Station service ? Ha non... @Vladimir Dracula

* Le sol du petit vaisseau tremble. Je dois dire que ça me surprend. Cela fait dans les 365 jours que je suis en orbite autour de la terre. Et malgré les averses d'astéroïdes, je n'ai toujours pas bougé de mon axe. Il fallait bien que ça arrive un jour, mais je ne pensais pas avoir autant de chance et passer autant de temps en orbit. Pourquoi donc rester là ? C'est simple, je n'avais pas envie d'aller sur Terre (ça me rappelais trop ma planète) mais je n'avais pas envie de m'en éloigner (par crainte de perdre mes souvenirs). Compromis compromis donc.

La navette commence à tomber. J'éteins les moteurs. On les rallumera plus tard. Le vaisseau prend de la vitesse. Presque une étoile filante aux yeux des terriens. Je me rapproche de plus en plus du sol. Malgré les protections du vaisseau, ça commence à chauffer à l'intérieur. Je me brûle les doigts sur le tableau de commande. Je me résouds donc à ne pas m'en approcher. Je ferme les yeux, croyant entrer en collision avec un immeuble.

Mais le choc ne vient pas. Au contraire, les moteurs se remettent à fonctionner alors que j'ai à peine effleurer le bouton dans ma précipitation pour me protéger -bêtement- le visage de mes bras. La chaleur redescend lentement. La navette se pose en douceur dans une sorte de lande déserte. Enfin, doucement... Elle créé un cratère quand même. Ne tenant pas à me faire repérer, je la fais voler jusqu'à un peu plus loin où cette fois-ci, elle se pose dans faire de vague. Je tousse lorsque je sors. L'atmosphère est étrange à cet endroit. Prenant les "clés" du vaisseau, je le verrouille et le met en mode camouflage. C'est beau la technologie. Mais soudain, une énorme créature baveuse approche et... *

Je me réveille en sursaut. Le soleil est haut dans le ciel. Nulle trace de monstre. Un cauchemars. Oui, c'était un cauchemars. Ce monstre que j'ai vu, j'ai eu le temps de lui envoyer une décharge électrique lorsque je suis arrivée. Il ne m'a pas mangée. Mais j'avoue qu'il avait un sang... Intéressant. Nourrissant, mais pas tellement bon. Je préfère le sang humain.

Je vais jusqu'au bord de l'eau qu'abrite la petite oasis et me rafraîchit le visage. Mon pantalon de cuir noir moulant est un peu sali par la poussière. Mon haut, un top en cuir noir aussi avec des lanières rattachant deux bouts de tissus devant et derrière, chacun sur un côté pour couvrir ma poitrine, est lui aussi sale. Mais pas troué ni rien. C'est déjà ça de pris. Je passe un coup de chiffon humide dessus et me relève.  Des bottes à talons aiguilles, noire évidemment, m'attendent. Je les enfile et noue le petit lacet décoratif au-dessous de mon genou. Et on repars. Je reviendrais chercher mon vaisseau plus tard. Je n'ai plus de poches de sang à l'intérieur.

Je marche un long moment, peinant à me repérer dans cet étrange monde. Je n'y suis que depuis quelques jours à vrai dire... J'arrive dans une forêt qui me masque le soleil. Lugubre comme truc, mais je ne suis pas à ça près. J'ai déjà visité une planète de grotte volcanique avec des monstres bizarres fait de granite. Ce n'est pas quelques arbres...

- Aouuuuuuuu !

... Et quelques loups qui vont me faire peur. J'adooooore les animaux. Mais il semblerait que ça ne soit pas toujours réciproque. Je vais donc éviter de me frotter aux bestioles qui vivent ici. On ne sait jamais, il ne faut pas tenter le diable...

Finalement, au bout du chemin d'entre les arbres, il y a un manoir. Je cours sur le parvis, et soulève le lourd heurtoir oxydé pour frapper trois coups. Adviendra que pourra...

Dracula regardait la mince silhouette longer le sentier, du haut de la fenêtre de sa chambre. Une proie pour la soirée, enfin ... Il devenait difficile de trouver de quoi se nourrir, nouer des liens avec les Ashnardois n'était pas aisé et il aurait suffit qu,une seule personne invite le comte chez lui pour que le vampire puisse aller et venir à sa guise, tant et aussi longtemps qu'on ne lui interdirais pas l'accès. La demoiselle passa la grille, Dracula s'éloigna de la fenêtre pour descendre l'escalier qui menait au rez-de-chaussé. Il entendit le heurtoir être frappé contre le bois, il s'avança donc vers les lourdes portes pour en ouvrir une. Devant lui se tenait une jeune femme étrangement vêtue mais aux courbes alléchantes dont la tenue laissait une vue agréable de sa poitrine. Comme à son habitude, le comte rétracta ses crocs avant d'ouvrir la bouche.

-Bonsoir, mademoiselle. Que puis-je pour vous? Entrez, je vous en prie.

Il invita la demoiselle à entrer, question de politesse. La pauvre devait être arrivée par hasard après s'être égarée, le comte avait masqué un peu la forêt avec un voile de brouillard afin de décourager la demoiselle à quitter le sentier. Et elle ne se serait sans doute pas posée de questions, ce n'était que du vulgaire brouillard. N'oubliant pas les bonnes manières, le vampire s'inclina pour prendre la main de le jeune femme et y déposer un baiser froid, comme le faisaient les nobles avec les dames.

-Je suis le comte Vladimir Dracula, maître de ce domaine, êtes-vous égarée? Il est dangereux de se promener par ici la nuit, à pied .... et seule.

Le comte invita ensuite la jeune femme à poursuivre la discussion autre part, la guidant jusqu'au salon, où il fît servir une coupe de vin à sa visiteuse improvisée. Mais derrière toute ces politesses et cette courtoisie, se cachait un monstre qui n'espérait qu'une chose: Goûter aux fluides vitaux de cette femme pour se rassasier, sans savoir que sa future victime était loin d'être humaine ...

Les portes s'ouvrirent peu après. Je n'ai même pas eu le temps de me demander qui pouvait bien habiter là. Je détaillais rapidement de type qui vient ouvrir. J'ouvris la bouche pour à mon tour faire part de quelques politesses lorsqu'il me prend la main pour la baiser. J'haussais les sourcils, surprise. Alors ça par exemple, c'était pas banal. J'en reste muette, ouvrant et refermant la bouche sans qu'aucun son n'en sorte. Je le suis finalement, secouant la tête et me raclant la gorge.

- Ravie de vous rencontre Monsieur Dracula. Je suis.. Lyra Al'Thor. Et Je... Attendez... Dracula ?

Alors ça par exemple. Comme LE Dracula des légendes terriennes ? Celui de Bram Stoker ? Non, c'est impossible... A moins que Mr Stoker ne se soit inspiré d'un personnage vivant pour son livre. Et auquel cas, j'avais là.. Euh... Son descendant ? Oui après tout, ce n'est sûrement pas un vampire...

- Êtes-vous... Le parent d'un certain autre Dracula dont un homme parle dans un livre ?

Je lui sourit, très intriguée. Avant de boire une gorgée du vin qu'il m'a fait servir. Et de reprendre le fil de la conversation.

- Oh vous savez... Le Danger pour moi, c'est secondaire. Si vous saviez toutes les situations dangereuse que j'ai vécu...

J'ai faim n'empêche. Tellement faim que mes crocs sortent tout seuls. Des crocs d'une blancheur immaculée, mesurant près de trois centimètres de plus que les simples canines humaines. Je le sens alors que je souris. Mettant ma main devant ma bouche, je les rétracte.

- Oups, excusez-moi... J'ai.. Un peu faim... C'est gênant.

Oui, chez moi, ce n'était pas le ventre qui grognait. C'est les canines qui sortent. Même si, lorsque j'ai vraiment très faim, c'est le ventre également.

- Avez-vous... Euh... Comment dire ça... Des... Poches de sang humain venant d'un hôpital ? Sinon, je me contenterais d'un animal... Mais... C'est moins bon...

Dracula écarquilla les yeux, cette femme le connaissait donc? Bien sûr ... ce fichu livre écrit par Bram Stoker ... évidemment, ce livre avait changé tous les faits de l'histoire du comte Dracula, comme une mauvaise fin n'était pas envisageable, Stoker décida que le comte avait été détruit par Van Helsing alors qu'au contraire, le comte était sorti victorieux du combat. Il se rappelait très bien le corps de Van Helsing, gisant aux pieds d'une statue de Saint-Pierre, l'épée du comte traversant son coeur. Les traits du comte se faisaient plus durs, si cette dénommée Lyra connaissait les secrets du comte, elle devait être rapidement éliminée ... quoique, il était peut-être aisé de faire passer ce roman pour des fadaises .... le comte tâcha de conserver son calme.

-Ce livre n'est qu'un ramassis de faussetés, il n'y a jamais eu de soi-disant vampires dans ma lignée. Stoker cherchait à exploiter mon nom et mon image pour s'enrichir.

Voilà que Dracula tâchait de tisser un nouveau tissu de mensonges pour couvrir son secret. Soudain, des crocs se dévoilèrent de la bouche de la jeune femme, des crocs de ... vampire. Cette femme était donc vampire également? D'où pouvait-elle provenir? À ce moment, le comte ne se sentait plus forcé de cacher sa véritable nature, surtout que Lyra lui demandait du sang pour se rassasier. Le comte fît sortir ses propres crocs.

-Je crois que nous sommes fait pour nous entendre, douce Lyra. Il est temps de partir en chasse, ne croyez-vous pas?

Il étira un rictus, deux jeunes et belles vampiresses le rejoignirent, chacune d'entre elle lui caressant les épaules. C'était Aleera et Mina, ses femmes qui, elles aussi, auraient besoin d'étancher leur soif.

-La nuit est encore jeune, nous irons au village le plus près pour satisfaire nos besoins.