En voyant le cosplayeur mourir sous ses yeux, Stéphanie sentit un frisson de colère, de frustration, et d’impuissance, la saisir. C’était un innocent ! Elle devait se retenir pour ne pas sauter à la gorge du Joker, et serrait les poings en respirant lentement, longuement et profondément. Son regard ne cessait d’osciller entre ce dégénéré et le cadavre du cosplayeur, avec un trou sanglant à la place du crâne. Les otages, bien sûr, avaient poussé des hurlements, mais étaient bien en joue sous la menace des armes des hommes du Joker. Ce dernier, complètement surexcité, se rapprocha de Stéphanie, qui dut faire preuve d’une patience dont elle ne se serait jamais cru capable pour le balancer à travers la fenêtre. Barbara, de son côté, conservait le silence radio, signe qu’elle devait être dans la cuve tekhane. Cette cuve spéciale était le traitement qu’elle prenait pour soigner son dos. Utilisant des appareils, elle entrait, nue, dans une espèce de grande cage aux parois de verre, flottant dans une espèce de liquide amniotique et anesthésiant. Des tubes et des tuyaux rentraient alors dans son corps, à l’emplacement de sa colonne vertébrale. Ce devait être extrêmement douloureux, mais Barbara était naturellement dans le coma. Il aurait suffi d’un écart d’un millimètre, voire même moins, pour lui briser sa colonne vertébrale. La machine suivait un programme complexe consistant à injecter des espèces de nanomachines pour réparer la colonne vertébrale de Barbara. Malheureusement, ces micropuces s’épuisaient bien rapidement, mais ceci permettrait à Barbara de venir, et de régler cette affaire par elle-même.
*Un peu d’aide ne sera pas de refus... Mis à part Bruce, elle doit probablement être celle qui connaît le plus le Joker...*
Le Joker était la bête noire de Barbara, sa Némesis. Il l’avait rendu paraplégique, lui avait fait subir de nombreux sévices afin d’atteindre son père. Maltraitée, humiliée, brisée, Barbara avait prouvé sa force de caractère en sortant de sa dépression, et s’était activement renseignée sur le Joker. Comme elle n’avait plus que ça à faire, elle avait passé des jours entiers à se renseigner sur lui, sur son histoire, sur les différentes enquêtes policières, et sur son profil psychologique. Un acharnement qui avait presque viré à l’obsession. Stéphanie n’avait qu’à l’attendre. D’après Barbara, le Joker ne prenait jamais de risques délibérés. Il ne s’exposait jamais en première ligne, et avait toujours un plan de secours, quelque chose qui ne le mouillait pas personnellement. Il ne prendrait jamais le risque de s’injecter sa propre toxine, si celle-ci rendait fou, car le Joker, comme tous les grands malades, ne se considérait pas, fondamentalement, comme fou. Il s’estimait juste différent, particulier, supérieur aux autres.
Stéphanie y songeait en essayant de conserver son calme, alors que le Joker opta pour un autre de ses jeux pervers. Il se tourna vers l’un de ses gardes, et lui ordonna de s’injecter lui-même sa propre toxine. Ce dernier obtempéra difficilement, et se transforma à nouveau. Stéphanie se tint sur ses gardes, prête à un nouveau combat, mais eut un sursaut de surprise quand elle vit le combattant amélioré par le Titan se tenir le sexe, en souffrant visiblement atrocement. Le Joker expliqua alors que c’était une variante spéciale de sa toxine, destinée, non pas à amplifier l’agressivité du sujet, mais ses pulsions sexuelles... L’homme souffrait atrocement au niveau de la queue.
*Qu’est-ce que c’est que ce putain de délire ?!*
Stéphanie serra les poings, faisant travailler ses méninges. Le sexe de l’homme avait littéralement déchiré son pantalon, devenant une véritable matraque de chair, tendue et impatiente. Il y eut des hurlements, et Stéphanie regarda autour d’elle. Avec tous ces cosplays, ces Wonder Woman, ces Supergirl, ces Miss Marvel et autres, le garde n’allait pas tarder à devenir fou et à attaquer tout le monde. Il commençait déjà à lentement s’avancer, tenant d’une main son sexe disproportionné. Stéphanie n’en avait jamais vu un d’aussi gros, et se mordilla les lèvres. Si, en plus, le Joker devenait un pervers sexuel... Il y avait quelque chose qui ne collait pas... Plus Stéphanie y réfléchissait, plus elle commençait à comprendre. Le Joker s’obstinait à lui parler de cette soirée cosplay, à lui dire qu’elle était une tricheuse. De son point de vue, c’était faux ; les règles du concours n’interdisaient pas à un costume originel de participer. De plus, il lui avait répété à plusieurs reprises qu’il était ici pour Batman. Rien de tout ça ne collait, en vérité.
*Si Bruce était sa proie, il ne s’amuserait pas à évaluer mes capacités... Il a d’abord commencé par un Titan agressif, puis par un Titan pervers... Qu’est-ce qu’il cherche à faire ? A quoi est-ce que tout ça rime ?*
Le Titan pervers avait repéré sa proie. Il s’amusait vers une Wonder Woman, qui était celle à qui Stéphanie avait parlé il y a peu. L’individu s’avançait rapidement, excité, parvenant à croasser difficilement quelques mots :
« Sexe... ‘Baiser... »
Il tenait son sexe dans l’une de ses mains, et la Wonder Woman, terrorisée, tenta de s’éloigner, mais se reçut un coup de la part d’un des gardes.
« Allons, quand on s’habille comme une pute, il faut s’attendre à être traitée comme telle ! ricana le preneur d’otages. Et puis... Vous rêvez toutes d’une grosse queue, vous, les nanas, alors, ‘viens pas te plaindre !
- N-Non, je ne veux pas, nooon ! Au secouuuuurs !! »
Le Titan pervers commençait à promener ses énormes mains sur les belles jambes fuselées de la femme, remontant vers sa culotte flashy. Stéphanie décida alors d’agir, commençant à comprendre. Le Joker jouait avec elle. C’était elle qu’il voulait, et, en l’absence de Barbara pour l’empêcher de faire des bêtises, Stéphanie allait faire ce que son costume exigeait qu’elle fasse : se sacrifier dans l’intérêt de la collectivité. Elle sortit l’un de ses Batarangs, et le lança. L’arme fusa l’air, et frappa le cou du Titan pervers, manquant le renverser. Il trébucha, s’affala sur une chaise, et tourna la tête vers Stéphanie, qui lui fit signe de venir.
« Viens là, mon mignon, j’ai un endroit bien au chauds pour carrer ta grosse queue ! »
Le Titan Pervers fulmina, et se rua vers sa proie. Le sol se mit à trembler, alors que sa queue sautillait de droite à gauche. Stéphanie avait sorti d’autres gadgets, les tenant dans chacune de ses mains, et attendit patiemment, puis sauta sur le sol, roulant entre les jambes du Titan Pervers. Ce faisant, elle enroula autour de l’une des jambes de l’homme un filin noirâtre, utilisant son autre main pour l’enrouler autour de son autre jambe. Elle se retourna en s’appuyant sur le sol avec une jambe, et tira, faisant rejoindre ses mains pour nouer son câble. Déstabilisé, le Titan pervers emporta Stéphanie dans sa chute massive, et s’écrasa violemment sur le ventre, faisant trembler toute la pièce, avant de se retirer. Son sexe le faisait atrocement souffrir, et ses deux jambes étaient reliées entre elles.
Sans plus attendre, Stéphanie se mit à califourchon sur lui.
« Je connais un très bon moyen de calmer tes pulsions, mon gros ! »
Frustré et furieux, le Titan pervers frappa Stéphanie à la tempe. Poussant un cri de surprise et de douleur, Batgirl roula sur le sol, rebondit en arrière, se releva. Elle essuya un peu de sang coulant de sa bouche, alors que le Titan pervers cherchait à retirer le câble qui le retenait. Il le toucha, et des arcs électriques puissants traversèrent son corps, le faisant trembler. Le câble, quand Stéphanie l’avait relié, avait formé un circuit électrique, et elle venait de sortir une télécommande permettant de diffuser le courant. Les volts jaillirent dans le corps du Titan pervers, qui se mit à couiner. Son sexe excité se mit alors à jouir frénétiquement, crachant des giclées de sperme pendant un certain temps. Une espèce de fontaine blanchâtre, le sperme tombant sur le corps du Titan qui se tortillait sur le sol, les dents cloués. Il était tellement chargé qu’un simple coup de vent l’aurait fait jouir...
*Je n’aurais jamais cru que les films érotiques de Kate me sauveraient un jour...*
Kate lui avait, il y a quelques semaines, parlé d’un film d’animation japonais érotique, où une femme était attachée avec une culotte spéciale par sa sœur, une ceinture de chasteté équipée d’électrochocs. L’appareil la faisait jouir, ce que Kate avait trouvé « amusant ». Stéphanie laissa les éclairs se répandre pendant plusieurs minutes, jusqu’à ce que le Titan s’écroule, avec sur les cuisses et sur le sol de quoi enfanter tout un peuple.
Stéphanie se retourna alors vers le Joker, et lâcha :
« Et maintenant, Joker ? Tu sais aussi bien que moi que tu vas te faire attraper. J’ignore ton plan tordu, mais je sais que tu ne te risquerais pas à te faire injecter par ta propre toxine. Tu es trop lâche pour ça. »
La brave Stéphanie jouait avec le feu à défier ainsi le Joker, et elle enchaîna :
« Je sais que tu aimes les paris et les jeux, alors, je vais te proposer un pari... Je sais très bien que ce n’est pas pour Batman que tu es venu. C’est moi que tu veux... Sûrement un de tes plans tordus pour essayer d’atteindre Batman, mais le fait est que, en ce moment, c’est moi qui t’intéresse. »
Stéphanie soupira lentement, prenant à peine conscience de ce qu’elle allait faire. Mais la priorité était là : sauver les otages. A n’importe quel prix.
« Relâche les otages, relâche-les tous... Et je m’offrirai à toi. C’est ma seule offre. »