Le Tord-boyaux, sacré nom, n'est ce pas ? Voila l'enseigne misérablement rouillée quoi se trouvait au dessus de ce petit établissement de beuverie où l'alcool se mêlait au tabac, voir à d'autres effluves. Un bar, trois ou quatre tabourets,deux tables branlantes, une petite scène poussiéreuse, rien de bien transcendant, sans doute qu'un métalleux aurait sans doute aimer jouer ici pour débuter,et ça se serait compris, c'était un truc simple et efficace, on voyait les habitués, qui engueulaient les premiers venus dès que ceux ci grasseyaient sur le siège d'untel ou untel.
Pour toute lumière, il y avait des lucarnes et une fenêtre, pas spécialement de quoi mettre le lieu en pleine lumière, juste apporter le strict minimum au niveau éclairage, et pour la nuit, comme la fin de journée relativement ténébreuse qui s'offrait à nous actuellement, il y avait quelques néons dispatchés dans la pièce, permettant d'éclairer le juke-box à moitié défoncé qui arrivait encore par on ne savait quel miracle, à passer encore du Elvis, le billard et le baby-foot qui encombraient la pièce.
Dans un coin, une petite télévision était installée, en l'air, visible de toute la pièce,et passait en rediffusion le superbowl de cette année, un beau match selon les poivrots présents qui huaient l'arbitre ou gueulaient des conseils pourris à l'entraîneur qui ne les entendait pas et qui ne les aurait pas suivis si il avait pu !
Parlons en des poivrots et autres personnes présentes dans le bar. Commençons par le plus important, au comptoir, un homme nettoyait des verres avec un chiffon tellement sale qu'il fallait se demander si il nettoyait les verres ou les salissait. Un peu des deux, la tâche n'aurait sans doute jamais de fin, mais peu importait ! Au final, il fallait le reconnaître, seul les habitués avaient des verres propres et encore. Grand, massif, les cheveux bouclés grisonnants attachés sur la nuque en une basse que de cheval, il avait un peu l'allure d'un mec à éviter dans la rue, il avait le cou d'un taureau, des bras comme des cuisses. Barman donc, et sans doute aussi propriétaire et videur !
Deux personnes, quadragénaires, regardaient le match en criant, leur haleine était bien imbibée d'alcool, eux, rien de spécial, un peu bedonnants, ils passeraient sans mal pour des messieurs tout le monde ! Ils se fonderaient dans la masse et ils ne s'en plaignaient pas, des chômeurs sans doute puisqu'ils étaient là depuis le début de l'après midi, mais cela, ça ne regardait qu'eux.
Les seuls jeunes étaient des mecs en tenue noir, avec bracelets cloutés, cheveux longs et ondulés qui leur descendaient sur les épaules, bouc au menton, sauf un qui avait une jolie crète qui sdfépassait les deux centimètres de haut. Ils jouaient aux cartes, clope (ou bédo) au bec, se marrant comme des baleines.
La dernière personne présente, assise au bar, avait le droit à les attentions de tout ce beau monde régulièrement, il y avait eu les sifflements d'abord, puis les compliments gras et depuis un petit quart d'heure alors que la beauté aux cheveux sombres et aux yeux bleus sirotait doucement un cocktail maison, un cocktail du nom doux et charmeur de « debout les morts. »
Plic....ploc.....plic......ploc.....
La pluie venait s'en mêler et le barman, Bruno – étrange pour un japonais, je vous l'accorde – eut un grognement, il alkait y avoir foule alors que les éclairs déchiraient le ciel suivit par les roulements de tonnerre. Ouep, les mecs voulant éviter d'être trempés allaient débouler....fait choer selon le barman, la jeune femme présente en était tout sourire : elle allait pouvoir épuiser toute une faune masculine et féminine pas juste deux trois poivrots....les choses allaient en s'améliorant !