Le changement, voilà ce qu'était devenu la vie de Lame. Un immense chamboulement, sentimental, stratégique, et même plus profond, psychologique. Après avoir été la mercenaire la plus douée de sa patrie, pour venger son père, elle avait acquit une grand sagesse et un calme redoutable. Oui, elle était devenue une mercenaire par talent, mais surtout par intérêt. Assister à la mort de son propre père, le jour de son anniversaire, Lana ne l'avait pas supporté, et elle savait très bien que c'était un mercenaire qui avait fait le coup, elle comptait bien en devenir une et se faire craindre du monde entier, juste pour leur faire comprendre l'erreur qu'ils avaient fait. Mais, du jour au lendemain, elle avait changé de vie, pourquoi cela ? Elle ne le savait elle même pas.
Elle avait quitté son poste lucratif de trancheuse de tête pour devenir une femme normale au Japon. Elle avait apprit à combattre sa rage, à réfléchir avant d'ôter la vie. Car du haut de ses 21 ans, elle avait fait tomber bon nombre d'hommes, plus d'une centaine sûrement. Elle fut la plus prisée des tueuses à gage, et tuer sans scrupule était pour elle un jeu d'enfant. Mais à présent qu'elle avait suivit son enseignement, qu'elle avait apprit ce que valait une vie, elle n'éprouvait que du dégoût à trancher des têtes innocentes. Se promener dans les landes dévastées était une toute autre chose, oh oui. Ici elle pouvait user sa lame sans crainte, car elle ne tuerait que des bandits ou des criminels, et ce parce qu'ils auront essayé de lui sauter dessus. La belle Lana n'avait personne à envier, avec son physique athlétique et appétissant, elle avait le don d'attirer les caïds vers elle, et se faisait un plaisir de séparer leurs têtes de leur corps, en un coup de sabre.
צדק était décidément sa meilleure amie, elle n'avait confiance qu'en sa lame aiguisée, et se sentait vulnérable quand elle ne longeait pas sa cuisse gauche. Elle était son arme depuis ses débuts, elle l'avait acheté en Israël, l'avaient emmenée avec elle au Japon, et maintenant servait Arès avec. Cette arme serait sûrement convoitée par les plus grand maîtres d'armes, pour son passé et ton nombre de tête au compteur. Décidément, sentir sa meilleure amie couper net entre deux vertèbres et transpercer la carotide des homme lui faisait ressentir le plus grand plaisir possible. Elle préférait de loin celui là à celui que lui procurait son maître. Et puis, de toute façon, il n'avait d'yeux que pour Elosia et ne faisait appel à elle que lorsqu'il avait une envie de sexe, et nom d'affection. Et dans tout les cas, Lana ne convoitait pas Arès, car le serment qu'elle avait prêté avec Despina le lui interdisait. Et c'était sûrement mieux ainsi, car toutes ses Sœurs de Bataille avaient le béguin pour lui, et Lana était la seul capable de le divertir efficacement et rapidement, avec efficience donc.
Après avoir coupé une dizaine de têtes coupables, et avoir marché plus de 6 heures dans les landes arides et dangereuses, Lana s'assit au milieu de nulle part, en tailleur, et se mit à méditer. Elle se demandait pourquoi couper la tête de la gente masculine lui procurait tant de plaisir, c'était presque si cela la mettait en transe oui. Une transe si étrange, car lorsque le soir elle fermait les yeux, tout devenait différent, plus sombre. Elle se mettait à rêver de ses victimes, les voyant la supplier de ne pas la tuer, elle revoyait le sang sur sa lame, sur le sol, et le sommeil devenait impossible. Elle avait bien changé, et ce qui en était la cause, c'était la méditation. Car cela ne pouvait pas être la faute d'Arès, il était le Dieu de la guerre, du sang, de la violence. Elle était honorée d'être à son service, elle était la plus grande des mercenaires ainsi, elle avait la capacité de tuer ses anciens collègues. Elle avait aussi la responsabilité de la garde d'Arès, les hommes de cette garde étaient comme formatés et jamais elle n'avait eu droit à une mutinerie.
L'autorité de Miss Méhari était infaillible. Jamais un soldat ne s'était rebellé contre elle, à vrai dire jamais personne n'avait contredit la fille de Hamed Méhari, car depuis la mort de son père, elle régnait en maîtresse sur la ville que gouvernait jadis son géniteur. Ici, toutes les décisions lui revenait, et toutes les tentatives d'assassinat avaient échoué, on retrouvait toujours l'assassin assassiné, et souvent sans sa tête, ou bien juste la tête. Lorsqu'elle était partit de cette ville, sa mère était morte de chagrin, à cause du décès de son père, et elle était fille unique. Elle avait légué le pouvoir au chef d'état, qui élirait un nouveau gouverneur. Elle avait confiance en cette homme, mais pas autant qu'elle confie en Arès. Elle méditait encore, se demandant qu'est-ce qu'il lui manquait dans sa vie, et elle ne trouvait pas la réponse, cherchant au fin fond de son coeur.
Il était logique qu'elle ne trouve pas, car cela n'existait pas en elle, ou du moins cela avait disparu il y a 11 ans, lorsqu'elle vit son papa tomber du haut de médina, et que le bassin devint rouge sang. Elle avait une énorme carence, qui était à l'origine de ses tourments, elle le savait, mais elle ne trouvait pas comment y remédier. Ce dont elle manquait, ce qu'elle n'avait pas, c'était des sentiments. Joie, peine, amour .. Elle n'avait que la colère, la colère, la colère. Et pour retrouver les disparus, elle devait trouver une homme, faire l'amour, et tomber amoureuse, car aimer c'est être heureux, et aimer c'est souffrir, elle serait ainsi une femme normale, et pourrait peut-être espérer ne plus se tourmenter. Elle voudrait tellement dormir, sans êtres hantée par les cadavres des 10 dernières années. Il fallait que tout cela change, et que toute cela change, maintenant, aujourd'hui, et dans ces landes précisément.