Tandis qu’ils marchaient depuis un petit moment dans le plus grand silence pour se diriger vers leur mission suicide, Onyx osa brisser ce calme religieux un instant, histoire de poser une questionnette à son binôme. Bien sûr, connaissant l’animal, elle ne s’attendait pas à ce qu’il soit des plus joyeux et souriants à lui répondre. Mais, son regard noir durant quelques secondes ainsi que son ton froid firent plisser les yeux de la louve, qui d’ailleurs en inclina légèrement les oreilles en le regardant tout en l’écoutant attentivement.
Elle détestait quand les gens répondaient comme ça, comme si elle était une idiote. Ça l’agaçait à un point terrible ! Bon sang, pas besoin d’être aussi sarcastique hein ! Certes, elle avait peut-être posé une question toute simple, mais dans le doute, elle préférait la poser pour éviter tout oubli et tout ça. Pendant qu’elle pestait intérieurement, tout en écoutant le brun lui répondre avec une froideur qui donnerait envie à n’importe qui de sortir sa petite laine, elle redressa ses oreilles sur sa tête qui s’agitaient, amusée par ses dernières paroles. D’ailleurs celles-ci la firent souffler d’amusement par le nez, retenant un rire dans la même lignée, avant de changer son regard sur lui et le regarder avec grand amusement.
« Hoooo, ça, j’en sais rien. Ça se trouve, tu fais partie de leur petit club privé et tu fais des sauteries tous les dimanches, vêtue de ta petite jupette avec tes copains hein ! Ça expliquerait pourquoi tu m’as trouvé au bar tout à l’heure, par le plus grand des hasaaaards. »
Répondit-elle d’une petite voix chantante sur un ton amusé, parlant tout bas. Car la brunette chuchotait, afin de n’être entendue que par Siegfried, tandis qu’elle le regardait avec des yeux pétillants de taquinerie. Pourquoi ? Juste histoire de l’emmerder un petit peu avec ce qu'elle venait de dire, autant pour se venger que pour rire d’ailleurs.
Après cela, il fut temps de reprendre la marche, toujours dans un silence digne d’une église ou d’un cimetière. Plus tard, quand le duo fut dans les environs de la petite sauterie dans laquelle ils devaient s’infiltrer, ils firent une halte dans un coin, afin que le collègue de la demoiselle puisse enfiler sa tenue de bal. Bien sûr, fidèle à elle-même, l’exorciste remis le couvert avec une nouvelle question, mais celle-ci eut un accueil plus chaleureux que la précédente, à sa grande surprise. Et la réponse que le séduisant brun donna à la louve ne manqua pas de l’amuser, la faisant hausser un sourcil tout en le regardant mettre la touche finale à sa tenue en se capuchant la tête.
« Ho ce ton que tu utilises avec tout le monde pendant les missions en jouant ton séducteur, mmmh ? Ce ton-là même que tu as utilisé aujourd’hui à la joaillerie hein ? »
Tout en disant ça, Onyx s’était mise à avancer, marchant lentement mais avec une démarche féline, tout en se rapprochant doucement mais sûrement de Siegfried. Et alors qu’elle s’arrêta devant lui, venant poser une de ses mains sur son torse, jouant doucement de ses doigts pour faire remonter sa main le long de sa cape, de son torse à son visage, elle poursuivit d’une petite voix amusée et chaude.
« Et donc… Je vais devoir être bien sage, t'obéir au doigt et à l’œil, c’est ça ? En somme, il va falloir que je sois une petite femme gentille qui te soit totalelent soumise. »
Au fur à mesure que la louve parlait, elle parlait de plus en bas et lentement, prenant un ton des plus chauds et doux, avant de finir avec une voix basse et mielleuse à souhait. Quant à son regard, il était des plus amusé et séducteur, plongé dans celui de son binôme. Et concernant sa main qui s’amusait sur sa cape à pianoter de ses doigts, elle termina sa route vers le visage de son collègue, venant à ajuster un peu la capuche mine de rien, avant de terminer par lui tapoter la joue comme à un enfant, tournant les talons ensuite très fière d'elle.
« Que le bal commence Géorgie ~ »
Chantonna-t-elle très amusée, ses oreilles s’agitant joyeusement et doucement sur sa tête, fière de son petit coup qu’elle venait de jouer à son binôme, espérant qu’elle avait réussi à bien l’emmerder cette fois. Une fois cela finit, ils quittèrent tous deux la ruelle dans laquelle ils s’étaient réfugiés le temps de finir les derniers préparatifs pour la mission. Puis le tandem reprit sa route, afin de se diriger vers le lieu où tout allait se jouer ce soir. Et à force de marche, ils finirent par arriver à ce fameux endroit et trouver la bâtisse dans laquelle ils allaient devoir pénétrer.
C’était un petit immeuble qui payait pas de mine, il se dressait à l’angle d’une ruelle étroite, silhouette terne dans un quartier étrangement calme pour une zone réputée malfamée d’ailleurs. De ses murs écaillés et jaunis s’échappaient des accords de musique populaire, entraînants et anodins, alors qu’ils étaient sûrement là pour masquer toute activité suspecte à l’intérieur de la bâtisse et rassurer un potentiel voisinage. À l’entrée de l’immeuble se trouvait une porte massive dont le métal était terni par le temps, une petite fente-lucarne avait été découpée dans le métal : un regard pouvait s’y glisser et jauger qui se présentait. Pas de heurtoir, pas de sonnette, seulement ce mince interstice derrière lequel veillait sûrement un guetteur, attendant qu’on souffle le mot de passe qui permettra l’ouverture de cette porte et l’accès à cette petite sauterie.
Onyx resta silencieuse face à tout cela, scrutant les environs très rapidement, tandis que son regard s’attarda sur l’habitation. Ça y est, ils y étaient enfin, une fois là-dedans, ça sera quitte ou double pour leurs fraises. La louve échangea un dernier regard avec Siegfried, en tant que « binôme » pour lui rappeler qu’il allait devoir donner le mot de passe, puisque c’était lui qui ramenait l’un des ingrédients du rituel.