La nuit était bien avancée quand quelque chose se mit à luire. Une petite luciole était coincée dans une structure faite de cercles concentriques qui se rassemblaient pour former une toile. Un attrapeur de rêve, une protection qui aurait du faire fuir Douros. Mais comme toutes les protections magiques, elle n'avait d'effet que si ceux qui l'avaient placé là y croyaient. Aujourd'hui, c'était simplement un objet de décoration et la luciole en sortit, filant vers un lit, vers une proie toute désignée.
Il avait choisi Harei dans le quartier, tout simplement parce qu'il avait été attiré par un rêve érotique. Il avait au début pensé juste à prendre du bon temps, à prendre cette femme dans ses rêves de toutes les manières possibles et à laisser sur son corps les marques de leur nuit, mais il avait changé d'avis, elle était plutôt belle et il ne dirait pas non à ce qu'elle vienne d'elle-même dans son palais.
Il poussa un rideau onirique et sa présence vint aussitôt modifier le rêve. Harei était peut-être assez belle dans la réalité, mais dans ce rêve la sensualité semblait émaner d'elle comme un parfum. Son visage, sa peau, ses seins, ses fesses, ses hanches, ses bras, tout son corps était à son apogée de séduction. Douros vira sans ménagement l'amant idyllique qu'elle s'était créé, le lui faisant oublier, les rêves étant souvent changeant. Elle était dans sa propre chambre et Douros décida de créer à partir de là.
Douros n'avait quasiment pas besoin de travailler pour ce rêve, il ne recréait pas une nouvelle architecture dans laquelle il invitait la rêveuse, il modifiait simplement la direction de son rêve, tous les éléments dont il avait besoin se trouvait dans l'esprit de sa proie et il n'eut qu'à les extraire pour les laisser s'y exprimer. Elle avait toute seule placé la maison telle qu'elle était dans la réalité et Douros n'avait fait que des ajustements mineurs. Il lui rajoutait des souvenirs décousus de ses enfants, lui faisant penser que ses fils la rejoignaient souvent dans son lit quand ils avaient des rêves érotiques afin de se calmer. Il enrobait cela d'une sensation de normalité sans le moindre doute ou honte.
Il força le rêve dans une direction précise, Eijho avait crié au milieu et elle s'était levée, attentive aux besoins de son cadet. Il ne fallait pas qu'il réveille toute la maisonnée. Douros introduisit deux pensées dans sa tête qu'il laissa flotter. La première était celui d'une mère aimante et dévouée pour son fils, quel que soit son problème, cela ne résisterait sans doute pas à une fellation. La deuxième était celle d'une femme beaucoup plus perverse. Mais comme la première, il l'enrobait d'une couche de normalité étrange. Elle en était à son quatorzième jour, elle allait éviter de le sucer trop fort pour qu'il jouisse entre ses cuisses, ça ne la dérangerait pas qu'il lui fasse un petit frère.
Une fois toutes ces pensées placées, Douros laissa Harei s'avancer seule dans la maison. Il avait subtilement dissocié ses rêves et sans qu'elle le sache son corps réel bougeait également, moins vite que son corps onirique, mais elle bougeait néanmoins, elle aurait une surprise à son réveil.