Assouvis mes désirs, esclave ! [LIBRE]

La soirée était tellement triste : les bars du coin étaient fermés à cause de problèmes d'hygiènes, tout comme les boîtes de nuit et autres endroits où on pouvait faire des rencontres. Une histoire de rat ayant envahi toute la zone... bon, je devais reconnaître que j'y étais pour quelque chose, mais si on ne peut plus tester ses pouvoirs sur un démon de peste sans qu'il y ait d'effets secondaires, franchement. Bon, en tout cas, j'avais fini par rester dans mon appartement, seule, sans personne avec qui m'amuser. Pupuce se tenait de côté, apparemment tout aussi agacé que moi.

« Tu as une remarque à faire, Pupuce ? Peut-être que tu n'es pas content d'être interdit de parole jusqu'à ce que j'ai décidé de te la rendre. Tu te souviendras pour la prochaine fois que tu feras désormais mieux de te taire au lieu de faire des remarques à la con sur mes actes. »

Restant de glace, immobiles, je sentais bien que je l'agaçai un peu plus encore. C'était mon seul jeu : il n'y avait rien à la télévision, j'avais cramé mon ordinateur à discuter sur des sites de rencontres, bref, je m'emmerdai. Je zappai d'une chaîne à l'autre, matant un lot d'attardés dans une maison isolée du monde extérieur, une série policière ou un journal quelconque. Et puis, je tombai sur une émission sur le paranormal, grignotant deux chips en grommelant, alors qu'ils parlaient des rencontres avec des créatures paranormales. Certains parlaient d'invocation de monstres venus des profondeurs de la terre. Ça me laissait une idée.

« Pupuce, ramène-moi le livre de mon père. Tant qu'à faire, je m'ennuierai moins avec une nouvelle créature sous mon commandement. Ou au moins avec un démon capable de me satisfaire sexuellement. »

Après un instant où il restait immobile, il se décida, voletant à travers les murs, avant de revenir dans la chambre avec le livre que mon père m'avait confié. Il détestait ce bouquin, car c'est celui-ci dont je mettais servit pour l'invoquer avant de qu'il ne tombe sous mon contrôle permanent. Mauvais souvenir d'ailleurs : le baiser avec un seigneur de la mort, ce n'est pas ce qu'il y a de plus délicieux, loin de là. Il déposa mon livre sur mes cuisses, j'entrepris de lire les pages, l'une après l'autre, sur les différentes créatures que je pouvais faire venir sur ce plan. Je tombai sur la page des succubes.

« Ah bien, voilà ce qu'il me faut. Une créature qui va me satisfaire pleinement sexuellement. Bon, voyons ce qu'il me faut... pétales de roses noir... bougies noir... draps noirs ? Ils veulent pas non plus que je redécor mon appartement pour une soirée gothe quand même ? Bon... coeur d'agneau ou de puceau... Bon, privilégions la qualité à la quantité. Pupuce, va me tuer un puceau et ramène-moi son coeur. Et vite ! Mon corps frétille déjà à l'idée d'avoir une succube à mon service. »

Mon serviteur se leva, moi de même. Il y avait de quoi préparer, alors autant s'y mettre de suite.

* * * * *

Tout était prêt : autour du lit, les bougies noires posées en hexagramme, avec sur le lit un drap noir et un autre rouge. Des pétales de roses noires reliés les bougies, avec des chrysanthèmes à l'extérieur pour dissimuler les actes malsains qui se déroule à l'intérieur des bougies et facilité l'arrivée de la créature. J'attendis en petite tenue, nuisette violet tombant tout juste en bas de mes fesses, les cheveux lâchés tombant sur ma poitrine. Quelques oreilles me servaient de soutien pour le dos et me donnaient l'impression d'être la reine. Vivement que mon père arrive, que je me charge de le tuer et de prendre sa place. J'étais fait pour être reine du plan démoniaque de mon père.

Finalement, Pupuce arriva avec un coeur encore chaud entre les mains. En silence, il entra dans le cercle, dont les bougies étaient encore éteintes, et me tendit l'organe. Je le pris en souriant, avant d'effacer mon sourire :

« Tu as bien pris un coeur de puceau, pas un coeur quelconque, n'est-ce pas ? Tu sais ce que tu risques si tu ne m'as pas apporté le bon coeur... »

Il gardait le silence, avant de sortir du cercle. Tout le temps où les bougies seraient allumées, rien ne pouvait entrer ni sortir. Et sa présence était indésirable. Bref, je pris une allumette et enflammais les mèches des bougies. Le cercle était complet. Il me restait plus qu'à invoquer la créature. Je me replaçais confortablement dans mes coussins, prenant le coeur dans mes mains, tendues vers les airs.

« Créature des plans inférieurs, serviteur sexuel, viens à moi et accomplis mes désirs en échange de cette offrande. Le coeur d'un jeune puceau, vierge de toute trace, délicieuse friandise pour votre malfaisance. Succube, maîtresse des plaisirs, vient à moi et plais moi. »

Une fois l'incantation terminée, le coeur s'enflammait, carbonisait jusqu'à disparaître. Les flammes des bougies devinrent rouge écarlate et un cercle d'ombre apparut au niveau du lit. Je me mordais les lèvres d'envie, à l'idée de voir qui sortirait de ce cercle.