retrouvait beaucoup de proies potentielles, des proies qu’il ne tenait qu’à lui de leur faire le grand jeu. Non, pas ce grand jeu, pas de fleurs, pas de bague au doigt sur fond romantique, mais plutôt sur le côté, salut, on se connait, d’ailleurs je te connais, je te le prouve en te citant ta vie privée puis doucement, je te remets en mémoire le visage que j’ai emprunté et là commence un long cauchemar, un long calvaire. Cela durerait des heures qui sembleraient une éternité et ensuite, elle serait à ramasser à la petite cuillère.
Bon, réfléchissons, de qui prendre l’apparence ? Oh, tiens, pourquoi pas entrer en ayant la tête du patron… il ne fut pas dur de le trouver ! Et prendre son apparence avant de mettre une tenue chic mais pas trop, bon, cela faisait non plus trop travail. Il se contenta d’une chemise de haute couture (sur mesure of course) et d’un jean tout aussi haute couture ! Comme quoi la classe n’a pas de prix, sinon ça prendrait les yeux de la tête ! Il sourit et regarda un peu le résultat. Il était parfait. Grand, brun, légèrement mat avec des yeux verts derrière des lunettes rectangulaires aux montures noires, sans doute d'un bon mètre quatre vingt dix, assez dégingandé. Parfait. Bel homme.
Finalement il se rendit sur place. Sur son chemin on s’écartait très largement, et les membres du personnel s’inclinaient, et le videur bredouilla même qu’il n’était pas attendu ce soir, qu’il était sensé être à Tokyo. Il haussa les épaules et sourit avant de se mettre en route pour entrer. Il se tourna et avisant une jeune femme lourdement maquillée et qui tentait de se faire passer pour plus vieille que son âge afin d’entrer illégalement. Elle voulait connaitre l’univers des boites ? Soit, il s’approcha du cordon de sécurité et indiqua son groupe de la main à son videur pour qu’il les laisse rentrer, nul doute qu’elle en aurait pris pour son grade bien avant la fin de la soirée. Mais ce n’était plus son problème.
Il entra et pris une bouffée d’air dans la musique assourdissante avant de suffoquer. Ça sentait le divin dans l’air et il n’aimait pas cela, ou du moins, il s’en méfiait. Il n’avait jamais connu de dieu avec qui il s’entende vraiment bien. Il ne connaissait pas non plus de dieu qu’il détestait. Mais il restait sur ses gardes, d’autant que l’autre avait sans doute avait eu la même impression que lui. Donc l’autre savait qu’il était là. Maintenant, sachant qu’il refusait de plier, il voulait voir jusqu’où il pourrait aller.
Il prit deux boissons alcoolisée et se rendit sur le milieu de la piste de danse, à la recherche de celui ou celle qu’il avait senti, se fiant à cette impression récurrente de suffocation qu’il ressentait. Il avança ainsi jusquà un certain point, jusqu’à, sans localiser la divinité, la sentir assez pour connaitre son apparence, et, doucement, se glisser devant elle alors qu’elle dansait pour lui tendre un verre, un peu à la manière des serveurs.
« Cocktail maison ? »