Ne jamais confier une carte de crédit bien approvisionnée à une femme, car on ne savait jamais quelle genre de folie elle pouvait faire. Pour quelle occasion MJ avait-elle acheté cette tenue ? Elle l’ignorait totalement. Pour autant qu’elle s’en rappelle, elle était convaincue qu’il s’agissait d’un cadeau d’anniversaire un peu osé de la part de l’une de ses copines, afin de célébrer son amour de longue durée avec Peter... Mais ça, c’était l’explication que MJ se faisait. La vérité, c’est qu’elle avait cette tenue depuis longtemps, et qu’elle avait hésité à la jeter en déménageant au Japon. Elle l’avait enfilé dans son appartement à New York, et s’était observée au milieu des cartons. Il était alors difficile d’expliquer ce qu’elle avait ressenti en se voyant. Elle se souvenait s’être amusée à fermer et à ouvrir ses doigts, crispant sa main, tout en sentant ses joues rougir. Ce cuir sur elle, ça l’avait... Hum... Comment dire ? Elle s’était sentie toute chose, et n’avait pas su s’expliquer l’attirance qu’elle ressentait. À force d’avoir comme petit-ami un super-héros costumé, et de voir continuellement des personnes dans des combinaisons en cuir, en latex, ou en spandex, elle avait fini par ressentir une sorte d’attrait inconscient pour ce genre de tenues. Elle s’était vue dans cette tenue, et n’avait pas eu le cœur de la jeter. Elle s’était inventée différents arguments pour la jeter : le côté trop sensuel, le fait que la tenue serrait son corps... Des excuses. Elle avait trouvé cette tenue extrêmement confortable, tenant chaud, moulant ses formes, mais sans l’étouffer, tout en apportant une certaine forme de fraîcheur et de confort. De plus, ce qui avait achevé de la convaincre fut le simple crissement du cuir. Le simple fait de serrer ses doigts, et d’entendre le cuir soupirer, avait été tellement exquis, qu’elle avait fini par embarquer la tenue dans ses bagages, sans trop savoir ce qu’elle en ferait...
...Et, finalement, elle se retrouvait contre le corps de Monica, posant ses mains contre ses épaules, leurs seins venant se frotter, tandis que la belle femme palpait généreusement, avec ses longs gants blancs en nylon, la forme rebondie du fessier de MJ. Oh, comme c’était agréable ! Voilà pourquoi MJ avait été incapable de refuser de revoir Monica... Elle était tellement douée, tellement efficace... Et le corps de MJ avait été tellement négligé que c’était pour elle un plaisir irrépressible. C’était bien simple : même malgré sa maturité, face à cette femme, elle redevenait la jeune lycéenne qu’elle était, la jeune fille pavoisant sur les biceps de l’équipe de sport du lycée, sur ceux d’Arnold Schwarzenegger (maintenant, elle fantasmait plutôt sur Dwayne Johnson), et qui avait les ovaires en feu quand elle se retrouvait face à des propositions sexuelles indécentes. Monica la contrôlait, et chacun de ses mots glissait le long des oreilles de MJ. Elle disait qu’elles allaient faire de nouvelles expériences ce soir, et que MJ pourrait la punir si Monica échouait.
*La punir...*
Elle imagina un ensemble de fouets, de liens, de menottes... Tout ça sonnait très SM, mais, après tout, vu leurs tenues respectives, c’était probablement un cheminement logique et obligatoire. Monica continuait à parler, et surtout à caresser son corps, et MJ rougit quand elle vit les tendres lèvres de la redoutable Japonaise se poser sur son gant... Monica exprimait très clairement les fantasmes profonds de MJ, ce qu’elle avait toujours inconsciemment aimé, sans en avoir vraiment conscience. En un sens, Monica était comme une guide, un mentor... Quand elle mordilla son cou, MJ soupira et sourit.
« Ça t’avait manqué, hein ? »
Sa question n’appelait pas vraiment à une réponse, tant cette dernière était évidente. Est-ce que c’était son parfum qui attirait Monica ? Ou tout simplement le fait que la jeune femme appréciait les cous des belles femmes ? Tout en la laissant se blottir contre elle, l’Américaine lui rendait volontiers la pareille, allant en effet palper ses fesses. Monica avait de base un cul délicieux, mais, avec cette tenue supplémentaire lui recouvrant le corps, son fessier n’était qu’encore plus mis en valeur. MJ le malaxa, appréciant le contact de cette tenue contre ses doits recouverts de cuir. Hum ! Oui, très clairement, cette femme savait y faire pour faire lentement, mais sûrement, monter le désir. Il croissait dans le corps de MJ, atteignant des sommets, jusqu’à ce qu’elle recule sa bouche.
Contre ses cuisses, MJ sentait l’érection de Monica, une érection lancinante. Sa verge était en train de se réveiller, et MJ plaça ses mains sur les hanches de Monica, tandis que cette femme se mit à lui parler, en lui laissant les rênes... Devant cette proposition, un sourire amusé se dessina sur les tendres lèvres de la sulfureuse femme rousse. MJ était en train de découvrir une nouvelle personnalité d’elle-même, une femme plus joueuse, plus perverse, une femme qui acceptait plus facilement certains penchants et certains fantasmes qu’elle aurait auparavant trouvée absurde. Peut-être que cela venait de l’image exotique qu’elle se faisait du Japon, ou peut-être bien que ce n’était lié qu’à Monica, et que, en sa présence, MJ se sentait bien plus libre... Dans tous les cas de figure, MJ était très excitée, et se mordilla les lèvres.
« Très bien, Monica... Mais il me semblait que tu devais m’apprendre des choses... »
Elle revenait sur ce que la femme avait dit, et lui sourit à nouveau, sa main venant se relever pour caresser tendrement sa joue.
« Initialement, je pensais à un petit apéritif, mais, finalement, je crois que je vais sauter la case pour aller à la case ‘‘Visite’’. Montre-moi ton antre des plaisirs, Monica... Te connaissant, je me doute que tu dois bien en avoir une... »
Cette pièce que les Anglais appelaient « dungeon », une chambre noire de plaisir déviants... MJ n’en avait jamais vu, et elle était en ce moment convaincue que Monica en avait forcément une... Mais elle pouvait bien sûr se tromper.