Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Des retrouvailles de pur hasard (Cédille)

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Pere_Yves

Humain(e)

Des retrouvailles de pur hasard (Cédille)

vendredi 16 août 2013, 19:25:47

Voici cinq ans, alors que je savais que ma mission en Afrique prendrait fin, à la fois pour des raisons de sécurité mais aussi de moindre développement, je fis quelques aller et retour à Paris, afin de rencontrer mes autorités de tutelle, et de convenir avec elles de mon avenir.
J’ignorais alors que la Japon serait choisi, et que j’en serais si heureux. Ainsi, j’atterrissais à Paris tous les trimestres, je découvrais Roissy et ses changements, je revenais à une civilisation loin de l’Afrique profonde. J’avais peur, à chaque fois, de retrouver cette vie folle que j’avais fuie suite à une déconvenue amoureuse. Mais avais-je le choix ?
Je descendais toujours à l’Hôtel de la Belle Parisienne, un nom prédestiné, mais je le découvris bien plus tard. Toujours la même chambre, avec le numéro treize et une fenêtre donnant sur la rue où l’animation semblait perpétuelle.
J’aimais à petit-déjeuner juste derrière la vitre, regardant les parisiens qui, dès l’aube, couraient à qui mieux mieux. D’un trimestre à l’autre, il m’arrivait de retrouver des visages ; mais jamais eux ne se souciaient ni se souvenaient de moi.
Seule une jeune femme, oh tout juste de dix-huit printemps, semblait se rappeler de moi. Par un hasard que je n’attribuerai qu’à Dieu, je la revoyais à chaque fois. Mais, fait étrange, si elle logeait aussi à l’hôtel, en chambre 1 pour sa part, jamais je ne reconnus l’homme à son bras. Absurdité qui me fit croire qu’il était différent à chaque fois.
Quand elle sortait au petit matin, altière et élégante, cueillant le soleil naissant dans sa belle chevelure blond vénitien, elle me gratifiait toujours d’un petit sourire. Peut-être une sainte dévote qui saluait ainsi un homme de foi. Ce même sourire que, les soirs où elle dînait toujours en galante compagnie, elle m’adressait.
C’était mon rayon de soleil et d’humanité à chaque fois que je venais à Paris. Et, quand fut prise la décision d’exercer mon ministère au Japon, ce fut d’abord à elle que je pensais, avec la profonde peine de ne plus la revoir.
Mais le hasard est parfois malicieux...

Cédille

Humain(e)

Re : Des retrouvailles de pur hasard (Cédille)

Réponse 1 vendredi 16 août 2013, 22:07:54

Il n'était pas très tard, encore. Vingt heures venaient tout juste de sonner, et les portes d'une riche demeure s'étaient ouvertes. Assise confortablement à l'arrière d'une berline, une robe aussi pure et blanche que la neige épousant admirablement ses formes, Cédille attendait que la voiture avança. Son regard ricochait, ici et là ; l'homme qu'elle accompagnait et qui était sagement assis à ses côtés, l'allée que remontait la voiture, la demeure qui se dessinait au loin. Tout cela puait le luxe, le vrai, celui qui fait baver et rager. Elle faisait partie de ce petit monde depuis un moment, et ce n'était pas pour lui déplaire.

Sa tenue, en elle-même, dévoilait la richesse de la jeune femme. Robe blanche, donc, qui s'arrêtait à mi-cuisse et dont le dos était effroyablement échancré, dévoilant sa colonne vertébrale. Paires de Louboutins noires. Deux bracelets d'argent au poignet droit, quelques bagues de la même teinte ici et là, et long pendentif serti de perles - des vraies, grands dieux ! - et d'opale qui descendait jusque sur son ventre. Ses longs cheveux étaient noués en un chignon impeccable, d'où seules deux petites mèches rebelles et bouclées s'échappaient. Ce soir, elle devait attirer tous les regards. Tous, sans exception. Ell était là pour être parfaite. La berline se gara, et elle sortit prestement, non sans enfiler deux longs gants blancs, faisant passer ses bracelets par-dessus. Salutations. Sourires. Coupe de champagne. Elle se balada un peu dans le rez-de-chaussée, au bras de celui qu'elle accompagnait.

C'était un bal de bienfaisance, en l'honneur d'une association dont elle ignorait le nom. Cela lui importait peu, d'ailleurs. Un moment, Cédille abandonna celui qui l'avait payé pour la soirée, histoire de faire sa vie. Et c'est là qu'elle le reconnut. Cet homme, qu'elle avait vu quelque part. A Paris. Oui, c'était cela, à Paris ! Ses talons claquèrent sur le sol, tandis qu'elle se dirigeait d'un pas léger vers lui. Elle ne faisait pas dans la dentelle.


- Monsieur ?


L'appela t'elle, tapotant son épaule afin qu'il se retourne vers elle. Oui, pour le moment, elle se trouvait dos à lui, et priait pour, qu'en se retournant, il la reconnaisse. Et qu'elle ne fut pas sa surprise de voir qu'il était religieux. Cédille écarquilla les yeux, surprise.


- Pardon ... Mon père ?
« Modifié: vendredi 30 août 2013, 10:36:13 par Cédille »

Pere_Yves

Humain(e)

Re : Des retrouvailles de pur hasard (Cédille)

Réponse 2 samedi 17 août 2013, 14:32:19

La fréquentation de la communauté catholique de Seikusu a ceci de bon qu’elle m’offre des liens privilégiés avec une catégorie très bourgeoise. Même si l’Eglise a fait vœu de pauvreté, il ne lui est pas interdit de recueillir l’argent là où il est, afin d’en faire profiter les nécessiteux, bien entendu. Hasard ou amusement, les bigotes les plus fidèles sont les épouses des plus riches immigrés, chefs d’entreprise pour la plupart, et cela me donne accès, en outre, à des  soirées dites de bienfaisance, où je sais d’avance qu’une partie des dons ira dans les bonnes œuvres de mon église. Si l’on m’avait dit que ma vie au Japon serait aussi aisée que fut ma vie en Afrique, je me demande si je n’aurais pas, plus tôt, délaissé la difficulté quotidienne pour la facilité confortable.
Aisée même, comme ce soir d’été où les portes d’une demeure que je ne connaissais pas encore, se sont ouvertes à moi par les traits d’un majordome stylé comme je n’en avais jamais vus auparavant. J’y avais été convié par la maîtresse de maison elle-même, qui m’avait délégué son propre chauffeur et sa limousine personnelle. Là, Yves, c’est un peu loin de ton vœu de pauvreté ! Mais, après avoir trahi ton vœu de chasteté, tu n’en es plus à ça près…
Et l’intérieur est à la mesure de l’abord ! Je ne connaissais pas encore le maître de céans, et c’est lui qui vient m’accueillir, aussi froid que joviale est son épouse, mais aussi coincés l’un que l’autre. Hum, ça ne doit pas jouir tous les soirs dans leur lit, si tant est même qu’il y eut au moins une fois cela. Mais je ne suis pas venu pour lui, je suis là pour jeter un œil aux acte chrétiens des généreux donateurs. Smokings et robes de soirée se côtoient, champagne et bijoux pétillent de mille feux ; assurément, la recette devrait être bonne.
Hormis l’hôtesse, et quelques une de ses amies tout aussi fidèles de mes sermons, je ne connais personne parmi les invités. Il faut dire que je ne fréquente pas ces gens pour mon ministère, et que, d’ailleurs, ils n’ont que faire d’un petit curé immigré qui distrait leur épouse, pendant qu’eux-mêmes se distraient avec secrétaires et autres prostituées. Secret de confession, je n’en dirai pas plus, de ces secrets que les maris volages croient ignorés de leurs épouses croyantes.
J’ai dû faire le tour de ces fidèles et généreuses chrétiennes, un sourire par ci et un mot par là, quand je sens une main taper sur mon épaule, assortie d’un « Monsieur ? » comme chanté par une voix à la douceur inconnue. Quelle est donc cette enchanteresse, que j’aurais oubliée en saluant les personnes connues, et qui vient aussi doucement se rappeler à mon bon souvenir ?
Sans faire vaciller la coupe de Champagne que je tiens en main, j’esquisse un demi-tour élégant, pour me trouver face à un visage qui ne m’est pas inconnu. Mais d’où ? Pas d’ici, je m’en souviendrais. D’Afrique ? Pas davantage ; les rares blancs que j’y ai croisés étaient soit de vieux baroudeurs barbus, soit des infirmières trapues. Paris alors ?
« Pardon… Mon Père ? »
Elle ? Non, c’est impossible ! Pas à des milliers de kilomètres. Pas dans cet endroit où l’argent pervertit tout, même s’il aide mon église à s’entretenir. Pourtant, un tel visage, un tel regard, ça ne s’oublie pas. Oserais-je même penser qu’une telle perfection ne s’oublie pas davantage. Elle, la seule femme qui ‘ait fait couler une larme depuis bien des années, serait donc dans cette ville, sans que je ne l’y aie jamais croisée ?
« Vous ? Vous ici ? La belle Parisienne, c’est bien vous ? »
Réaction primaire, et question prêtant à confusion, je fais fort pour des retrouvailles ! Et pourtant, ce ne peut en être une autre. Mais, sa tenue, sa robe, ses bijoux, cette perfection qui rend les autres insipides, comment donc est arrivée à cela celle que je voyais passer presque en catimini à l’accueil de mon hôtel parisien ?

Cédille

Humain(e)

Re : Des retrouvailles de pur hasard (Cédille)

Réponse 3 vendredi 30 août 2013, 10:45:19

La belle parisienne ? Quel charmant surnom ! Cédille ne put s'empêcher de sourire, d'un sourire franc et lumineux, sourire que ses douces lèvres portaient si bien. Elle se souvenait bien de son visage. La jeune femme avait, il fallait le dire, une mémoire à toute épreuve. Surtout quand il s'agissait de Paris. Jamais elle ne pourrait oublier tous ces gens rencontrés en France, lors de ses débuts, avant son éclosion, comme elle aimait si bien le dire. Et lui, lui ... Elle l'avait vue, à Paris. Dans cet hôtel où elle aimait retrouver tous ces hommes qui avaient besoin d'elle. Cédille se revoyait encore courir, impatiente, vers les chambres dans lesquelles on l'attendait. Oui, le bruit de ses petits talons résonnait encore dans son esprit.

D'un geste, elle fit taire tous ces souvenirs, encore bien trop présent à son goût.


- La belle Parisienne, vous dites ?


Elle se permit de rire, d'un rire franc et mélodieux. Non, elle ne se moquait pas, loin de là ! Elle était même plutôt ravie.


- Je n'avais jamais encore ... croisé de personnes que je connaissais en France. J'en suis toute émue, croyez-moi.


Elle prit élégamment un verre de champagne sur un plateau qu'on lui tendait, déposant le sien, vide.


- Qu'est ce qu'un homme d'Eglise fait donc ici ?


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