The pain of love

Louis était soulagé dans un sens. Il avait l'avis plutôt positif de son ami. C'était important pour lui malgré tout. Que les choses soient claires, il n'allait pas reculer maintenant. Mais si Diego avait descendu ses projets avec Emilie, il en aurait été deçu. D'autant que ce que lui disait son acolyte était plein de bon sens. Les faits étaient là, il ne servait à rien de les nier. C'est vrai que dans un sens il était coupable mais elle aussi. C'était quelque chose sur laquelle il aimait se raccrocher. Si son compagnon avait fait le boulot, comme on disait, sans doute qu'il n'aurait pas eu la moindre chance avec elle. Mais il avait laissé une brèche et c'est lui qui à présent s'y engoufrait. Peut-être que sans cela, c'était un autre. Il n'était pas de sa responsabilité de se demander pourquoi Emilie en était arrivée là. Mais c'était par contre sa responsabilité de décider de jouer le coup à fond comme on disait. Et c'est ce qu'il entendait faire ; mais cela , il n'y avait pas vraiment de doute là-dessus. Mais il pouvait admettre l'idée que certains à sa place aurait reculé. Sans pour autant lui-même en éprouver honte ou angoisse. Il n'était pas du genre à hésiter au dernier moment. Mais cela, on pouvait déjà le comprendre.

« Merci de ta franchise. »

Il lui avait souri. Pour ce qui était d'assumer, il allait le faire et assez rapidement. Quand ? Très vite mais la conversation avec Diego n'avait rien changé. Tout au plus, il pouvait un peu mieux se sentir maintenant que son meilleur ami avait été franc et sincère avec lui.

« Je vais devoir y aller, je commence à bosser sous peu. On se tient au courant. »

Il vint faire l'accolade à Diego puis monta dans son véhicule. Dans deux jours il ne travaillait pas et c'était le jour parfait pour débarquer chez Emilie. Il n'allait rien lui dire, vu que de toute façon, elle faisait la morte. Et puis il préférait prendre le risque de débarquer sans prévenir plutôt que l'entendre s'organiser pour ne pas être là.

Souriant, il n'imaginait pas que les choses puissent tourner dans le mauvais sens. Et puis, il devait aussi penser que la posséder, dans son humble demeure, là où elle vivait avec l'autre, c'était pas mal bandant. De toute façon, il avait trop envie d'elle que pour accepter que cela foire. Il réussirait et il ne pouvait pas se dire que cela se passe autrement. Et puis, si Emilie avait voulu tout stopper elle l'aurait dit clairement non ? Là elle se comportait comme une victime ou tout au moins comme quelqu'un qui avait peur de quelque chose et voulait fuir. Si elle était sure d'elle, la professeur l'aurait remis à sa place. Mais c'était tout le contraire et ce baiser ne devait être qu'un commencement et pas un début.

Chapitre 4: sexe à domicile

Les vacances de printemps touchaient à leur fin et comme souvent pour Emilie, c'était avec regrets . Elle aimait son boulot, là n'était pas la question. Seulement, être enseignant aujourd'hui,, c'était un investissement sans nom. Cela pompait pas mal d'énergie si on voulait bien faire les choses. Et c'était son cas. Pas question pour elle de ne pas s'investir comme il le fallait. Sinon, il ne fallait pas espérer voir les élèves faire la même chose. Pour elle, l'enseignant devait être un exemple en toutes circonstances.  A quoi bon demander aux élèves de bosser si soi-même on était pas capable de le faire ? Mais il n'y avait pas que cela non plus. La reprise du travail, c'était aussi synonyme de reprise des cours du soir et donc croiser Louis. Cela faisait un moment qu'elle faisait la morte, depuis ce fameux baiser.  Plus ou moins quinze jours donc.  Elle n'était pas stupide , elle savait qu'elle allait devoir tôt ou tard l'affronter et gérer le problème mais c'était une façon d'enterrer le soucis. Et de croire que tout pouvait s'arranger plus facilement.

Et puis elle devait bien avouer que cela allait un peu mieux avec Quentin depuis leur discussion en rentrant du barbecue. Bon ce n'était pas parfait, mais ils venaient de loin aussi.  Elle avait la sensation de retrouver un peu de complicité avec son petit ami. Ils avaient même partagé une étreinte. Elle avait eu l'impression de pouvoir de nouveau lui faire de l'effet et elle ne niait pas que cela lui avait fait un bien fou. Elle voulait se persuader que cela pouvait être un nouveau départ et lui permettre d'évacuer le problème Louis. Tout en sachant qu'elle continue d'y penser malgré tout. Une idée précise lui restait en tête : est-ce que avec le jeune homme, l'étreinte aurait été plus fougueuse, plus sensuelle, plus sexuelle. Et même si elle chassait très vite cette pensée, elle devait bien avouer qu'une part d'elle continuait de penser que Louis la désirait bien plus que Quentin.

Mais en ce vendredi matin, elle avait décidé de continuer à se concentrer sur le souffle nouveau qui semblait habiter son couple. Quentin travaillant toujours avec son père et son frère, Emilie avait donc décidé en cette journée de faire du repassage en regardant une vieille série à la tv. Elle n'aimait pas cela mais elle devait le faire et puis elle faisait un peu moins  chaud aujourd'hui. C'était donc un bon moment pour s'y mettre et c'est ce qu'elle faisait depuis 30 bonnes minutes maintenant. Concentrée sur sa tâche, elle avait entendu frapper à la porte trois coups assez lourds. Elle sursauta alors qu'elle était perdue dans ses pensées tout comme son chat. Regardant l'horloge, il était 10h22 et elle se demandait  qui cela pouvait être. Certainement ni Quentin ni sa mère. Et elle n'attendait personne. Hésitante un moment sur le fait d'aller ouvrir, elle décida d'aller voir sans savoir qui cela pouvait être. Ouvrant la porte du petit couloir d'entrée puis la porte d'entrée elle ne masqua pas sa surprise.

« Louis ? »

Il était là, sur le pas de sa porte. N'importe qui pouvait le voir. Mettant un certain temps à réagir, elle n'eut pour l'instant que ces quelques mots à articuler.

« Mais tu fais quoi ici ? »

Ce qu'il faisait là ? C'était clair non ? Il était là pour elle, et il se demandait si elle pouvait imaginer une autre raison ? Sans doute que non, mais il avait voulu bénéficier de la surprise et là, c'était pari gagné. La fixant, il portait un jeans avec un t-shirt blanc et une veste de costume noire. Ayant aux pieds des chaussures brunes, il portait sa montre au poignet droit et avait sa coiffure habituelle. Une tenue assez basique mais qui mettait en valeur le jeune homme au charme ravageur.  Ayant son habituel collier de barbe finement rasé, il la fixait de ses grands yeux bleus , visiblement pas vraiment impressionné ou perturbé.

On pouvait se demander comment il était certain de la trouver la. Mais Louis avait bien préparé son coup. D'abord, il se souvenait qu'elle avait ralé qu'elle ne partait pas quelques jours en vacances  car son petit ami travaillait avec son père. Du coup, c'était évident qu'il ne pouvait pas être là en cette matinée. Ce qui impliquait qu'elle soit seule chez elle, sauf si maintenant elle était partie ailleurs. Mais il y avait peu de chances vu qu'elle s'était connectée ce matin un long moment. Bref, tous les signaux étaient au vert et c'est sans surprise, que finalement, il était venu chez elle pour enfin provoquer les choses.

« Tu me repondais plus et tu faisais la morte. Du coup, me voilà. »

Il lui souriait toujours en la regardant avec ses yeux bleus brillant d'un éclat particulier. Il la désirait, si jamais elle ne le savait pas encore maintenant elle le savait, il suffisait de voir comment il la matait. Il avait envie d'elle et c'est pour cela qu'il était ici, mais comment aurait-on pu douter de cela ? Depuis des semaines voire des mois c'était le seul message qu'il lui envoyait. Et elle n'avait jamais rien fait pour le décourager réellement. Alors pourquoi s 'étonnait-elle de sa présence ? A moins que cela ne soit juste pour la forme.

« J'arrête pas de penser à toi et à ce baiser. Et je sais que toi aussi sinon tu n'aurais pas réagi ainsi. »

Le décor était planté mais de toute façon ce n'était pas vraiment nécessaire. Louis attendait donc qu'elle le fasse entrer, car il imaginait pas vraiment qu'elle le laisse sur le pas de la porte. A moins qu'elle ne se fiche que les voisins puissent le voir ? Mais elle doutait de cela car ce n'était pas son genre de ne pas penser à ce genre de petits détails importants.