A la fin de son explication, Yûko retourna dans son mutisme, attendant que sa supérieure reprenne la parole, ce qui ne prit pas longtemps.
- Bien, mon idée était donc impossible à réaliser dans un sens. Mais peut-être que ça ne serait pas un problème. Tout dépend de vous au final...
Elle continua de feuilleter son dossier... et fini par lâcher sa remarque, comme une bombe.
- Non violente... Vous refuser donc de frapper qui que ce soit ? Alliée en entrainement ou ennemis sur le champ de bataille ? Je suppose donc que si je vous demande de tuer quelqu'un, ça sera tout bonnement impossible pour vous ?
La jeune soldate n'était pas idiote. Après tout, elle a été entrainée pour recueillir des informations. Elle s'attendait donc à ce que celle-ci finisse par tomber à un moment ou à un autre. Pourtant, c'est sa dernière phrasa qui la toucha plus particulièrement.
- J-jai vue t-t-trop de gens s-souffrir d-dans mon enfance... J-je refuse de f-faire du mal... à un être humain... c'est t-t-tout...
D'une certaine façon, peut être cela ne serrais jamais arrivé si sa mère ne l'avait pas emmenée au labo dès ces 4 ans... Si elle avait été éduquée comme les autres enfants, peut être serrait-elle une soldate comme les autres ESPer, bien plus efficace au combat ?
- M-mais si c'est un F-Formien... ça ne me gêne p-pas... C'est à c-cause d'eux... t-tout ça...
Sans la guerre, il n'y aurais peut être pas autant de cobayes ESPer dans les labos... Elle en était certaine. Heureusement pour elle, sa chef de section la réconforta bien vite. A sa manière.
- Rassurer vous, je ne vais pas vous faire la moral, même si je pense que cela aurait pu nous facilité la tâche à toutes les deux. Soit, entrons dans le vif du sujet !
Laura fini par reposer son dossier militaire, avant de prendre celui qui était apparemment celui de la mission. Elle l'ouvrit en la lui annonçant.
- Je vais être simple, bref et claire. Il pourrait y avoir une troupe de traitre au sein de l'armée. Combien sont elle? Aucune idée! De même pour leurs identité. Ça peut aller du simple soldat de base aux supérieurs. Mais plusieurs armes commence à manquer dans l'armurerie et il en va de même pour plusieurs stock de divers objets. Inutile de préciser que s'ils avaient l'intention de s'en prendre à l'armée elle-même, ça causerait un grabuge sans pareil, du jamais vu même au sein de l'empire Thékos.
Yûko ne pu s'empêcher de la regarder avec un air effaré. Elle pensa en premier lieu aux aliens, avant de se souvenir que certaines personnes critiquaient beaucoup l'armée, notamment des camarades qui trouvaient qu'elles devraient recevoir d'avantage de mérite, ou encore qui pensaient injuste de ne pas acquérir du grade plus rapidement, sans compter celles qui avaient de la jalousie ou du mépris pour d'autres, comme une certaine camarade de classe... La jeune fille ne pensait pas que ça aurait été si loin. Si ce que disait sa supérieure était exacte, alors il y'avait déjà un bon demi-millier de suspects. Et encore, elle ne prenait pas en compte les hommes, qui voudraient obtenir d'avantage de postes haut placés. Avec toutes ces données, il y'avait de quoi devenir blême...
- Je veux donc que dans un premier temps, vous me rechercher un tas d'informations dessus. J'ose espérer que ce n'est qu'une mauvaise blague. Vous commencerez cette mission en sortant de mon bureau. Permission de visiter toute la base, n'importe quels niveaux. Chercher moi des informations, des coupables, des preuves mais surtout, n'allez pas vous mettre en danger ! Si vous êtes en danger, fait le nécessaire pour vous sortir de cette mauvaise situation, quitte à allez au-delà de vos convictions. Tuer si nécessaire, fuyez si possible. Je n'aimerais pas avoir une autre mort sur la conscience. Tâchez de revenir me faire votre rapport ici toutes les six heures. Je ne vous empêche pas de dormir et de manger, mais soyez prudente surtout. Soldat Yûko Orakami, je confie l'avenir de notre armée entre vos mains ! Des questions ?
Aucune questions pour le moment, si ce n'était une énorme sensation de vertige. Premier jour officiel dans l'armée et elle avait déjà l'avenir de celle-ci entre les mains. Que demander de mieux pour son CV franchement ? Aussi, elle lui fit plutôt part des rumeurs ou des remarques de telle ou telle personne. Oui, en tant qu'espionne, elle se devait d'avoir une excellente mémoire pour retenir toute sortes d'informations. Au bout d'une vingtaine de minutes, une liste de 260 noms étaient déjà créée, après quoi sa chef lui remit un émetteur pour ouvrir toutes les portes magnétiques de la base, sans avoir à déclencher les systèmes de sécurité. En d'autres termes, l'équivalant d'un badge de niveau 5. C'est alors que Yûko posa sa première question sans bégayer, preuve qu'elle était passée en mode "professionnelle".
- Pour l'armurerie, c'est un verrous de quel niveau qui ferme l'accès ?
En effet, peut être y avait-il de simples soldates parmi les traitres, mais si un badge était nécessaire pour ouvrir les portes, il y avait fort à parier que sa propriétaire était dans le coup, étant donné que ces badges étaient quasiment impossibles à voler. Sachant que le niveau 0 était destiné aux visiteurs, le 1 aux Officiers, le 2 aux Lieutenants, Capitaines et Majors, le 3 aux Colonels et aux Chefs, le 4 aux Généraux et le 5 aux dirigeantes, suivant le niveau de badge requis pour l'armurerie, il suffirait alors de concentrer les recherche sur les personnes concernées dans la liste préétablie. Une fois la propriétaires retrouvée, ce n'était qu'une question de temps pour démasquer les autres. Dans le même temps, elle irait faire son enquête dans cette même salle pour trouver des indices. Elle fit part de ses réflexions à Laura, avant d'attendre la suite des ordres. Oui, décidément, Yûko était dans son élément.