Une circulation loin d'être fluide. (Nathan Joyce)

Une voix tonitruante couvre le brouhaha du commissariat.

☸ Lena Hayley-Smith ! Dans mon bureau.
☸ Oui, Chef.

La brune se lève, gracieusement, sachant pertinemment pourquoi le chef de sa division la convoquait.

Une fois la porte du bureau fermée, elle s'assoit.

☸ Encore une fois, vous avez délibérément désobéi à un ordre. Bien que vous ayez sauvé des vies ainsi, je ne peux pas laisser cet acte d'insubordination impuni. Vous le savez, n'est-ce pas ?
☸ Oui, Chef.

Il sors un papier d'un de ses tiroirs.

☸ Vous serez assignée à la circulation pendant un mois. Cette semaine, vous serez de service entre 16h et minuit.
☸ Bien, Chef.

Il lui fit signe de sortir, et elle ne se fit pas prier. C'est néanmoins le regard sombre qu'elle regagna son bureau.

☸ ⌖ ☸ ⌖ ☸

Il était un peu plus de vingt heures quand l'accident eut lieu. Une berline, noire, percuta une autre, du même acabit. Lena, au carrefour juste à côté, assista à toute la scène. Elle immobilisa le trafic le temps d'aller voir s'il y avait des blessés. Mais elle n'eut pas le temps de se rapprocher de la voiture qui s'était faite percutée que déjà des hommes sortaient des voitures et s'invectivaient. Elle entendit ce qui ressemblait à du russe, et du japonais leur répondait.

Lena s'approcha plus, et tenta de calmer le jeu. Mais personne ne fit attention à elle. L'un d'eux, un japonais, la poussa même et elle percuta un des russes. Ce qui dégénéra en une grosse rixe, d'où elle réussit à s'extraire malgré tout.

Prenant sa radio, elle contacta les plus proches pour lui venir en aide.

☸ ... Je répète : Un accident a eu lieu au carrefour dans le secteur B5. Tout a dégénéré. J'ai besoin de renforts. Il s'agit d'une rixe entre japonais et russes. Sans doutes les yakuzas et la mafia russe. Des civils sont pris à parti.

« Alors, c’est vraiment la merde, hum ? »

Il haussa les épaules, en finissant de boire son verre.

« C’est toujours la merde », commenta-il sobrement.

Le barman hocha la tête. Ce n’était pas la première fois que Nathan Joyce se rendait dans ce pub. C’était un pub irlandais, le « Irish Garden », très chaleureux, et plutôt rare. On était au Japon, après tout. Les pubs ne couraient pas les rues. Nathan avait fini sa journée, et, plutôt que de rentrer chez lui, avait décidé de faire un crochet au « Garden ». Ian Neileen, le tenancier, était un Irlandais pure souche. Il détestait la Couronne d’Angleterre, les Anglais, et Nathan, pour être honnête, soupçonnait Neileen d’être un individu ayant participé aux Troubles, qui avait fui l’Irlande du Nord pour éviter les représailles. Neileen s’inquiétait, et à bon droit. Il avait ses sources, des oreilles partout, et même la presse nationale avait mentionné ce coup de filet que les forces de police avaient effectué hier. La police de Seikusu avait neutralisé une planque dans un garage, qui était au cœur de tout un trafic de stupéfiants. Des caisses entières d’héroïne, de marijuanas, et d’autres produits festifs, avaient été sortis des caves du garage, après un échange de coups de feu entre les forces d’intervention et les occupants.

La planque appartenait à une mafia russe qui avait décidé, depuis plusieurs semaines, de s’installer à Seikusu. Ils étaient dirigés par Boris Petrovski, le représentant d’une puissante mafia implantée dans l’Europe de l’Est, et qui faisait fortune à l’aide de trafics de prostitution. Les Petrovski avaient trouvé judicieux de s’implanter à Seikusu, afin de répandre leur trafic pornographique dans un nouveau secteur. Parmi les nombreux objets saisis dans la planque, il y avait aussi eu quantité de littératures pédopornographiques et d’autres saloperies, qui, même au Japon, n’étaient pas tolérés. Boris Petrovski était arrivé à Seikusu, mais la police ignorait où il se terrait. Les Petrovski s’étaient heurtés à l’hostilité des Yakuzas, mais il n’y avait pas de bloc commun contre eux. Les différents clans de Yakuzas régnant sur la ville étaient divisés entre eux, et la police craignait qu’une guerre n’explose, surtout entre les Petrovski et les Guramu, un puissant clan yakuza de la ville. La rumeur disait que Boris avait amené avec lui un spécialiste, un expert qui se faisait appeler « Arctos ». Nathan ignorait si cet Arctos existait, ou était une pure invention du monde de la rue.

Il reposa son verre. La bière de ce pub était magique, forte et puissante. Il aimait aussi l’ambiance qui se dégageait de ce bar, très animée. On parlait sport, et un jukebox répandait des musiques de rocks, généralement irlandaises, ou hostiles à l’Angleterre. Autant dire que, si quelqu’un entrait ici avec un drapeau de l’Union Jack, il risquait fort de repartir la queue entre les jambes, avec le manche du drapeau planté dans le cul. Nathan avait du entendre au moins trois le Bloody Sunday de U2 ce soir. Et il n’avait bu que quatre verres. Assez pour qu’un humain normal finisse complètement pété, mais il avait, du fait du monstre qui sommeillait en lui, une étonnante résistance à l’alcool.

« Comme si ces sales niakoués nous faisaient pas déjà assez chier avec leurs taxes de merde, il faut en plus que les Ruskofs s’y mêlent... C’est une putain de situation de merde.
 -  C’est ça la mondialisation, Ian !
 -  Oh, ta gueule, Patrick ! grogna Ian. Pour la mère-patrie ! »

Nathan n’était pas Irlandais de souche, et les laissa donc trinquer... Lorsque son biper se mit à sonner. Soupirant, il attrapa son pager, et vit un message défiler rapidement :

« RIXE ENTRE YAKUZAS ET RUSSES. AGENT IMPLIQUÉ... »

L’adresse apparut ensuite. C’était proche. Il se leva rapidement, lissa un billet froissé qu’il sortit de sa poche, puis sortit du pub. Le carrefour était juste à côté, et il avait son arme avec lui. Il courut rapidement.

Quand il arriva, la rixe avait en effet dégénéré. L’attaque avait été menée par les Russes, contre une berline yakuza renfermant un saiki-komon. Au sein de chaque mafia, il existait un principe fondamental et essentiel à sa survie : l’absence d’écrits. Moins il y avait de traces par écrits, et moins la police pouvait réunir de preuves contre vous. La seule exception, c’était le comptable. Celui qui prenait des notes. Au sein de Cosa Nostra, la célèbre mafia sicilienne, ce rôle était tenu par le consigliere. Il prenait des notes dans des carnets, les taccuimo. Les Yakuzas avaient un équivalent : le saiki-komon. Le point fort d’une mafia n’était pas son dirigeant, mais ce petit comptable discret, ainsi que ses notes. Boris Petrovski l’avait bien compris, et ses hommes avaient repéré l’un des quelques saiki-komon officiant au sein des Guramu. D’où cette attaque.

Une puissante berline russe avait fait un tête-à-queue sur une voiture yakuza abritant, à l’arrière, le comptable. La voiture yakuza avait fait un élégant dérapage avant d’heurter un lampadaire, explosant l’ampoule de ce dernier, et les Russes étaient sortis de leur voiture, essayant d’arracher manu militari le comptable. Ce ne fut pas un franc succès, car les Guramu avaient réagi rapidement. Les Russes auraient pu dégainer leurs armes à feu, mais il ne fallait surtout pas blesser le comptable. Ils avaient fondu sur les Guramu, mais ces derniers savaient se battre. Dans la mêlée, une flic qui passait par là avait été renversée par un Guramu.

Le comptable était sorti de la voiture, en rampant sur le sol, paniqué. Il portait un costume élégant, mais pas de grosses lunettes. Il s’éloignait du stéréotype du comptable, mais était pour autant paniqué et nerveux. Un Guramu poussa du pied un Russe, le renversant sur le sol, et il eut à peine le temps de sourire qu’il vit devant lui la gueule d’un fusil à canon scié, de la part d’un autre Russe.

« Assez déconné ! s’exclama le Russe. ’Va faire chier ailleurs avec ton kung fu de merde. »

Le canon rugit, et les chevrotines fondirent sur le Guramu, provoquant comme une explosion. Le corps du Yakuza décolla du sol, comme catapulté, et, dans une mare de sang, s’écrasa contre la voiture, passant par-dessus pour tomber de l’autre côté, éclaboussant le costume du comptable. Ce dernier se mit à hurler, et se redressa, avant de choisir de s’enfuir.

Dans un crissement de pneus, un van gris métallique débarqua sur la gauche, et plusieurs Russes en costume en sortirent, arborant fièrement des pistolets et des pistolets-mitrailleurs. Ils se mirent à faire feu contre les Yakuzas, qui choisirent prudemment de s’abriter derrière des voitures. Nathan débarqua au milieu de ce bordel, depuis une allée, en évitant des gens qui hurlaient en courant. Il dévala des marches piétonnes, ayant sorti son arme de service, un Glock.

*Une fusillade en pleine rue ! Ces Ruskofs sont tarés !*

Contre une telle puissance de feu, sa pétoire ne serait guère utile, et il n’avait pas spécialement envie de se transformer. Il cherchait des yeux le flic qui avait appelé à l’aide, et finit par le voir... Ou par la voir. Il cligna des yeux, légèrement surpris.

*C’est quoi, cette nana ? On l’a envoyé ici pour inciter un violeur à commettre une erreur ?*

Même dans cette situation, Nathan se félicitait de pouvoir avoir ce genre de pensées. Il avança prudemment, plié, et se rapprocha de la femme, s’abritant derrière une voiture abandonnée en plein milieu de la rue. Il y avait un chaos de balles qui s’abattaient autour d’eux.

« Inspecteur Joyce ! hurla-t-il à l’attention de la femme. Je viens en renforts ! »

La situation avait dégénéré trop vite pour Lena. Elle tentait de s’interposer, utilisant sa matraque pour écarter les impudents. Mais ils étaient nombreux. Trop nombreux. Normalement, il n’y aurait pu avoir que cinq personnes maximum par voiture. Mais ils étaient plus de dix. Ils devaient être au moins huit par voiture. Peut-être même qu’il y en avait dans le coffre. Ou alors, ces six personnes en trop se sont greffées dans la rixe par la suite sans que Lena ne s’en rende compte.

Quoi qu’il en soit, ils étaient nombreux. Et la brune peinait déjà à s’imposer. Mais alors, quand en plus il y eut des coups de feu… Ce fut le débordement. Les civils paniquaient et se réfugiaient chez des voisins, des vitres étaient explosés quand lesdits voisins refusaient, ce genre de chose. Des casseurs se joignirent aussi à la fête, comme les voleurs qui en profitaient.

Lena se jeta derrière une voiture, évitant de peu quelques balles. Elle haletait. Elle avait, malgré la vitesse à laquelle la situation avait dégénéré, réussit à comprendre les motivations des uns et des autres. Elle n’avait pas un doctorat en Crime Organisé et Toxicomanie pour rien. Mais elle n’avait pas pu aller retrouver ce fameux comptable des Guramu que visaient les russes. Un van s’était dressé au milieu de son chemin avant qu’elle ne puisse avancer, et elle avait été contrainte de se replier.

A présent, elle regretta d’avoir été placée à la circulation. Elle n’avait pas son arme de service. Elle n’avait qu’une matraque et sa plaque. Pratique dans une fusillade… Heureusement, se disait-elle, les renforts ne devraient pas tarder à arriver.

Et justement, à peine cette pensée eut-elle effleuré la surface de son esprit qu’un homme arriva à ses côtés.

« Inspecteur Joyce ! Je viens en renforts ! »

Ravie de n’être plus seule au milieu de ce chaos, elle fronça les sourcils en criant en retour :

☸ Agent Hayley-Smith. Assignée à la circulation, normalement. D’autres arrivent ? Il faudrait isoler les tireurs !

Elle s’écarta de son collègue juste à temps. Une balle siffla à ses oreilles. Si elle s’était déplacée un peu plus tard, la balle aurait transpercé son crâne.

☸ Avez-vous vu le Comptable ?

Une odeur attira soudain l’attention de la jeune femme.

☸ Attention, ça va péter !

Dans son élan, elle entraîna l’inspecteur Joyce avec elle, le tirant en arrière. Elle se laissa tomber derrière un banc de pierre sur la pelouse non-loin. Peu après, la voiture derrière ils se tenaient explosa. Une balle avait atteint le réservoir finalement. Le souffle de l’explosion les atteignit, mais de façon plus modérée. L’ouïe de Lena en prit un sacré coup. Elle n’entendit plus qu’un « bip » sonore durant de longues secondes.

Dans le feu de l’action, il retint brièvement son nom. Hayley Smith. Un nom qui sonnait américain, comme lui. Le reste de sa phrase mourut plus ou moins. Derrière la voiture, le policier regardait à droite et à gauche. Il n’avait pas le temps de faire les sermons d’usage. Les Yakuzas avaient également sorti leurs bijoux, et arrosaient les Russes, même si les Russes avaient l’avantage de la surprise et du terrain. Plusieurs Guramu étaient sur le sol, soit morts, soit suffisamment blessés pour s’assurer qu’ils feraient un long séjour à l’hôpital.

*C’est trop bien organisé pour être une simple rixe... Les Russes cherchaient quelque chose...*

Venant d’arriver à l’improviste, Nathan n’avait pas fait attention à un quelconque comptable. Il pensait plutôt que les Russes voulaient simplement envoyer un message aux Guramu, une déclaration officielle de guerre. Les mafias n’étaient pas connues pour être des enfants de chœur. Leurs différends ne se réglaient pas à l’amiable, lors d’une partie de poker, ou devant le juge, mais dans le sang et la douleur. Un ennemi blessé pouvait toujours se relever, renaître de ses cendres. Inversement, quelqu’un qui était mort ne risquait pas de vous poser de soucis. Ce très simple adage suffisait à résumer la politique des mafias vis-à-vis de leurs rivaux. Il regarda à droite, cherchant une ouverture. Un truand russe les avait repéré, et se mit à ouvrir le feu. Il disposait d’une arme redoutable, surtout face au Glock de Nathan : un AK-47. Une arme typiquement russe, après tout.

Les vitres de la voiture explosèrent, répandant des bris de verre qui tombèrent sur la veste de Nathan. Ce dernier pesta. La Bête en lui commençait à gronder, se régalant de ce spectacle, l’adrénaline battant dans les veines de Nathan l’encourageant à sortir, à l’appeler... Un appel qu’il ne pouvait pas, en l’état, accepter. Il lui fallait conserver tout son contrôle. Les renforts ne tarderaient pas à débarquer.

« Avez-vous vu le Comptable ? » lui demanda-t-elle alors.

Il la regarda, sans répondre. Le « comptable » ? Nathan n’était pas un spécialiste des mafias, loin de là, mais il savait tout de même ce qu’était un comptable... Et, s’il y avait un comptable guramu, l’attaque des Russes se justifiait peut-être. Il allait regarder, quand la jeune femme l’avertit de quelque chose. Les balles du Russe avaient percé le réservoir d’essence. Il n’eut pas le temps de faire quoi que ce soit qu’Hayley l’attrapa par l’épaule, et s’écarta. Il la suivit, et ils eurent à peine le temps de se faufiler derrière un banc que leur précaire abri se mit à exploser, dans une superbe déflagration. Une porte carbonisée se plia en deux, arrachée de la voiture, et heurta douloureusement une voiture stationnée, dont l’alarme se mit à rugir. Une séquence digne d’un film hollywoodien. Dommage que Nathan n’ait pas le script.

« Vous êtes plutôt vivace, pour un simple flic de la circulation ! » nota-t-il alors.

Elle n’avait vraiment pas le profil du flic débutant qu’on assignait aux tâches ingrates, celle que personne ne voulait faire. Il aurait bien aimé creuser un peu la question, mais le moment ne s’y prêtait guère. Le Russe armé de la mitraillette automatique rechargeait son arme, et Nathan se mit à faire feu. Le Glock rugit dans le creux de sa main, mais il n’y avait que dans les films et les jeux vidéos qu’on atteignait sa cible dès les premiers coups. Les balles filèrent vers le Russe, qui s’abrita prudemment. Nathan entreprit alors de regarder la situation. Les Guramu étaient en train d’essayer de se replier, et il nota qu’un homme était en train de courir rapidement, couvert par les tirs des Yakuzas.

*Il doit s’agir du comptable dont elle me parlait...*

Le comptable filait vers le petit square, et Nathan le désigna de la main en se penchant vers Smith.

« C’est lui, votre bonhomme ! indiqua-t-il. Je vais après lui, ne faites pas de connerie ! »

Il doutait qu’elle obéirait, ça n’avait pas l’air d’être son genre. Mais il n’avait pas le temps d’y songer. Nathan se mit à courir le long de la pelouse, entendant au loin les sirènes des voitures de police qui s’approchaient. Le square comprenait plusieurs sentiers, un kiosque, et une pelouse. Les coups de feu avaient forcé les gens à s’enfuir, laissant un ballon de football et quelques pulls faisant office de buts au milieu de l’étendue verte. Il courut, s’élançant vers le comptable.

« Hey, vous ! Police ! Arrêtez-vous ! »

Il ne se donna même pas la peine de le regarder, cherchant à rejoindre l’autre côté du square. Il enjamba la rambarde, trébucha sur le sol, se releva en remuant des bras, et fila sur un trottoir avec des rangées d’arbres. Le comptable était désarmé, Nathan n’avait pas le droit d’utiliser son arme. La procédure était claire sur ce point. S’il faisait feu, il risquait de gros problèmes, et de se retrouver, au mieux, avec un sifflet, lui aussi.  Il enjamba à son tour la rambarde, se rapprochant de l’homme... Quand il entendit des motos vrombir sur sa droite.

Filant le long du trottoir, une Suzuki lui fonçait droit dessus.

*Bordel !*

Nathan sauta sur le côté, et évita de peu la moto, qui s’arrêta à côté du comptable. Il y eut un ordre bref et le comptable grimpa à l’arrière de la moto, qui démarra en quelques secondes. Secouant la tête, Nathan se redressa, fléchit le genou, attrapa son Glock à deux mains, et vida son chargeur, le canon rugissant entre ses mains. Il y avait une chance sur mille pour qu’il fasse mouche, mais, parfois, un miracle pouvait se produire. Une balle atteignit la roue arrière, la perçant, et la moto se mit à faire une série de dangereux zigzags, avant de se renverser dans une myriade d’étincelles. Le motard dut avoir la jambe broyée, mais le comptable fut éjecté hors de la moto avant qu’elle ne se renverse, roulant sur le sol, déchirant sa veste, l’abandonnant dans sa cavalcade. Il se releva rapidement, hagard, et continua à courir.

On disait que la peur donne des ailes. Nathan était en train de voir à quel point ce proverbe était véridique.