Voilà, en ce jour, je n’ai plus d’alliés sur Terra. Tous ont rejoins les côtés du Roi, qui s’était bien décidé à me faire la peau. Un de mes hommes avait décidé de vendre des secrets ‘’d’État’’ (c'est-à-dire les relevés de compte que je gardais sur mes ventes en territoire Ashnardien) au gouvernement Nexusien. Voilà que je suis désormais considéré comme un traître chez moi, ma tête étant mise à un prix si faramineux que je ne pouvais passer devant personne sans sentir leur regard sur moi, alors qu’ils s’apprêtaient à me sauter dessus… Nexus voulait ma mort sur Terra, et j’étais dans la ligne de mire d’un homme qui souhaite se venger.
Je pouvais sentir ma fin approcher, doucement. Le problème, c’était que je ne savais pas de quel côté je devais m’attendre à voir la mort surgir; c’aurait pu être n’importe quoi; Un tireur embusqué, un fil un peu trop fin retenant une lourde charge… j’aurais même pu tomber sur Rose au détour de la rue, son habituel Beretta dans sa main, le bras tendu vers moi, prêt à serrer la détente.
Mais non, en cette journée, ça allait si mal qu’on n’avait même pas cru bon de mettre fin à mes jours, et ce, une bonne fois pour toutes. Mais… Et si Charon me jugeait pour toutes les choses que j’avais faites de mal, en les listant, côte à côte avec les (enfin, je ne crois pas pouvoir mettre ces choses au pluriel) bonnes actions que j’avais posées, les gestes ‘’humains’’… Je crois que ma place réservée ne me plaira pas…
Non! Je refuse de me laisser abattre! Je suis un Atayoshi, et les Atayoshi meurent comme ils ont vécus, la tête haute!... Le problème, malgré leur sale caractère, chaque membre de ma famille avaient posés des gestes honorables, des bonnes actions, tout au long de leur vie… Donc, quoi faire pour que toute ma vie d’esclavagisme soit pardonnée, ou au moins, légèrement épongée?
REDONNE-MOI LES FRUITS QUE TU AS PRIS!!
Tiens, on dirait que, quand on tend l’oreille, les bonnes actions sont aussi faciles à trouver que les opportunités! Je m’approchai alors du stand à fruits et légumes qui faisaient tant de brouhaha. J’y découvris, en me faufilant entre les passants un peu trop curieux, un marchand squelettique hurlant sur une jeune femme, à peine majeure, dont l’expression semblait être soit de la résignation, ou encore était-elle trop timide pour dire mot. Cependant, pour ma part, je n’ai pas peur de prendre la défense de la jeune femme…
On peut savoir pourquoi tout ce raffût?
Elle vient de manger pour 300 yens de fruits!!!
Vous gueulez pour 300 yens? Regardez la, on devine tout de suite qu’elle n’a pas d’argent, ce n’était pas pour mal faire j’en suis convaincu… Tenez, les 300 yens dont vous tenez tant, et rajoutez-moi 3000yens de fruits et légumes.
L’homme, toujours rageant, jeta un regard noir à la jeune femme, avant de prendre mon argent pour retourner à son stand, remplir quelques sacs et finalement me les tendre. Marmonnant ce qui semblait être un ‘’bonne journée’’ presqu’incompréhensible, il se détourna avant de retourner servir un autre client. Je me tournai moi-même vers la demoiselle avant de lui tendre les sacs de denrées.
Tiens, pour toi… Désolé, certaines personnes ont la charité difficile… Je suis Hiro.
C’est alors que je les vis, ses petites oreilles de félin sur le dessus de sa tête… Fronçant les sourcils, je pris son bras avant de l’entraîner un peu plus loin, avant de prendre une tuque que j’avais dans mon manteau et de lui enfiler sur la tête.
Tu veux bien me dire ce qui te prend de te promener sans cacher tes oreilles? Et par ailleurs, qu’est-ce que tu fais sur Terre?