La neige tombait en flocons fins sur le palais des glaces du dieu Odin, au fin fond des terres désolées de Terra. Peu vêtue, la Walkyrie Silke était plongée dans l'étude d'un lourd grimoire qu'on venait d'apporter pour le Seigneur... Mais, Odin absent, et la Walkyrie étant toujours assignée à résidence, c'est elle qui s'était collée à la lecture. Il fallait déchiffrer ce langage ancien, le traduire... Et tout cela pour quoi ?
... Visiblement pas grand chose. On lui avait promis un moyen de, sans doute, trouver Aphrodite, ou d'autres Dieux qui pouvaient potentiellement les renvoyer vers l'Asgard, leur Asgard d'origine. Ce grimoire semblait être plein de contes de ce monde ci - après tout, Silke ne croyait pas qu'il pouvait il y avait d'autre panthéon que celui auquel elle appartenait... Hormis cette Aphrodite, bien qu'elle n'en ai jamais eu la preuve, de son existence... Rapidement, le livre fut refermé, et Silke quitta l'immense bibliothèque pour aller prendre l'air.
Simplement vêtue de sa toge marron qui ne cachait rien de son corps voluptueux, la Walkyrie marcha le long des remparts, nullement gênée par la température négative. Les flocons de neige se collaient à sa longue chevelure, tandis qu'elle observait les colonnes de lumière, signe que ses soeurs de bataille partaient, ou revenaient. Odin, qu'elle pouvait s'ennuyer entre ces murs... Si elle était plus qu'honorée d'être l'Elue de son Dieu, sa favorite, la Divine Guerrière acceptait de moins en moins d'être ainsi emprisonnée entre quatre murs. La compagnie était rare, les visiteurs davantage... Alors les intrus, qui pourraient l'occuper un temps, n'en parlons même pas. Il y eut un croassement de corbeau au dessus d'elle, et la jeune femme leva les yeux vers Answald ; le corbeau semblait agité, et elle tendit un bras nu où il vint se percher. Un nouveau croassement, et la Walkyrie haussa les épaules.
- J'ai entendu, oui. Un guerrier est... Deux guerriers sont morts. Mais je n'y peux rien, Answald, nous sommes consignés à demeure.
Le corbeau désapprouva d'un cri lugubre. Qu'il était frustrant, de sentir qu'il y avait du travail, et de ne rien pouvoir faire... Silke s'ennuyait souvent au château. Oh, évidemment, la seule fois où elle était sortie, Oska avait ramené avec elle une magicienne, et former Cathleen aux bases de sa magie avait donné une occupation des plus plaisantes à la Walkyrie solitaire. Mais, la rouquine était repartie, même si elle s'était plue ici, à la Nouvelle Asgard.
Une troisième âme réclama le salut. Le corbeau poussa un nouveau cri, avant de s'envoler et de tourner en rond dans le ciel. Sa Liée l'observa un moment... Avant de se décider. D'un mouvement fluide, elle se redressa, et un simple claquement de doigt suffit pour qu'elle se retrouva vêtue de son armure, et que Olrik, le grand Loup Blanc aux oreilles teintées de rouge, ne se retrouve à ses côté. Answald poussa un croassement trimomphal : l'heure du festin avait sonnée.
La chaleur du désert où atterrit Silke se retrouva à perdre quelque degrés, par sa simple présence. Il y avait, là, entre les dunes, quelques cadavres. De vaillants guerriers sans doute, pour que la Walkyrie entende leur appel. Le visage inexpressif, elle s'agenouilla près du lion, lui caressa la joue du dos de la main. L'âme quitta le corps, et les lèvres de la déesse s'entrouvrirent, pour prendre la parole. Mais quelque chose l'en empêcha.
Quelqu'un.
Silke se redressa, fit quelques pas, et là, au détour d'une dune, elle la vit, la responsable de ce massacre. Oh, ce n'était pas une mauvaise chose, évidemment ; après tout, Silke ne vivait que pour la Mort, et pour Odin. La personne qui venait de tuer ces guerriers était, forcément, une personne digne du respect de la déesse. Et si elle lui montrait de l'intérêt, cela ne se vit absolument pas sur son visage. Elle se contenta d'observer Rozalia, et hocha lentement la tête.
- C'est de l'excellent travail que vous avez fait... Vous êtes blessée. ... Avez vous besoin d'une aide en ce domaine ?