Qu'est-ce qui lui avait pris? Anna se savait parfois écervelée, mais là, elle avait explosé tous les records, avec garantie qu'ils n'iraient plus boire que de la soupe pendant six ans! Mais pour mieux comprendre comment elle en était arrivée là, il allait falloir remonter quelques jours dans le passé. A ce moment-là, Anna était encore très sereine. Cela était une de ces périodes de creux où personne ne lui courait après. Elle vaquait alors à ses activités de façon tout à fait naturel. C'était alors qu'elle avait été abordée par un certain Jasmin Festibus, entrepreneur italien et agent double travaillant pour le Mossad, inflitré dans la CIA. Mais il était surtout l'un des pontes de la mafia italienne, un puriste traditionaliste pour qui l'arrivée d'Extremis sur le marché noir avait été l'une des plus grandes aubaines de sa vie. Aubaine qu'il n'avait pas tardé à transformer en occasion en or pour Anna, sa complice de toujours.
-Ce monde n'a pas besoin d'une suprématie telle que celle que Extremis peut induire... Si quelques-uns peuvent l'avoir, alors autant que tout le monde puisse en profiter, n'est-ce pas?
C'est ce qu'il lui avait dit. Et après quelques négociations, elle avait accepté de transporter quelques échantillons auprès d'une dizaine de laboratoires différents, la plupart étant clandestins ou illégaux. la plupart avaient accepté sans hésitation, commençant à dupliquer les échantillons, mais d'autres s'étaient montrés réticents, même si la blonde s'était montrée plus que persuasive. Le SHIELD et toutes les organisations analogues avaient donc rapidement dû intervenir, et l'approvisionnement en échantillons d'Extremis était devenu particulièrement difficile, surtout ces derniers temps où les cargaisons de certains avions et bateaux étaient fouillées minutieusement pour empêcher toute arrivée d'un nouvel échantillon sur le territoire. La crise fut toutefois endiguée assez vite, ce qui mit Festibus dans une colère noire. Anna restant majoritairement prudente, leurs relations devinrent tendues, et c'est après moult chantage que la blonde fut obligée de prendre les commandes d'un hélicoptère qui transporterait une cargaison d'échantillons camouflés en produits pharmaceutiques. Et justement, cette cargaison se passa mal. Les invectives fusèrent vite dans les deux camps, et Anna fut obligée de détaler sans le moindre dollar, alors que l'échange stipulait que la mallette qu'on lui avait offerte devait contenir plusieurs millions de dollars en petites coupures. D'autant que l'intermédiaire n'avait pas manqué de la prévenir.
-Espèce de catin... je te jure que si tu reviens à Seikusu, je te descends sans états d'âme!
Quelques temps avaient passé, et rapidement, Anna eut toute la mafia à ses trousses ou presque. Les tueurs (expérimentés ou non) qui lui couraient après s'étaient tous vus promettre une dose de cette substance qui pouvait devenir un véritable poison. Et c'est sans surprise qu'en plein voyage en train, elle dut dégainer son arme de poing pour affronter une dizaine d'experts en infiltration. Toutefois, c'est sans encombre qu'elle parvint à s'extraire du train, sa mallette à la main alors qu'elle s'éloignait des lieux du drame après qu'un des tueurs n'ait explosé après avoir abusé des effets d'Extremis. C'est donc assez rapidement qu'elle rejoingit un appartement isolé. Elle s'enferma à l'intérieur, n'ayant cure de savoir qui l'occupait. Elle se glissa simplement à l'intérieur, profitant de quelques minutes de répit, allant même jusqu'à se servir dans le réfrigérateur pour trouver de la boisson, prête à tuer pour tout ce qui n'était pas de l'eau...
mais aux premières rumeurs d'un mouvement à proximité, elle se sentit pousser des gênes de Peter Parker, et alors que la propriétaire des lieux revenait, elle secalada à vitesse grand V le mur, se plaçant dans un coin de la pièce, au plafond, les jambes et les bras en perpétuel effort pour ne pas tomber. C'était la seule façon de ne pas être repérée. Ce ne fut que lorsque la propriétaire quitta la pièce qu'elle se laissa enfin glisser au sol et alla se réfugier sous le lit de la chambre à coucher, sans savoir qu'elle avait laissé une bouteille à moitié vide sur la table du salon...