Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Réaction exothermique au méthanol [Chapitre IV - Myrella la Duchesse]

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Dionysia Laodice Sergotim

Humain(e)



Tout était une question de rythme. Les effluves retrouvaient petit à petit un état stable. C'était par le souffle et les incantations de contrôle de base que la magicienne parvenait à maintenir une forme qui, bien que pitoyable, avait l'avantage de conserver son corps et son esprit sans séquelles. Assise en tailleur, elle marmonnait entre deux expirations les formules d'apaisements, tout en luttant contre sa migraine et l'inconfort que lui procurait sa cellule miteuse et la saleté qui couvrait sa personne. Pourtant très silencieuse, les paroles intangibles de Dionysia résonnaient dans la prison du château.

« Hé ! Hééééééééé ! Copine ! »

La sollicitation de son voisin de cachot n'avait pas suffi à perturber la médiocre transe de la magicienne. Couvert de crasse, une barbe de plusieurs mois et une tenue dépareillée, il regardait sa comparse avec un fort intérêt. Alors il changea de tactique en lui lança plusieurs petits cailloux.

« Hééééééééééééééé ! Copine ! »

« Grumph... » Abandonna sa partenaire. « Qwaaaaaaaaa ? »

« C'est quoi que tu racontes ? J'entends pas ! »

« Des incantations. » Grogna-t-elle.

« Ha ! Tu vas te téléporter ? Faire exploser les murs ? Je peux v'nir avec toi ? »

Si seulement elle pouvait faire ça...non. Sa méditation servait à remettre sur bon pied son coeur de cristal devenu complètement dysfonctionnel. Heureusement qu'elle avait peaufiné avec son Maitre plusieurs runes pour se mettre en sécurité en cas de force majeur.

« Et t'as fais quoi pour v'nir ici copine ? »

« Des bêtises, je crois. »

Sa mémoire était encore trop amoché pour rationaliser les évènements de la veille. Elle devait alors déduire les déroulements de ces douze dernières heures par des indices extérieurs. Déjà, à la vue de la lumière provenant de sa maigre fenêtre, c'était le matin. Elle était dans une prison, d'un château, il semblerait. Son diagnostic vital indiquait une forte migraine, une intense nausée, un cœur au ralentis et vidé de son énergie. Ses derniers souvenirs remontaient à un début de soirée, et tous ces éléments réunis lui suffisait pour tracer des contours grossiers de la suite de ses aventures.

« Dis, ‘copain', on est où là ? »

« Bah au château de la duchesse Myrella ! »

« Ah. »

Ce nom lui disait vaguement quelque chose. Elle voulut reprendre sa méditation lorsqu'une porte s'ouvrit, et que des humains en tenue de soldat s'approchaient de sa cellule. Trois hommes, dont l'un semblait par sa tenue montrer qu'il était au dessus d'un point de vue hiérarchique. Ce dernier pris la parole en premier.

« La voilà. Amenez là à la salle du trône sur le champ. »

« Alors c'est elle...Elle n'a pas l'air terrible. » Reprit celui à sa gauche.

« Méfiez-vous, elle ne paraît de rien comme ça, mais je vous confirme que c'est elle qui a causé tout ce maelström. »


Cela se précise, se dit-elle. Donc elle avait bien fait des bêtises. Les deux soldats rentrèrent dans sa cellule, et elle eu juste le temps pour saisir un seau vide, qui lui avait été déposé sans doute pour ses besoins naturels. Elle n'avait pas eu l'occasion de s'en servir, mais elle l'aggripait avec ténacité, alors que ses ravisseurs tentèrent de lui faire lâcher l'objet et de la relever.

« Raah, mais lâchez ça ! »

« Naaaaaaaaaaaaaan ! Z'en ai b'soooooooooooin ! » Rouspéta leur détenue.

« Nous n'avons pas le temps pour ces enfantillages ! Soulevez là et ramenez là avec ce seau. »

Mal à l'aise sur la manière de traiter avec cette étrange prisonnière crasseuse, ils la soulevèrent et la forcèrent à les suivre, alors qu'elle tenait fermement son seau sur son buste. Dionysia luttait toujours intérieurement pour ne pas sombrer dans le coma, ou pire. Ces brutes ne la ménageaient pas, et la tractaient comme si c'était un sac d'ordure. Trop concentré sur son subconscient, elle fit peu d'effort pour apprécier l'architecture intérieure du domaine où elle se trouvait. Une énorme porte s'ouvrit et voilà qu'ils étaient dans une grande salle. La lumière du jour, bien plus forte que dans sa prison, la dérangea et l'empêcha d'ouvrir les yeux pleinement. On continua à la trainer, et cette fois ci, à travers le son de leurs pas, Dionysia distinguait quelqu'un entrain de parler avec beaucoup de vivacité.

« ...granges incendiés, dont l'un contenant une partie des récoltes de la dernière moisson, provoqué une tornade saccageant un champ récemment ensemencé. Les premiers soldats l'ayant poursuivis ont été transformé en poule et en cochon ! »

Cela s'annonçait mal. Du genre vraiment très mal. On le jeta par terre et des mains la saisirent sur les épaules pour la bloquer à genoux avec douleur. On essaya de lui mettre les mains dans le dos, mais elle gardait son seau dans ses bras avec fermeté.

« Elle gela même une partie du ruisseau de la ferme du vieux Hugh, ce qui cassa certaines pales de son moulin ! Cela s'ajoute la panique qu'elle a générée auprès de ses bêtes ! Il est clair, ma duchesse, que nous avons affaire ici à une dangereuse sorcière, sans doute envoyé par Ashnard.»

« Méh ! Faut pas abuser non plus ! »

« Silence sorcière ! » Les restrictions sur ces épaules se firent plus intenses, ce qui la fit sortir un petit cri de douleur.

Dionysia avait encore du mal à ouvrir complètement les yeux, mais elle comprit qu'elle était dans ce qui semblerait une salle du trône. Il y avait une silhouette féminine assise en face d'elle, et un homme, un conseiller ou de ce genre là, à coté d'elle. C'était lui qui parlait depuis tout ce temps.

« Les coûts des réparations sont encore en chiffrage, ma duchesse. Par chance, et grâce au courage de nos soldats, nous ne comptons aucune victime. Ils purent neutraliser cette sorcière durant un de ses moments de faiblesse. Parle dorénavant, sorcière ! Qui es-tu ? Quel maléfice as-tu tramé chez la duchesse Myrella Cyrelle Talle Aeslingr ? »

Elle qui pensait que sa famille avait des noms pompeux...Bon, ça lui disait quelque chose, cette énumération de syllabe de bourgeois. Le soleil continuait à l'obliger à garder ses yeux mi-clos alors qu'une montée nauséeuse fit son apparition.

« Hem...B'jour m'dame la dudesse...Euh...Je sais que...-Burps- tout porte à croire que je suis une vilaine sorcière. Mais sachez que j'ai une bonne excuse de ce que quoi que qu'on m'accuse... »

Elle se stoppa, ressentant une mauvaise nouvelle. Dans une déglution résonnant dans toutes les pièces, elle régurgita ses remontées acides dans le seau qu'elle tenait avec férocité. Reprenant sa respiration, dans cette situation humiliante et indigne d'une salle du trône, elle ressuya des restes de ses excrétions sur ses lèvres avant de reprendre la parole.

« Je...j'étais bourré. Désolé. »
« Modifié: samedi 27 avril 2024, 16:55:39 par Dionysia Laodice Sergotim »

Myrella

Humain(e)

Quand on emprunte aux sciences occultes leurs surprenants mystères, on peut passer pour un sorcier, et subir le sort d’un canard prêt à rôtir.
Alexandre Pothey

Le brouhaha était intenable. Myrella avait beau connaître Baldi - et sa faculté à paniquer plutôt rapidement - et ce depuis sa jeune enfance, elle retenait avec difficultés les soupirs lorsqu’il arriva en furie dans sa chambre. A croire qu’une guerre imminente arrivait sur Saffran. Baldi mit un temps à se calmer et il commença à lui faire un rapport sur des évènements étranges survenus durant la nuit. Des catastrophes s’étaient enchaînées durant le sommeil de tous et parmi les dégâts répertoriés on comptait une perte conséquente de vivres, de champ, d’eau et de terre aussi.

Il était si tôt pour la Duchesse. Il était si tôt quand on savait que la jeune femme avait débuté sa nuit alors que les premiers rayons du soleil éclairaient son antre. Et on l’avait sortit de son doux sommeil pour une sorcière. Sur ses terres.

Et voilà pourquoi j’espérais qu’aucun d’entre eux ne se fasse prendre…

Le manoir était en effervescence et déjà, Myrella entendait les actions de feu sa Mère. Elle entendait les décapitations, les tortures, les chasses à l’homme qu’elle avait commandité, voir commander si on écoutait les plus mauvaises langues. Et tous les êtres se tournaient vers la Fille. Elle. Qu’allait-elle faire?

- J’ai compris Baldi.

Le majordome se tut et observa sa maîtresse qui se retenait de masser son crâne de la pulpe de ses doigts.

- Fais venir Aberos.

La voix de la Duchesse était lourde, presque trop grave. Peu l’avait déjà vu mal réveillé… Alors déjà les “c’est bien la fille de sa mère”, “une nouvelle Chasse va débuter!” commencèrent à s'élever faiblement. Et Myrella soupira assez fort pour que les domestiques se taisent et, avec eux, les quelques nobles qui dormaient près du manoir et qui venaient quérir compensation. L’Emeraude ordonna le silence tant que son bras droit ne serait pas près d’elle. Bras droit qui mit un certain temps à venir. Elle aurait pu redormir… Si seulement tous ces nobles n’étaient pas là…

- Votre Grace m’a fait demander?

Il s’était agenouillé. Myrella sourit faiblement avant de prendre la parole. Elle lui ordonna de se relever et de lui faire un rapport, concis, des dégâts. Elle lui précisa de faire fit des propriétaires à dédommager et l’incita à ne lui faire un rapport que de ce qui devait être remplacé ou remplit de nouveau. Comment allait-on s’occuper du blé? Et comment reconstruire si vite? Comment la sorcière allait payer? Tant de questions qui n’intéressait que très peu Myrella. Dans un esprit méthodique, elle voulait d’abord connaître l’étendue du désastre pour mieux rebondir derrière et pour mieux rebondir elle avait besoin d'Aberos. Aberos Carkian était un bel homme mais d’une rigidité qui avait tendance à énerver la Duchesse. Il l’avait connu princesse et elle revoyait son statut altier lorsqu’il la regardait. En elle il voyait sa Mère. C’était agaçant. Mais de tous, il n’y avait ni plus loyal ni plus puissant quant à se vouer à la suivre et la protéger. Cela valait bien un peu d’agacement ci et là.

Aberos synthétisa au mieux la nuit mouvementée que Saffran avait subi et, alors que les portes d’entrée de la salle s’ouvrirent, Baldi s’interposa en comprenant que Myrella n’avait pas l’intention de tuer la vile créature magique.

- Ma Dame ! Je vous prie de bien vouloir reconsidérer tout ce que cet “être” a fait subir à votre pauvre Duché… Le peuple, les nobles et moi même exigeons réparation ! Que comptez-vous faire pour les granges incendiées, dont l’une contenant une partie des récoltes…

Deux gardes jetèrent un être face à elle et tentèrent de la contrôler. Mais, pour une raison qu’elle n’expliquait pas, il sembla que le seau eut plus d’importance que les deux gardes. C’était étrange. Si cette femme était une si terrible sorcière… Pourquoi ne se défendait-elle pas? Baldi reprit, parla du moulin du vieux Hugh et de la panique des bêtes. Et Ashnard. Ah oui. Ashnard… Comme si les guerres de Meisa ne suffisaient pas ! Baldi voulait sa mort, assurément. Les nobles commençaient à le rejoindre et Myrella voulait dormir. Quelle importance? Pourquoi parler de maléfices alors qu’aux yeux de la Duchesse, si elle était face à une sorcière, alors c’était une jeune sorcière. Elle voyait des jeux d’enfants, incontrôlés mais probablement drôles dans son regard à elle.

- Quel maléfice as-tu tramé chez la duchesse Myrella Cyrelle Talle Aeslingr ?

Enfin, la Duchesse allait entendre la défense de la demoiselle. Peut-être n’était-ce là qu’une vilaine méprise? Elle aurait aimé y croire… Et la voilà qui répondit, qui tenta d’articuler quelques mots avant de vider son estomac par les lèvres. Myrella eut une mine dégoûtée. Par principe, l’altière tête ne détourna pas le regard. Elle resta aussi digne que possible alors que les restes d’un repas ressortaient devant son regard. L’ivre engeance du démon répondit à la question comme elle le put sembla-t-il. Et non seulement elle manquait d’éducation et d’étiquette - heureusement pour la prisonnière Myrella n’était pas de celles qui s’en formalisait vraiment - mais elle manquait aussi de tenue. Lorsque le rot retentit, alors que Myrella tenta de se retenir de rire, son majordome sembla outré au plus au point.

- Comment OSES-TU?!

Baldi hurla. Myrella craqua. Son bras se leva et sa main couvrit ses lèvres avant que son rire ne semble arrêter la colère du domestique. Son rire était fin, léger. Onéreux. Un rire de princesse qui embauma dans la pièce un instant avant qu’elle ne se force à arrêter. Le regard pétillant, les yeux brillants de rire, elle leva sa main pour prendre la parole.

- Est-il vrai que tu es à l’origine des champs dévastés dont on m’a parlé? Es-tu l’être qui incendie les granges, gèle les ruisseaux et change les gardes en mouton?

Elle décala son regard vers les gardes et sourit, d’un calme qui contrastait avec l’agitation de la salle.

- Serait-il possible Messieurs, que vous soyez plus doux avec cette personne? Je n’aimerais pas que son estomac repeigne le sol et visiblement, elle n’est pas suffisamment en forme pour tenter quoi que ce soit. Le regard de l’ex-princesse revint sur cette femme, à moitié ivrogne à moitié mendiante. Je suis la Duchesse Myrella Cyrelle Talle Aeslingr mais, entre nous, Myrella suffit amplement. Quel est ton nom voyageuse? Comment es-tu arrivé jusqu’à Saffran?
Myrella parle en #239b56 et pense en #239b56



Répondre
Tags :