Hmm, apetissant ... Le regard d'Alexia s'était posé sur un groupe d'adolescentes qui s'extasiaient devant une vitrine de chaussures. Elles comparaient, rêvaient, s'imaginaient à les porter avec telle ou telle ensemble, sous les gloussements tantôt moqueur tantôt admiratif de leur copines. Mais ce qui avait attirer la vampire, c'était ce rassemblement de jeunes humaines. Le temps était aux robes, t-shirt, et autres tenues légères, qui laissaient la chair tendre de leur cou à nue, et ils semblaient s'exclamer : "Mord moi ! Mord moi !" Franchement, si ça c'était pas de la provocation ...
Toujours assise sur son banc, installé au milieux de la grande allée centrale, elle observait les gens avec froideur. Les bras tendus sur le dossier, la vampire se lechait les lèvres à chaque passages d'une éventuelle proie. Ça m'donne soif, tout ça. Mais on ne faisait pas attention à elle, dans l'esprit des gens ce n'était qu'une adolescente qui flânait ici, comme tant d'autre. Ça changera bientôt... Ni les enfants qui pleuraient pour avoir le derniers jouet à la mode, ni es mères de familles qui soupiraient devant toute les choses à acheter, ni es ados qui squattaient les bornes d'arcades, non, personne ne se doutait qu'un monstre se cachait parmi eux ... Un monstre aussi insouciant qu'assoiffé.
Des bruits de canne près d'elle attirèrent son attention. Une vieille femme s'était approchée de la blonde, elle semblait assez fatiguée. Poliment, elle demanda si Alexia pouvait se décaler un peu pour pouvoir s'asseoir, et reposer ses jambes. Une demande à laquelle elle répondit un charmant «Dégage de là, la vieille !». Choquée, elle resta quelques secondes figée, sans pouvoir proférer le moindre mots. Puis, elle se ressaisit et se lança dans un petit discours sur la bienséance, la politesse, les jeunes qui ne respectent plus grand chose, etc... Rhaaa, c'qu'elle me saoule ... mais elle va la fermer, sa gueule !?
La septuagenaire ne tarda pas à faire perdre son sang froid à Alexia. N'est-ce pas un juste retour des choses, que de prendre alors un peu du sien ? Elle bondit à la gorge de la moralisatrice, que ses crocs percèrent avec facilité. Comme dans du beurre... Les yeux de la pauvre victime se revulsèrent, de douleur et d'effroi, sans pouvoir hurler, tandis que la vampire s'abreuvait de son sang qui jaillissait de sa gorge. Pouah ! En plus d'être chiante, elle est degueu ! Les lèvres ensanglantées, degoulinant sur son menton, elle cracha le sang infect qu'elle venait de goûter. Il fallait s'y attendre, elle n'était plus de toute première fraicheur...
Rejetant sans aucune pitié le corps de la vieille qui s'effondra au sol, le visage baignant dans son propre sang, tandis que ses lèvres murmuraient fébrilement une prière. Elle entendit de strident cris de détresse autour d'elle. Criez mes petits, criez ... ce soir, on va s'amuser. Autour d'elle, c'était la panique. La foule hurlait de pathétique "Sauvez vous !", "Au secours !", "Appelez la police !", et courait de manière chaotique dans l'espoir de s'éloigner le plus possible. Un sourire illumina le visage blafard de la russe. Ils étaient impuissants, aussi insignifiant que de simples pions, et là en l'occurrence les pions l'amusaient beaucoup. Elle souleva le banc d'une main, aussi facilement que si c'était un bout de bois, et le lança violemment contre la vitrine d'un magasins de nourriture, au loin. Yeah ! En plein dans le mille ! C'était la qu'était concentré le gros de la foule, et l'explosion de la vitre avait renforcé le vent de panique, et l'avait étendu encore plus loin. Les bouts de verres volaient, blessant les pauvres innocents qui s'enfuyaient, qui pleuraient de misérable "Maman, j'veux pas mourir !". C'était jouissif !